L’écologie urbaine à Marseille
L’aménagement du littoral marseillais
Sans doute ne peut-on pas pleinement parler d’écologie urbaine marseillaise sans évoquer la question de l’aménagement du littoral. C’est que, dans une ville comme Marseille, la mer fait partie de l’environnement urbain. Sans doute même est-elle un des éléments constitutifs de l’espace urbain. À Marseille, la mer fait ainsi partie du paysage de la ville. C’est ainsi qu’un article de J. Vinzent, paru dans Marsactu le 15 septembre évoque, en particulier, l’aménagement du paysage des calanques.
La mer et le littoral dans le paysage urbain
À Marseille, on ne peut évoquer le paysage urbain sans penser à la place qu’y occupe la mer. Mais, d’abord, sans doute importe-t-il de commencer par bien savoir ce qu’est le paysage de la ville, ce que signifie le paysage dans un espace urbain. Ce que l’on désigne par le nom de paysage est ce que l’on peut appeler l’esthétique de l’espace. Un paysage, c’est un espace qui ne se donne pas seulement à habiter, à occuper ou à utiliser, mais qui, en s’offrant aux regards, se donne, comme une œuvre d’art, à admirer. Mais, au-delà, un paysage, particulièrement dans l’espace, est un site qui se donne à voir pour le plaisir des yeux. Le paysage de la ville est une façon de vivre la ville, en-dehors de son économie et peut-être même aussi de sa politique, pour le simple plaisir de la regarder. Il s’agit d’une forme d’échappée de l’espace urbain hors des contraintes et des impératifs de l’économie, du travail et du temps de la ville, une issue de la ville vers un temps suspendu, un temps dans lequel nous sommes laissés à nous-mêmes. La mer joue ce rôle, à Marseille, à la fois parce qu’elle borde la ville, du Nord au Sud, tout au long de l’espace urbain, et parce que, dans l’espace de la ville, elle figure un site qui nous échappe, qui représente une forme de respiration de l’espace de la ville en-dehors du temps imposé par la vie sociale, au-delà de nos pratiques de la vie en commun, en-dehors de nos expériences de la citoyenneté et du travail. Il y a quelque chose de l’infini dans l’expérience urbaine du paysage de la mer, quelque chose d’une ouverture à un espace qui se situe au-delà de notre propre expérience de l’habitat.
L’aménagement du littoral marseillais
C’est pour toutes ces raisons que l’aménagement du littoral, à Marseille, est une question importante, car il va permettre cette respiration de ceux qui vivent dans la ville, en leur donnant la possibilité de vivre en étant libérés des impératifs de la vie sociale. C’est une des raisons majeures pour lesquelles le suivi de la pollution industrielle du littoral marseillais est un des éléments fondamentaux de la politique de l’environnement dans cette ville, ce qui donne toute sa signification et toute son importance aux décisions de l’État, en l’occurrence du préfet, concernant la régulation de la vie industrielle et la prévention des risques qu’elle peut faire courir au paysage littoral de la ville. Il ne s’agit pas seulement de permettre que puissent s’y pratiquer sans risque de pollution la baignade et la navigation dans l’espace maritime marseillais : il s’agit, au-delà, que le littoral continue à donner à la ville la respiration qui la fait vivre pleinement. Le suivi de la pollution industrielle et des opérations permettant la dépollution est institué, par le Préfet, dans les calanques, dans l’espace situé entre Montrose et Callelongue. La dimension industrielle de la pollution du paysage littoral va donc faire l’objet d’une régulation, d’un « suivi », c’est-à-dire d’une forme d’évaluation continue.
Mais sans doute la pollution du littoral urbain marseillais n’est-elle pas liée seulement à la pollution liée aux activités industrielles et aux rejets qu’elle implique, même si elle est la nuisance la plus évidente du paysage. Deux autres pollutions seraient, sans doute, à suivre et à prévenir. La première est la pollution architecturale. Par exemple, des constructions ont été érigées le long de la corniche sans souci de la place qu’elle peuvent avoir dans l’esthétique du littoral marseillais, et un autre exemple de cette pollution nous est donné par la prolifération des petites constructions précaires qui polluent le rivage en y parsemant des buvettes et des aménagements de lieux de loisirs sans considération pour la figure qu’elles peuvent donner au paysage littoral. L’autre pollution qui menace le paysage littoral marseillais est à la fois plus lourde et moins visible sur le bord de la mer : il s’agit de la pollution automobile de la Corniche. La croissance de la circulation automobile, particulièrement aux heures de pointe, avec à la fois la nuisance sonore et la nuisance atmosphérique qu’elle entraîne, a fini par défigurer la Corniche, et, au-delà, le littoral urbain. Un véritable travail est à engager pour sensibiliser à ce problème les habitants de la ville, les usagers du littoral et les institutions de la politique urbaine. Sans doute y a-t-il urgence, autant qu’en raison de la pollution industrielle.
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