Le transport, un moyen de sauver les centre-villes ?

Billet de blog
par Le Sonar
le 21 Juin 2018
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Le 21 juin, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur a présenté les résultats d’une étude d’urbanisme réalisée depuis 3 ans : "Au cœur de nos villes : la géographie contrastée des centres anciens dans la région". L’occasion de dresser un bilan de la situation, plutôt fragile, des centre-villes anciens de la région.

Le transport, un moyen de sauver les centre-villes ?
Le transport, un moyen de sauver les centre-villes ?

Le transport, un moyen de sauver les centre-villes ?

Les villes petites ou moyennes sont touchées par trois phénomènes : paupérisation de leur population, dégradation du parc de logement en centre-ville et délitement du petit commerce. Elles sont fragilisées par le développement des centres-commerciaux ou encore le développement de grandes métropoles. Certaines municipalités ont décidé d’inverser la tendance en jouant sur un des leviers : le transport. Retour sur les initiatives qui visent à faire revenir les citoyens en ville.

 

Les transports gratuits à Aubagne

 

Logée entre les massifs de la Provence calcaire, Aubagne a opté depuis bientôt 10 ans pour les transports en commun gratuits. Ils couvrent l’agglomération du Pays d’Aubagne et de l’Etoile – soit 12 communes – et regroupent les lignes de bus et le tramway T, en marche depuis septembre 2014. Cette mesure prise en faveur du développement durable a permis de tripler le nombre d’usagers. Néanmoins, ce tram dessert les endroits les plus fréquentés de la ville, comme la piscine, le collège, et seules 3 des 7 stations peuvent être considérées comme proches du centre ancien. L’évocation en mai dernier d’un projet de bus express allant jusqu’à Marseille pourrait peut-être repenser la desserte de la vieille ville d’Aubagne.

 

Cavaillon, la bonne dynamique

 

Cavaillon, 26 000 habitants, dans le Vaucluse, est concernée par le problème de la dévitalisation de son centre-ville. Le diagnostic tombe comme un verdict dans l’étude de la région Provence-Alpes-Côte D’azur : désertification, fragilité sociale, manque de dynamisme. Pourtant, l’espoir existe encore. Annie Antonin est l’ancienne présidente de l’association des commerçants. La rue piétonne du centre-ville, elle y est née et la bijouterie familiale, créée 54 ans plus tôt, existe encore. « Sur les soixante commerces d’origine, il n’en reste que trente ». Mais plutôt voir le verre à moitié plein. Les mairies successives ont fait des travaux pour inverser la tendance, notamment sur les transports. Le réseau « C’mon bus » propose quatre lignes, dont une ouverte récemment afin de desservir le centre-ville. Et pour ceux qui restent attachés à leur véhicule, l’offre de parking a été élargie : une heure gratuite en hyper-centre, deux heures en centre-ville et enfin, plus excentré, un parking gratuit assorti d’une navette. « Il faut du temps, mais ça va porter ses fruits ». Annie Antonin est confiante. Elle a même recréé une association pour l’art, la culture et les festivités dans le centre-ville. « Il faut se battre pour les artisans-commerçants, nous avons le sourire et l’accueil pour nous ».

 

Des navettes électriques à Gap

 

Gap est l’une des premières villes en France à rendre gratuit l’ensemble de ses transports en commun. L’idée date des années 1990, mais ne sera appliquée que fin 2005. Le maire de l’époque, Pierre Bernard-Raymond, justifiait alors ce choix non pas pour améliorer l’accessibilité du centre-ville mais plutôt pour des raisons économiques et écologiques. En revanche, des navettes appelées Centro ont récemment été mises en place pour faire revenir les riverains vers le centre historique de la ville. Cette volonté s’intensifie de jour en jour pour la ville : le 10 juin dernier, deux navettes électriques ont été inaugurées pour desservir les quartiers historiques des Fauvins et de Tokoro. Prochaine date sur le calendrier : le 1er septembre 2018, date de la gratuité pour l’ensemble des transports en commun de l’agglomération.

 

Piétonisation et attractivité culturelle à Marseille

 

Autre option que les transports en commun : la piétonisation. Celle de la Canebière est pensée du côté de la métropole et des mairies des 1er et 7e arrondissements. Des concertations sont prévues pour piétonniser l’artère centrale de la ville : du Vieux port au cours Lieutaud. L’idée : attirer les piétons dans le centre pour revitaliser celui-ci.   

Marseille mise aussi sur l’installation d’entreprises culturelles. Dans son étude sur les centre-villes, l’Agam explique que Marseille est la première au classement national en nombre d’événements culturels annuels. Avec 77 événements chaque année, la cité phocéenne est devant Lyon, Toulouse, Nantes et Bordeaux. La dynamique culturelle marseillaise est récente. Elle est apparue dans le sillage de Marseille Capitale européenne de la culture en 2013. La ville possède déjà une offre étoffée et le centre-ville présente des atouts comme le littoral, l’accessibilité avec les transports et des bureaux disponibles.

En dix ans, 50% des établissements culturels créés ont choisi le centre comme localisation. Les moteurs créatifs sont la production audiovisuelle, la musique, le spectacle vivant et l’artisanat. A titre d’illustration, de nombreux projets apportent une dynamique créative : le quartier des Fabriques sur Euroméditerranée, le Pôle Média, la Friche de la Belle-de-Mai, la résidence d’artistes au Couvent Levat, le projet Quartiers Libres, etc.

 

 

Raphaël Khayat, Raphaëlle Talbot, Thomas Verbrugghe, Mathilde Durand
Photo par Samuel Monod

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