Le littoral sud en débat : une première nuit pour penser l’avenir
Le littoral sud en débat : une première nuit pour penser l’avenir
Ce soir, la mairie du 6e/8e arrondissement accueillait la Nuit du Littoral, première étape d’un grand chantier de réflexion sur l’avenir du littoral sud de Marseille. Habitants, associations, CIQ, professionnels de la mer… Ils étaient nombreux à avoir répondu présent pour cette soirée de lancement, ouverte à tous. Un signal fort : les Marseillais sont prêts à se réapproprier leur littoral.
Un territoire à réinventer
Un beau document distribué à l’entrée a permis de poser les bases : 70 hectares concernés (50 hors parc Borély), un périmètre d’étude qui s’étend des plages du David à la Pointe Rouge. L’objectif : repenser ensemble cet espace à l’échelle de la ville, dans une logique à la fois environnementale, sociale et urbaine.
Car ce littoral, qui mêle plages, rochers, parkings, lieux de balade, bars, clubs nautiques et souvenirs de vacances, est aussi un miroir de nos contradictions : très fréquenté mais mal équipé, magnifique mais parfois négligé, aimé mais inégalement partagé.
Un récit ancré dans l’histoire marseillaise
Pour débuter la soirée, l’historienne Judith Aziza a offert au public un passionnant voyage dans le temps : l’ouverture du Prado en 1839, les premiers aménagements balnéaires, l’interdiction de la baignade en 1855 pour raisons de pudeur, la création du parc balnéaire du Prado dans les années 1970 avec les remblais du métro… Autant d’étapes qui ont façonné un bord de mer à la fois populaire, fragmenté et complexe.
Un bord de mer marqué aussi par la mémoire ouvrière, les bunkers de 1940, les châteaux édifiés par les riches familles, et les transformations des usages au fil des décennies.
Un territoire vivant, mais menacé
Le plongeur Morgan Bourkis, invité surprise de la soirée, a proposé une séance de respiration collective, pour reconnecter chacun à son souffle et au monde sous-marin. Il a alerté sur la mort progressive du coralligène, écosystème clé de la Méditerranée, décimé par les vagues de chaleur successives. Un appel à changer nos comportements, maintenant.
La botaniste Véronique Mur a poursuivi en élargissant la perspective : qu’est-ce que vivre pour un arbre, dans une ville qui chauffe, s’artificialise, s’accélère ? Un autre appel à ralentir, à mieux cohabiter avec le vivant.
Une ambition portée par la Ville
Le maire Benoît Payan, accompagné de la maire des 6e/8e arrondissements, a rappelé la volonté de faire du littoral un espace pour tous, où se conjuguent détente, sport, biodiversité, mobilité douce et justice sociale. « Un littoral qui ressemble aux Marseillais », a-t-il affirmé, dans un discours chaleureux, ponctué d’un souvenir personnel (et culinaire) de son enfance : les aubergines à la parmesane dans du pain, préparées par sa grand-mère sur la plage…
L’agence TER (paysagistes) et l’ADEUS (urbanistes et sociologues) ont présenté les grands axes du plan-guide, un document de travail qui servira de base à la réflexion. Cinq priorités en ressortent :
1. Apaiser les déplacements
2. Renforcer la nature en ville
3. Redonner une unité au site
4. Qualifier les usages présents et à venir
5. Adapter le littoral au changement climatique
Une méthode participative à suivre de près
Si cette soirée était avant tout informative, elle donne le coup d’envoi d’une concertation plus large.
Plusieurs rendez-vous sont annoncés :
• Questionnaire en ligne, accessible à tous
• Dispositif mobile à travers Marseille
• Trois balades publiques : les 17, 23 (en nocturne) et 24 mai
• Ateliers citoyens : les 16, 17 ou 30 juin
• Atelier du Conseil municipal des enfants : le 18 juin
À la fin de la soirée, chaque participant a été invité à inscrire un vœu pour le littoral sur un petit papier glissé sous sa chaise. Geste modeste mais symbolique : ici, chacun peut contribuer.
Une page à écrire ensemble
Oui, il est possible de regretter que ce type d’initiative arrive tard dans le mandat. Mais il serait injuste de reprocher aux organisateurs l’absence d’élus d’opposition : la concertation est ouverte, publique, transparente. Chacun est libre de s’y impliquer, ou non.
Le Club Marseille Vision salue cette première soirée comme une étape encourageante. Il nous revient, collectivement, de faire en sorte qu’elle ne reste pas sans suite. Marseille mérite un littoral à la hauteur de sa beauté, de son histoire, et de la vie qui s’y invente chaque jour.
Jean-Philippe Vigneron
Fondateur du Club Marseille Vision, Responsable Délégué Renaissance du 6/8. En tant que fondateur du Club Marseille Vision, je m’engage à promouvoir la transparence, l’équité et le progrès dans notre ville. Je suis passionné par l’avenir de notre ville. Engagé dans la politique locale, notre Club Marseille Vision vise à stimuler des discussions constructives pour façonner un Marseille dynamique et inclusif. N’hésitez pas à partager et commenter, votre participation enrichit cette conversation vers un avenir politique positif que nous construisons ensemble.
Pour nous rejoindre ou pour nous faire part de vos idées pour Marseille envoyez nous un mail: clubmarseillevision@gmail.com
Le texte fondateur de notre club sur calameo: https://www.calameo.com/read/00760658191e3e6835947
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