L’appel des quartiers nord : le chagrin et la pitié.

Billet de blog
le 18 Juin 2023
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L’appel des quartiers nord : le chagrin et la pitié.
L’appel des quartiers nord : le chagrin et la pitié.

L’appel des quartiers nord : le chagrin et la pitié.

« Nous marchons sur des cadavres. Cette ville est un charnier ! »
La prose de la rappeuse, déversée avec une émotion intense, devant la préfecture a conclu la marche contre les violences urbaines qui s’est déroulée ce dimanche 18 juin 2023.
Aujourd’hui, les habitants des quartiers populaires ont aussi lancé un appel afin d’être libérés de la violence qui à fait son siège dans leurs rues, au bas de leurs immeubles, dans leurs cafés.

D’une certaine façon, ils vivent eux aussi dans des territoires occupés par un ennemi qui leur a enlevé frères, fils, filles, neveux, cousins, pères et mères.

Le cortège n’est pas très dense mais il est constitué par les habitants qui se prennent en main sachant que pour le moment, l’Etat ne peut pas ou ne fait pas assez pour les sortir de ce cauchemar.

Regardez bien ces visages, vivants ou morts, ce sont ceux de nos frères et soeurs marseillais, car sachez-le, derrière la porte d’Aix, c’est toujours Marseille.

Habib, a perdu son fils suite à une agression qui n’a rien à voir avec le narcotrafic. Il ne peut se résoudre à croiser le meurtrier de son fils remis en liberté jusqu’à la date du procès. C’est ce que beaucoup m’on dit auparavant mais c’était à Srebrenica, Bihac, Sarajevo ou dans le Haut Karabagh.

Ici et maintenant à Marseille, un élan a vu le jour. Un drapeau français dans la main et une pancarte dans l’autre, les habitants des Oliviers, du Mail, de la Belle de mai ou du Castellas exigent la paix et la justice.    

Lorsque je demande à Habib quel pourrait être le sursaut qui verrait les marseillais se joindre à ces marches, il me répond: je ne sais pas ? Peut-être que si ça arrive ici dans les quartiers aisés,

les gens se diront que cela n’arrive pas qu’aux autres…moi, mon fils était étudiant, il n’avait rien à voir avec les embrouilles et pourtant ça m’est arrivé comme à plein d’autres familles ici.

Aujourd’hui, j’ai vu la peine indicible et la dignité en action. 

Nous ne pouvons qu’avoir du chagrin pour toutes celles et ceux qui ont perdu un enfant et au mieux de la pitié pour celles et ceux qui ne font pas tous ce qu’ils peuvent pour que cessent la « cartellisation » de notre ville. 

Guillaume Origoni

Commentaires

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  1. Fp Fp

    Merci pour cet article et comment être informé de ces appels à manifester en amont ?

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    • guillaume-origoni guillaume-origoni

      Bonjour, il est vrai que c’est difficile. J’ai trouvé l’info par la presse. La Marseillaise en l’occurence. Mais Marsactu est aussi une bonne source pour s’informer sur le climat social de la ville.

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