La possibilité d’un changement
2013, 2013, 2013… on dit dans les couloirs de l’hôtel de ville que si tu répètes la date magique trois fois face au Vieux-Port, Marseille se transforme immédiatement en grande métropole méditerranéenne… Hè, c’est pas parce qu’on le dit que c’est vrai ! Ah 2013… on en a rêvé, on en a eu peur, on en a fait des tonnes dans tous les sens, et voilà, l’air de rien, on y est, c’est parti pour une année qui pourrait changer Marseille. Mais alors que tout le monde pense à la capitale culturelle, c’est peut être ailleurs que ça se passe.
Alors oui, bien sûr la capitale européenne de la culture modifie Marseille (plus que transforme), elle l’altère au sens physique du terme, les travaux, les musées, un bâtiment par ci, un changement par là… Mais l’essentiel est intact, rien n’a vraiment été transformé. L’évènement aurait pu changer l’image si la réalité avait changée…
- Si le gouvernement précédent avait déclenché un gros plan Marseille en 2008 (lors de la désignation) avec les moyens mis à disposition depuis septembre : alors la L2 serait terminée, la métropole fonctionnerait depuis au moins 2 ans, les transports iraient mieux etc…
- Si les affaires Guerini, BAC Nord etc étaient sorties avant 2010 et avaient trouvé une réponse digne côté justice et politique.
- Si les collectivités avaient géré intelligemment la chose culturelle et profiter de ce macro évènement pour densifier leur action culturelle : bibliothèques, théâtres, formations… mais aussi profité de la visibilité à venir pour lancer de grands projets métropolitain : un ballet, un opéra, un philharmonique uniques pour la métropole…
Alors oui, 2013 aurait pu être ce grand révélateur : après 4/5 ans de travail, voilà le nouveau Marseille ! Mais en avait-on envie ? Devait-on le faire ? Était-ce mieux ? Finalement, Marseille a été plus forte que l’évènement ! C’est elle qui l’a transformé en faisant de 2013 l’année de la première capitale culturelle OFF, celle de la capitale “à notre sauce”, à la bien.
Mais finalement, ce n’est pas ça le plus important en 2013.
La vraie possibilité de changement réside dans deux évènements fondamentaux : le plan Marseille du gouvernement et la charte ville-port. Je dis bien “possibilité” car tout dépend de ce que nous en ferons (nous = les marseillais et ceux qui les gouvernent).
Le premier offre enfin la possibilité de constituer administrativement l’aire métropolitaine d’Aix-Marseille, et se faisant, la possibilité de la structurer. Les bénéfices de ce changement sont autrement plus grands que la capitale culturelle, et c’est bien pour ça qu’il génère plus de crispations politiques. Il donne les moyens au territoire de redevenir une grande métropole. Reste à savoir ce que nous en ferons.
Le second réconcilie la ville et son port après une crise de plusieurs décennies. Et qu’est-ce que Marseille sans son port ? Imagine-t-on la Californie se détourner du cinéma et des nouvelles technologies ? Les Baléares du tourisme et l’Arabie Saoudite du pétrole ? Pas vraiment… Bien sûr, il fallait des aménagements, le monde a changé, le port de Marseille doit s’adapter, mais un compromis devait être trouvé. Et il ouvre la porte au retour de Marseille comme grande métropole portuaire. Ça ne suffira pas, mais c’était nécessaire.
Alors pas d’angoisse pour 2014 ! Les budgets cultures seront sûrement à la disette, nous aurons peut-être la gueule de bois après la capitale culturelle, mais le plus gros restera à faire : profiter à fond de ce que la métropole et la charte ville – port offrent ! Car c’est sûrement pour ça d’abord que l’on retiendra les années 2010 à Marseille !
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