Un art de famille

Un art de famille

Samedi 23, la Cité des Arts de la Rue change de décor pour accueillir la biennale Petit Art Petit. Un événement familial de l’association Lezarapart, à la programmation éclectique et de qualité.

Petit, peut-être, mais infatigable. Cette année, cela fera vingt ans que Petit Art Petit existe. Et pour la quinzième édition de la biennale, la Cité des Arts de la Rue ouvrira ses portes une bonne partie de la nuit à la compagnie De Fakto : embarquez à bord de la Funk Mobile, et laissez chanteurs et chorégraphes vous inviter à danser sur les standards de la funk, des Bee Gees à Bruno Mars. Mais ce n’est pas tout : pour célébrer son anniversaire, la biennale propose une vente aux enchères des affiches originales du festival, créées par l’artiste Valérie Blanchard. A l’image de l’événement, ce sont des dessins et des peintures aux couleurs vives et aux personnages sympathiques que les collectionneurs et les curieux pourront acquérir.

Quant à la programmation de la biennale, elle n’a pas pris une ride. De TLETA – Fragments d’une biographie sous silence, déambulation sous forme de quête initiatique par la compagnie Une Peau Rouge, aux histoires incongrues de La Baraque aux Zhéros de Gilles Rhode, l’idée est toujours la même : s’adresser aux grands comme aux petits. « Les spectacles que nous proposons offrent tous différents niveaux de lecture », s’enthousiasme Séverine Dardel, la coordinatrice de l’événement. Les rencontres sont toujours éclectiques, allant du théâtre de rue à la musique, en passant par le spectacle de cabaret avec la compagnie Cirk Biz’Art. Mais Petit Art Petit, c’est avant tout une action culturelle de proximité, qui cherche à ouvrir la Cité des Arts de la rue à toujours plus de monde. Le rendez-vous, désormais attendu, fait de plus en plus de fidèles, et « mélange les provenances et les classes sociales ». Lezarapart a à cœur de valoriser les créations amateurs, comme le travail d’autres associations. Beaucoup de sorties d’ateliers et de projets, comme Vous êtes ici… Entre fiction et réalité (installations sonores par Radio Grenouille et les élèves du collège Rosa Parks), offrent un autre regard sur les quartiers Nord, des Aygalades à la Castellane. Une redécouverte de l’environnement, qui touche tout aussi bien les habitants de ces quartiers que le reste des Marseillais.

Petit Art Petit : le 24/09 à la Cité des Arts de la Rue (225 avenue des Aygalades, 15^e). Rens. : www.lezarapart.com/

Tranches de ville

Projet photographique mené par Teddy Seguin et des jeunes de la cité de la Castellane, Les 4 saisons de la Castellane seront exposées durant Petit Art Petit.

Images “Les quatres saisons de la Castellane”.

« On vit dans un lieu sans vraiment le regarder. Mais ce projet les a obligés à voir le quartier différemment, à le redécouvrir. » Teddy Seguin travaille depuis quasiment deux ans avec le Centre social de la Castellane, où il a rencontré Oussam, Ryan, Nani, Slam, Fayad, Ryad, Amiel et Alfa. Peu à peu, le projet s’est mis en place : donner à ces jeunes des outils pour porter un regard différent sur leur cité. Un regard qui s’est affûté, qui a appris à saisir la lumière et le moment propice. Résultat : des clichés pris entre chien et loup, des ombres rasant les murs, mais aussi des corps défiant la pesanteur, ou encore de jeunes habitants pris sur le vif de leur vie quotidienne… Pas d’apitoiement, pas d’illusion non plus dans les photos. Mais un travail professionnel, passionné et passionnant, qui n’attend plus qu’une chose : sortir hors des murs de la cité, et en exposer sa vision. Après des expositions dans une galerie à Arles et Marseille, c’est à Petit Art Petit de se faire le porte-parole d’une autre vision de la Castellane. Prochaine étape pour ces jeunes : quitter la cité, raconter la région en photo… Et bientôt en textes.

Pour en (sa)voir plus : https://lesquatresaisonsdelacastellane.wordpress.com/

Léa Soula