Le casse tête de Noël sur Aix-Marseille Métropole

Ah… Noël, ce moment de paix et de retrouvailles en famille ! Je m’autorise une exception (à savoir parler de ma famille) car le repas du 24 prend cette année une saveur toute métropolitaine. Avec deux enfants à Aix, un à Six-Fours et un à Marseille, mes parents (qui sont expatriés dans le nord depuis quelques années) ont souvent l’occasion de goûter les plaisirs du polycentrisme. Mais cette année il y a matière à sourire un peu…

Avant tout, il faut savoir que la situation est un peu différente cette année car d’habitude, mes parents avaient une vieille AX qu’ils utilisaient lorsqu’ils étaient là. Seulement, je l’ai prise pour aller dormir à Yes We Camp cet été, et dans la nuit, un chauffard descendant du Rove à 2000km/h (au moins) s’est encastré dedans, signant son départ pour la casse. Bref, cette année, mes parents n’ont pas de voiture et se trouvent donc dépendant du réseau de transports en commun… Et déjà que ce n’est pas facile à 29 ans quand on a un peu vécu à Paris ou Barcelone, à presque 60 quand on a toujours vécu dans sa bagnole ses bagnoles… ça devient très drôle.

Gentil, j’ai suggéré qu’ils viennent chez moi plutôt qu’à Saint-Tronc où  ils sont d’habitude, et même, puisque mes colocs ne sont pas là, que l’on fasse le repas de Noël chez moi, au moins, ils sont sur place (et moi aussi).

C’était sans compter ma varoise de sœur, quelqu’un qui sait exactement comment les choses doivent être, pour elle et pour les autres. Pour aller vite, Marseille, et surtout le centre-ville, n’entre pas dans son champ des possibles pour un repas de Noël : “Et comment je me gare ? Et ça va être le bordel ! Et avec le petit ?” (moi je suis pour les raisonnement inductifs, la vérité est celle du sujet, si elle le dit c’est que c’est vrai vu de chez elle, mais bon, il faudra quand même qu’elle détaille un jour pourquoi mon neveu rajoute en complexité). Et comme en plus, le lendemain ils vont à Fos dans la belle famille (je vous avais dit, on est très métropolitains !), ça serait mieux à Aix pour dormir sur place.

L’aixoise, beaucoup plus conciliante a dit ok pour accueillir tout le monde. Tout allait très bien, jusqu’à ce que mes parents se rendent compte qu’ils n’avaient toujours pas de voiture. Là, ils se tournent vers moi, un brin angoissés “mais heu, tu crois qu’on peut y aller en… en bus ?”. Aix en bus le soir du 24… (oui, parce que ma soeur n’habite pas en plein Aix, ce serait trop simple), je me dis que ça peut devenir épique, je leur explique qu’il ne vaut mieux pas compter dessus, et puis je les imagine à Saint-Charles “ennoëlisés” avec tous les cadeaux et le champagne dans un sac, en train d’attendre la navette et j’ai déjà envie de me tordre de rire. Et puis on serait obligés de rentrer à 23h30, ce qui est moyen pour un repas de noël !

Résultat, entre les fantasmes que les varois se racontent sur Marseille (tout est plus compliqué) et le réseau rachitique de transports métropolitains, si vous avez de la famille marseillophobe et pas de voiture, et bien il vous faudra patience, flexibilité… et voiture. Car on peut toujours faire la gueule, discuter, parlementer, mais sans avoir, louer ou emprunter une voiture ou un taxi, rien ne sera jamais possible dans cette métropole. C’est comme ça que ça se passe, et comme dirait ma grand-mère si elle était swag : “Bon bout d’an, bitches !”