Le pôle métropolitain, une bonne nouvelle malgré tout !

Les neufs présidents d’intercommunalité ont annoncé la création d’un pôle métropolitain vendredi dernier. Il n’existe pas encore mais devrait être une réalité pour 2013, avec comme premier objectif d’avancer rapidement sur la question clé des transports. A la lecture du bon papier de Marsactu, bien renseigné avec la déclaration in-extenso et les interviews des trois principaux présidents, on est tenté par le défaitisme “bah, c’est encore un truc pour gagner du temps et ça ne donnera rien”. Pourtant, j’ai envie d’y croire pour cinq raisons.

D’abord parce que nous n’avons pas le choix ! 30 ans que les habitants mériteraient que les politiques fassent quelque chose, à ce stade, n’importe quelle avancée doit être bonne à prendre.

Ensuite parce que ce projet, ce pôle métropolitain,  représente le stade le plus avancé de coopération entre les territoires depuis que la Révolution a dissout le Parlement de Provence ;-). Comme la SDN, la CECA, l’ONU ou le téléphone rouge, le pôle métropolitain ne permettra sûrement pas de régler tous les problèmes, il échouera sûrement de temps en temps ou se limitera à constater un désaccord, mais il aura le mérite de proposer un espace où les différentes parties pourront échanger et imposer le dialogue. Chacun sera libre de refuser la coopération et devra assumer cette position face à ses électeurs.

Parce que par principe, je suis pour le respect de la démocratie. Maryse Joissains (pour prendre un exemple) n’a jamais caché son hostilité à un “Grand Marseille”, elle a en partie été élue sur cette ligne et on ne peut pas passer outre l’expression de la volonté populaire (fût-elle aixoise ;-). Comme je l’ai déjà dit, les élections locales approchent, libre à une liste qui représente les désirs de la société civile de se présenter à Marseille, Aix, Aubagne, Fos, Salon etc… pour faire avancer les choses plus rapidement. Mais par principe, une métropole qui se concevrait dans entre les bureaux de la CCI et de la Préfecture, en mode Union Européenne : très peu pour moi.

Parce que la flexibilité que permet cette organisation est peut-être le meilleur choix. Nous ne sommes pas très habitués à ça en France, mais plutôt à des instances lourdes, centralisées et autoritaires, qui ont souvent montré leurs limites. Partisan de l’autonomie et de la décentralisation, je me demande si le pôle métropolitain n’est pas ce qui convient le mieux pour une région qui a plusieurs centres, et qui doit pouvoir travailler à neuf, mais aussi parfois à deux ou trois.

Enfin, parce que même si c’est un petit pas, il va dans la bonne direction, et c’est encore ça le plus important. Métropole, pôle métropolitain, ou même association loi 1901, du moment que l’on arrive à régler les problèmes prioritaires, peu importe ! Les choses ont bougé, qui aurait pu croire il y a 5 ans qu’une responsable aubagnaise dirait “Marseille est un atout pour les intercommunalités périphériques” ?

Peut-être qu’ils sont nombreux à y aller sans avoir envie, “la modernité nous oblige” dixit Maryse, mais tant pis, le plus important était qu’ils ouvrent la porte, aux suivants de faire tomber les murs !