Le Gymnase fait le mariage pour toutes
Il y a des jours “à thème”, où l’enchaînement des évènements donne une tonalité à l’ensemble de la journée. Journées de merde, journées de chance, journées vieilles connaissances, journées italienne, tout est possible. Et bien hier, c’était une journée “mariage gay”. D’abord une manif Réformés – Préfecture dont j’avais oublié qu’elle était prévue, et une pièce au Gymnase pour laquelle j’avais des places et dont j’ai découvert qu’elle était à fond dans la thématique.
D’abord la manif… Moi je ne suis pas trop manifs, plus à l’aise dans la discussion que la protestation, mais parfois je me fends d’une petite marche, lorsque tout pesé, je me dis que je ne voudrais en aucun cas être associé à ceux qui pensent le contraire. C’est aussi après avoir vu (et entendu) les barjots de l’autre manifestation que je me suis décidé. Bref, j’étais dans la rue mi-décembre, au soleil, avec plein d’amis homos, hétéros ou sans-étiquette, et j’ai remis ça hier, avec moins de soleil mais plus d’amis. 6000 personnes selon la police, 1800 selon Libé (qui a décidément un problème avec Marseille), ce qui est sûr c’est qu’il y avait plus de monde qu’en décembre.
En plus des slogans nationaux, j’ai repéré deux panneaux “locaux”, vous connaissez mon amour pour l’esprit marseillais, j’ai pas été déçu. Le premier de grande, mais alors grande classe : “la loi passera comme un doigt beurré”. Et le second, plus subtil : “Je ne devrais même pas être là”…
Girls who like girls who like boys…
Le soir, c’est dans une autre ambiance et avec d’autres phrases chocs qu’on a poursuivi la manifestation. Au Gymnase, Dominique Bluzet a eu la bonne idée d’inviter Jean-Pierre Vincent, qui a eu le génie d’exhumer une pièce du XVIIème, on ne peut plus à-propos : Iphis et Iante version Isaac de Benserade.
Pour aller vite : une fille dont tout le monde pense qu’elle est garçon, aime et est aimée par une autre fille et les parents les marient. Un garçon sait qu’elle est une fille et l’aime, mais se retrouve donc à aimer un garçon face aux autres personnages. Compliqué comme un pitch d’Almodovar ou la chanson de Blur, mais en alexandrins.
On rit volontiers des situations de quiproquo, mais aussi des phrases à la Boutin qui deviennent, grâce au talent de Jean-Pierre Vincent et des comédiens, ridiculement risibles. Sans oublier les moments plus délicats : la détresse d’Iphis qui se sait fille mais est franchement amoureuse d’Iante ou comment aborder la problématique transgenre en 1634, la situation d’Ergaste qui aime une fille qui ressemble clairement à un garçon (très intéressant d’un point de vue Freudien).
Pour terminer en riant, ce n’est ni plus ni moins qu’un changement de sexe auquel on assiste à la fin, opéré par une déesse Isis aux attitudes de drag-queen, comme pour enfoncer le clou.
Et ça fait du bien d’entendre les gens en rire, comme on espère qu’ils le feront de tout ce débat d’ici quelques années. Encore une journée où on pouvait être content d’être marseillais : une manif qui réunit du monde sous la pluie pour le progrès, et une pièce créée ici pour en parler avec humour.
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Une chose a retenir pour TOUTES les femmes…Un gars qui paye la première sortie…Qui en plus décide de la destination…SAIT À QUOI S’ATTENDRE financièrement….
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