Lettre ouverte des des habitant·es sinistré·es des Flamants
Lettre ouverte à Madame Marie Aubert, préfète déléguée pour l'égalité des chances, à Monsieur Anthony Barraco (directeur départemental adjoint de l’emploi, du travail et des solidarités pour la Direction Départementale de l’Emploi, du Travail et des Solidarités (DDETS) du département des Bouches-du-Rhône) et à Madame Audrey Garino (adjointe au Maire de Marseille en charge des affaires sociales, de la solidarité, de la lutte contre la pauvreté et de lʼégalité des droits.
Photo Coralie Bonnefoy
Madame Marie Aubert, préfète déléguée pour l’égalité des chances, Madame Audrey Garino, adjointe au Maire de Marseille, Monsieur Anthony Barraco, directeur adjoint de la DDETS 13,
Nous, habitants évacués des Flamants et nos amis, avons été fortement interrogés par le communiqué de presse du Préfet des Bouches-du-Rhône, mardi, 20/07/2021 intitulé :
«Incendie cité des Flamants à Marseille – Le préfet salue la mobilisation des partenaires pour la mise à l’abri de tous les occupants évacués».
Nous vous demandons, avec cette lettre ouverte écrite avec l’aide et le soutien de l’Association des Usagers de la PADA de Marseille, quelques précisons qui ont été soulevées par la situation actuelle des personnes évacuées.
Vous précisez dans le titre de votre communiqué de presse « la mise à l’abri de tous les occupants évacués», cela nous interroge car, déjà parmi nous, 17 personnes n’ont finalement pas bénéficié d’une « mise à l’abri rapide et adaptée », comme décrit dans votre communiqué. Et nous n’avons pas pu recontacter tous les habitants…
Certains avaient fuit l’incendie ou, par chance, n’étaient pas présents cette nuit-là. D’autres ont eu peur. D’autres, enfin, se sont vues refuser l’entrée dans les bus transférant les évacués depuis la cité Flamants ou bien l’entrée dans le gymnase Rose Fuveau.
Une vingtaine d’évacués a dormi devant ce gymnase la nuit du samedi à dimanche, parmi eux des enfants, des femmes et des personnes malades.
Voici trois exemples parmi nous :
Troka Marijus, le mari de Sosari Maria (tous deux habitants cité de Flamants) s’est vu refusé l’entrée du bus avec pour explication que seule les familles avaient le droit de rentrer dans le bus… Sa femme Maria a été acceptée dans le bus. Un hébergement a été proposé aujourd’hui à sa femme, mais Marijus, son mari, a déjà été refusé trois fois.
Khalman Kanu Andrew a été refusé à l’entrée du bus avec la même explication indiquant que seules les familles avaient le droit d’entrer…
Isibor Ernest a pu s’échapper au moment du départ du feu et a pu mettre ses documents et son bagage en sécurité. A son retour à la cité Flamants, un policier lui a donné l’adresse du Gymnase Rose Fuveau. En arrivant il s’est vu refuser l’entrée au gymnase.
Notre première interrogation est donc : « Est-t-il également prévu de garantir une mise en abri rapide et adapté pour toutes ces personnes-là ? ».
Deuxièmement, nous demandons pour combien de temps les évacués des Flamants pourront rester dans les hébergements d’urgence/CHRS Forbin/hébergement AMPIL et ce qui se passera après ?
De nombreux camarades avec lesquels nous sommes en contact sont inquiets, car la communication qui a été faite par les hôtels est d’une prise en charge de 15 jours ou 1 mois maximum.
Est-il prévu de leur proposer un logement permanent, ce que nous considérons comme une mise à l’abri adaptée ?
Comment pourront-ils renouveler les hôtels dans de meilleures conditions, car le 115 ne prend pas tous les appels des personnes en situation d’urgence ?
Nous attirons aussi votre attention sur le manque de soutien psychologique auprès de tous nos camarades évacués, le manque de nourriture dans les logements d’urgence, et surtout le manque d’aide aux familles des victimes pour les soutenir dans les procédures légales
concernant leurs défunts ou blessés.
Les familles, vivant à l’étranger, de deux de nos camarades décédés sont venues précipitamment à Marseille. Elles ne peuvent pas voir les corps. Elles ne bénéficient d’aucune aide des autorités. Elles n’ont même pas de document leur permettant de justifier de leur absence auprès de leurs employeurs. Elles sont heureusement hébergées par des proches de leurs fils ou frère décédé.
Cette absence de soutien ne nous parait pas digne de la France.
Nous souhaitons vivement une réponse de votre part, et espérons que vous pourrez nous recevoir pour nous apporter des réponses concrètes face à nos situations.
Dans l’attente,
Des habitants évacués des Flamants et leurs amis
Avec le soutien de l’association des usagers de la PADA de Marseille
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j’espère que les choses se sont arrangées depuis. Bien à vous
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