Les élections municipales ont lieu demain
LES TRANSPORTS EN COMMUN À MARSEILLE
Dans un peu moins d’un an, en mars 2020, auront lieu les élections municipales. Autant dire que c’est demain. Dans cette perspective, j’ai pensé que ce serait intéressant de consacrer les textes que « Marsactu » me fait l’amitié d’accueillir aux thèmes de réflexion et de débat sur Marseille suscités par l’approche des élections municipales. Une façon de réinventer Marseille. Nous poursuivons aujourd’hui cette série en évoquant la question des transports. Le sens des transports et des déplacements dans l’espace de la ville Sans doute faut-il commencer par se demander pourquoi la question des transports et des déplacements et de leur organisation revêt un caractère d’urgence à Marseille. Pour cela, commençons par questionner la signification des transports en commun dans une ville comme Marseille. Cette signification est multiple. D’abord, il s’agit d’inscrire dans l’espace les pratiques de la ville, la façon dont se développe une culture de la ville chez ceux qui l’habitent. C’est en parcourant la ville, en s’y déplaçant, pour son travail ou pour ses loisirs, pour se rendre dans un endroit particulier ou pour s’y promener sans but précis, que l’on prend pleinement conscience de la réalité de l’espace urbain, de ses dimensions, du voisinage de ceux qui l’habitent en en partageant l’étendue avec nous. Mais les transports en commun ont aussi une autre signification : comme nous ne conduisons pas et comme nous n’avons pas à prendre garde à notre démarche, nous pouvons découvrir la ville en la regardant par les fenêtres des bus et des tramways ; c’est par l’usage des transports en commun que nous nous éveillons à la conscience de la ville. Les transports en commun et l’espace public Enfin, les transports en commun constituent une forme supplémentaire de ce que le philosophe allemand Habermas proposait, en 1962, d’appeler l’espace public : l’espace public est l’espace dans lequel nous rencontrons les autres, dans lequel nous pouvons leur parler, discuter avec eux – et, puisque c’est de cela que parle, en particulier, Habermas dans son livre, préparer une révolution, en l’occurrence celle de 1789. Nous pouvons parler, dans les transports en commun, en voisinant avec les autres, en les rencontrant, nous pouvons échanger avec eux des mots, des idées, des engagements. Finalement, les transports en commun sont aussi un espace de plus dans lequel nous pouvons manifester. Transports et métropolisation N’oublions pas une chose importante : la politique des métropoles urbaines est entrée dans le vocabulaire français par l’ouverture, en 1900, du premier réseau de transports ferroviaires souterrains, le métro, à Paris. Le mot français, « métro », désormais entré dans la langue, était, au commencement, l’abréviation de métropolitain. C’est, ainsi, par l’ouverture du réseau de chemin de fer que le fait métropolitain a trouvé sa consistance et a commencé par revêtir une signification pour les habitants de la ville comme pour ceux qui s’y rendent pour voyager, pour commercer, pour échanger, pour travailler. À Marseille comme dans les autres grandes villes, c’est par les transports en commun que les quartiers se retrouvent tous, se reconnaissent tous, les uns pour les autres : c’est parce que les réseaux de transports en commun permettent de s’y déplacer et de les parcourir que les sites, les quartiers, les espaces de la ville acquièrent une consistance, une signification, mais aussi, par là même, une dimension politique. En effet, c’est, d’abord, dans l’inégalité devant les transports et les déplacements que se construit l’inégalité entre les quartiers et que naît, ainsi, la dimension pleinement politique du débat sur l’espace urbain, sur ses aménagements, sur les logiques qui le structurent. Mais, par là même, c’est sans doute, d’abord, dans la question des transports que se situe l’urgence du débat public à l’approche des élections municipales. Les transports en commun et la pollution automobile Sans doute est-ce aussi sur ce plan que se situe l’urgence de la question des transports et des déplacements et de leur régulation. D’autres villes ont fini par comprendre que, pour préserver la qualité de la vie urbaine et pour assurer au centre urbain la qualité de son environnement, il importait de rendre cet espace piéton, de le fermer à la circulation automobile, pour le protéger de la multiple pollution qu’y font naître les excès de la circulation automobile : pollution sonore, pollution atmosphérique, pollution des constructions et des espaces du patrimoine architectural, monumental et paysager de la ville. Pour toutes ces raison, sans doute st-il nécessaire d’engager, à l’occasion des élections municipales, un débat approfondi sur les projets des candidats aux pouvoirs municipaux dans le domaine de la politique des transports et des déplacements.
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