LA MUNICIPALITÉ MARSEILLAISE : UNE IDENTITÉ POLITIQUE À RECONSTRUIRE
Les élections municipales ont lieu demain
NOUVELLES IDENTITÉS, NOUVEAUX ENJEUX
LA MUNICIPALITÉ MARSEILLAISE : UNE IDENTITÉ POLITIQUE À RECONSTRUIRE
Quand on parle des nouvelles identités politiques marseillaises qui se manifestent à l’occasion des prochaines élections municipales, comme nous l’avons entrepris la semaine dernière, il importe de ne pas oublier celle qui est peut-être la plus importante, car elle représente l’espace politique même de cette recomposition : la municipalité marseillaise elle-même.
Une municipalité plurielle
La redéfinition des espaces politiques de la municipalité a fait apparaître de nouvelles identités et de nouveaux enjeux, multiples, au sein même de la municipalité. Même si les lois de décentralisation ont institué de nouvelles structures dans les villes comme Paris, Marseille ou Lyon, cette distinction entre deux échelons de la municipalité, qui se manifeste, en particulier, à l’occasion des élections municipales, contribue à ce que l’on pourrait appeler cette « pluralisation » de la municipalité marseillaise. Rappelons-nous : la ville avait été divisée en six secteurs, en 1983 (le premier secteur regroupait le 1er, le 4ème, le 13ème et le 14ème arrondissements, le second le 2ème, le 3ème et le 7ème, le troisième le 5ème, le 10ème, le 11ème et le 12ème, le quatrième le 6ème et le 8ème, le cinquième ne comportait que le 9èmeet le sixième regroupait le 15ème arrondissement et le 16ème). C’est plus tard que sont apparues les divisions politiques actuelles, la ville étant divisée en huit secteurs (le 1er et le 7ème, le 2ème et le 3ème, le 4ème et le 5ème, le 6ème et le 8ème, le 9ème et le 10ème, le 11ème et le 12ème, le 13ème et le 14ème, et, enfin, le 15ème et le 16ème. Mais à cette division de la municipalité en huit secteurs, qui sont, eux, en charge de l’autorité municipale, il convient d’ajouter la naissance de la métropole de Marseille, qui constitue une autorité municipale d’un type nouveau, à qui ont été dévolus des pouvoirs qui l’étaient auparavant à la municipalité, notamment dans le domaine de l’environnement et dans celui des transports. C’est pourquoi l’élection municipale à Marseille, en se jouant sur deux plans, celui des huit secteurs et celui de la municipalité centrale, et en engageant la métropole, revêt une importance particulière.
L’incidence nationale de l’élection municipale marseillaise
Marseille étant tout de même la seconde ville de France, l’élection qui va désigner la municipalité a nécessairement une incidence sur la vie politique nationale et sa signification ne saurait se penser seulement dans le cadre de la ville de Marseille. On peut, en particulier, souligner trois significations nationales majeures de cette élection. La première est la construction d’une dynamique particulière de gauche à Marseille, fondée à la fois sur les partis qui se retrouvent dans le « Printemps marseillais » et sur les acteurs qui se retrouvent dans le « Pacte démocratique », les relations entre ces deux entités politiques ayant nécessairement une portée sur ce que l’on peut appeler la gauche nationale. Sur ce plan, l’élection municipale sera l’occasion de mesurer l’audience des Insoumis, qui n’existaient pas en 2014. La deuxième incidence nationale de cette élection qui a lieu à Marseille porte sur les relations entre les partis de droite et sur la place qu’occupe, ici, cet acteur politique qui n’était pas là lors de l’élection municipale de 2014, la République en marche. À coup sûr, la situation politique nationale aura une incidence sur le résultat qu’obtiendra, à Marseille, la République en marche, et, de la même façon, ce résultat aura une signification sur la place du parti présidentiel dans l’espace politique de notre pays. Enfin, bien sûr, il ne faut pas oublier que le résultat marseillais du Rassemblement national, nouveau nom du Front national, contribuera à apprécier la place réelle de ce parti dans l’espace politique national. À cet égard, rappelons-nous le meurtre du jeune Ibrahim Ali par des colleurs d’affiches du Front national, il y a vingt-cinq ans[1].
La politique du logement à Marseille
La crise qui s’est manifestée à Marseille, rue d’Aubagne, a fait apparaître l’urgence d’élaborer une politique du logement pour cette ville. Comme souvent dans la vie politique, il aura fallu un drame pour que soit entreprise une évaluation réelle de la situation marseillaise dans le domaine du logement, et, bien sûr, cette question de la politique du logement occupe une place majeure dans l’élection municipale. Il importe d’élaborer une véritable politique du logement dans notre ville, et cette politique se situe dans quatre domaines : l’élaboration d’une politique de la régulation du marché de l’immobilier, afin que le logement ne soit pas entièrement livré à la seule contrainte du marché immobilier ; la réhabilitation et la pérennisation du patrimoine architectural, afin que des drames comme celui de le rue d’Aubagne ne se reproduisent plus et pour que tous les habitants de notre ville aient un logement décent ; la mise en œuvre d’une politique des transports et des déplacements qui donnerait une égalité réelle à l’ensemble des quartiers de la ville et de ceux qui y habitent, notamment dans le cadre de la recomposition des réseaux de métro, de tramways et d’autobus ; enfin, il importe que la municipalité élue en mars élabore une véritable politique de l’énergie pour la ville, car il ne faut pas publier que l’énergie fait partie des conditions d’un logement décent et adapté aux besoins de la population. N’oublions pas que l’habitat est un élément majeur de l’identité politique d’une ville.
[1] Lire l’article de B. Gilles, dans Marsactu d’hier, 22 février.
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