Le Moulin, mes cousins et moi

Billet de blog
par Lagachon
le 14 Nov 2012
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La semaine dernière, j’ai (re)vu Bonaparte au Moulin. Les habitués du blog se souviendront peut-être que je les avais déjà vu l’année dernière au Poste à Galène… à peu près à la même époque d’ailleurs. La prestation scénique de ces fadas était toujours aussi délicieuse, mais c’est surtout du nouveau Moulin que je voulais parler. Parce que le Moulin…

Le Moulin a toujours été une salle un peu magique pour moi, celle où mes cousins marseillais avaient vu tous ces groupes qui me fascinaient et me rapprochaient d’eux, de leur monde et de leur ville. Au premier rang desquels Noir Désir. Je ne pourrai affirmer que mes cousins (qui sortaient souvent ensemble) ont vu Noir Désir au Moulin, mais je peux raisonnablement penser que oui.

C’est tout ce Marseille des années 90 que je lie à cette histoire et à cette salle. Le Marseille de la Coupe d’Europe, de la Canebière crado, de mon adolescence… celui des interdits, là où j’ai cessé d’être attiré par le cinéma du Prado et de lui préférer la compagnie de mes cousins, des bars, du pastis et de Noir Désir. C’est tous ces concerts annoncés sur les Inrockuptibles (que j’ai reçu à la maison jusqu’à la ff!!@arrrgh@rr?@ de mort de Marie Trintignan) que je n’ai pas pu voir.

C’est aussi le souvenir d’un concert raté, K’s choice, 2002, ce groupe était la BO de nos matinées post-boîte, on était fan, on assiste à leur concert à Toulon dans la petite salle du Zénith, comme tous les concerts d’ado, il est beaucoup trop court. Dans la folie de la soirée, on se dit qu’on va aller les voir le lendemain, ils jouent au Moulin, allez, vaï, à Marseille… jusqu’à ce que la réalité matérielle annihile nos plans (prix des places + billets de train + où dormir + école).

Alors quand vers la fin de l’été, je me suis souvenu de ce nom, persuadé que cette salle devait avoir disparue sous les coups des CIQ, des baisses de subventions, la crise, Lehmann Brothers etc… et que j’ai vu dans Google qu’elle allait rouvrir…

J’ai ressenti une immense satisfaction, l’impression qu’on me faisait un cadeau, qu’un bout de ce Marseille dont il ne me reste que peu de choses se rendait de nouveau disponible pour moi. Que moi aussi, j’allais pouvoir vivre avec des années de décalage ce que mes cousins avaient vécus là-bas.

Jeudi dernier, j’étais en retard pour le concert, j’ai raté la première partie, dans le métro, je pensais à mes cousins, à Noir Désir, à ce jour de 2002 où tout a changé, à la fermeture de cette salle, au temps que j’avais passé loin du rock, loin de la révolte…

Le concert a eu lieu dans le nouvel espace Club, une façon d’y aller petit à petit, j’ai aperçu des bouts de la grande salle derrière le rideau…

Pendant le concert, je suis redevenu par moment cet adolescent fasciné par les Doc Marteens de son cousin et par son jeu de guitare, celui qui faisait semblant de connaître Tostaky pour entrer dans le groupe des plus grands. Cette fois-ci, je me suis payé ma bière et je n’avais pas l’impression de transgresser, Bonaparte n’est pas Noir Désir mais je ne suis pas mes cousins non plus.

Par contre, le symbole est toujours là, ce Moulin n’est pas rouge, il est noir et je ne pense pas que ce ne soit que pour m’arranger dans mon billet !

Allez, pour la route, “emmène-moi danser, dans les dessous des villes en folie, puisqu’il y a dans ces endroits autant de songes que quand on dort, mais on n’dort pas”… longue vie au nouveau Moulin !

Noir desir les ecorchés vifs tres excellent live93 – Vidéo Dailymotion.

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