Bière belge, investigation et gros sous

Blog de l'équipe
le 4 Juin 2019
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Marsactu était invité de la conférence européenne EIJC, rendez-vous des journalistes d'investigation et data-journalistes.

Photo publiée sur Twitter par Kristof Clerix.
Photo publiée sur Twitter par Kristof Clerix.

Photo publiée sur Twitter par Kristof Clerix.

“Local is the new cool”. Lorsque j’ai découvert le titre de la discussion à laquelle j’étais invité à participer par l’European investigative journalism conference (EIJC), je n’ai pu m’empêcher de sourire. Voilà donc que Marsactu est “cool” pour cet événement international organisé depuis 9 ans en Belgique ! Il faut dire que l’autre thème phare de l’édition était le traitement des questions de logement, ce qui m’a amené à présenter notre couverture du drame de la rue d’Aubagne et de la crise des évacuations.

“How cool is local ?“, nous a donc demandé, un brin goguenarde, une spectatrice du débat. Ce samedi 18 mai, j’avais à mes côtés Médiacités, un média coopératif de Bristol et une journaliste italienne spécialisée dans les “street papers”, ces journaux distribués et produits en partie par des sans-abri. Chacun à notre manière, nous avons détaillé notre mode de fonctionnement, notre modèle économique, nos thèmes d’investigation, nos relations avec les lecteurs…

Jumeau outre-Manche et réseaux

Si j’étais familier du projet de Médiacités, avec qui nous sommes en contact régulier, j’ai été surpris de découvrir que Marsactu avait un “jumeau” outre-Manche. Basé dans une ville de 450 000 habitants, The Bristol Cable est un journal en ligne indépendant qui totalise plus de 2000 abonnés. Après le débat, nous avons poursuivi la conversation de longues heures, bières belges aidant. Si nous avons trouvé des points communs jusque dans d’infimes détails, j’ai aussi découvert des variantes qui m’ont fait réfléchir : le site du “Cable” est en accès libre, ses abonnés sont en fait les “membres” de la coopérative, il imprime chaque trimestre une version papier qui assure au journal une forte visibilité et, last but not least, il a convaincu plusieurs fondations privées, qui assurent deux-tiers de son budget.

Plutôt rare dans le secteur de la presse française, ce mécénat privé était d’ailleurs bien présent à l’EIJC, jusque dans la fondation organisatrice, financée par quatre fondations. J’ai aussi dû apprendre à me repérer dans le maquis des réseaux et consortiums (ICIJ, CIJ, GIJC), dont les représentants paraissaient comme à la maison à cette conférence annuelle. Au fil des échanges, j’ai pu mesurer à quel point l’investigation était portée, ailleurs en Europe, par des structures et des moyens souvent sans commune mesure. Pour une enquête participative sur la qualité de l’air, le quotidien flamand De Standaard a ainsi aligné une enveloppe de plusieurs centaines de milliers d’euros, supérieur au budget annuel de Marsactu.

Mais d’un autre côté, j’ai pu constater que la notoriété de Marsactu était réelle chez les participants français et que sa cote de popularité était belle et bien fixée sur la case “cool”. Quant aux Anglais, Belges, Allemands à qui les habitués francophones de l’EIJC ont présenté le journal, cette capacité à produire avec des moyens plus modestes des enquêtes fouillées, qui “parlent” à un public local (le concept en vogue cette année est l'”engagement” des communautés) m’a valu des témoignages d’estime. Probablement la chose la plus précieuse avec laquelle je suis revenu à Marseille.

Commentaires

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  1. reuze reuze

    Bravo pour ces compliments mérités !

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