Tables de la discorde à la Plaine : la mairie joue-t-elle avec le feu ?

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le 18 Mar 2016
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Vendredi, la mairie a fait enlever deux tables installées par les habitants réfractaires à la rénovation. Dans cet affrontement entre la Ville et les opposants au projet, aucun des protagonistes ne semble vouloir lâcher du terrain.

Tables de la discorde à la Plaine : la mairie joue-t-elle avec le feu ?
Tables de la discorde à la Plaine : la mairie joue-t-elle avec le feu ?

Tables de la discorde à la Plaine : la mairie joue-t-elle avec le feu ?

“T’aurais vu la bagarre ! Il y en a qui ont résisté aux gaz ! Moi je supporte pas !” Place Jean-Jaurès, cœur de la fameuse Plaine, ce vendredi matin, les conversations entre riverains sont peu banales. “Ils ont emmené qui alors ?”, “Nico ? Lequel ?”, avec un peu d’imagination, on se croirait sans peine dans une Zone à défendre. Les assaillants, envoyés par la mairie, ont tenté une incursion ce matin-là. Armés de tronçonneuses, ils ont découpé et emporté deux tables qui étaient installées au milieu d’un grand espace vide et sablonneux à l’intérieur du jardin central. Lors de la dernière rénovation de la place, la Ville y avait installé un terrain multi-sports, peu après remplacé par un terrain de boules peu praticable mais apprécié des chiens.

Devant la résistance d’une cinquantaine d’habitants rameutés par textos, les démonteurs de tables se sont vus rejoints par un premier renfort de policiers municipaux puis d’autres, une soixantaine en tout, estiment les protestataires. Au milieu d’un nuage de gaz lacrymogène, trois des leurs ont été emmenés par la maréchaussée, non sans violences (voir la vidéo ci dessous) afin qu’ils lâchent les tables de la discorde. Pour l’un des résistants, la prise en main a été vigoureuse. “Ils arrivaient pas à lui passer les menottes correctement, ils l’ont blessé, ça a saigné !”, raconte un témoin militant. Les tables ont fini à l’arrière d’un camion de location, en morceaux, escortées par les policiers casques et matraques à la main, sous les quolibets.

https://www.facebook.com/elkabaret.lam/posts/995302490556183

 

“La mairie voudrait qu’on rentre chez nous”

Hors contexte, la scène paraît disproportionnée, absurde, voire homérique. Cinq douzaines de policiers pour enlever des tables et face à eux des militants prêts à verser (un peu de) leur sang pour les défendre. Mais l’épisode est à replacer dans la continuité du bras-de-fer qui a commencé à l’automne dernier entre la mairie et des habitants inquiets de la rénovation que cette dernière prépare pour leur place et dont les premiers travaux devraient commencer début 2017.

Céline, une figure active du quartier résume ce sentiment partagé par les riverains militants : “La mairie voudrait qu’on rentre chez nous !”. Avec une rénovation dont le budget prévisionnel est fixé à 11 millions d’euros, ils craignent de voir naître un quartier attrape-touristes où les flâneurs, bradeurs, troubadours et fêtards ne seraient plus les bienvenus. “Faire quartier”, l’expression revient dans la bouche de beaucoup des réfractaires qui voudraient sauver un éclectisme et une convivialité qu’ils sentent menacées.

D’où l’installation de ces tables posées comme un acte de résistance fin décembre. La principale, une table de pique-nique d’aire d’autoroute au format banquet, a été arrachée vendredi. “Ces tables, on les a mises là pour dénoncer l’état d’abandon volontaire dans lequel est laissée la place en vue de la rénovation. Il n’y a plus d’éclairage public, ce qui était un terrain de foot est désormais un terrain vague. On voulait rendre la place plus agréable et de fait ces tables étaient très utilisées”, assure Bruno, cheveux poivre et sel et veste en jean.

La Soleam au bûcher avec le Caramentran

Dimanche 13 mars, le carnaval de La Plaine rappelait à son bon souvenir la Soléam (société publique locale d’aménagement en charge de la rénovation) par le biais du Caramentran, ce monstre de l’hiver que l’on brûle pour le carnaval. En papier mâché, un camion-bétonneur surmonté d’un vautour, le nom de la société côtoyait la photo de son président Gérard Chenoz, ainsi que Jean-Claude Gaudin, le maire de secteur Yves Moraine, et même Marie-Louise Lota en charge des emplacements.

La mairie a pourtant essayé de jouer la carte du dialogue avec ces riverains connus pour leur tendance éruptive, en organisant une concertation en plusieurs ateliers entre novembre et décembre. Même si, a posteriori, le président de la Soléam a avoué à Marsactu “presque” regretter leur tenue au vu du tumulte provoqué. “Elle a été organisée en hâte parce que les habitants commençaient à râler. Au final les gens y sont allés, les débats ont été de bonne tenue”, reconnaît Bruno.

“Transparence totale”, quoique …

Mais il y a un bémol : Gérard Chenoz avait promis de rendre public le cahier des charges qui allait en être tiré à la fin janvier, mais toujours rien. “Une camarade a contacté la Soléam qui a répondu qu’il n’était pas fini. Mais alors, elles bossent sur quoi les quatre équipes qui ont été désignées ?”, s’interroge encore Bruno en citant La Provence qui révélait récemment les noms des entreprises choisies pour plancher sur le projet.

“Tout est sur le site de la Soléam, transparence totale, on n’a rien à cacher”, jure Gérard Chenoz. Sur le site en question, on trouve en effet des compte-rendus pour chaque atelier ainsi qu’une étude de diagnostic publiée le 19 décembre, au terme du processus, mais dont le contenu avait circulé dès septembre et mis le feu au poudre. Mais nulle trace d’un cahier des charges en bonne et due forme qui reprendrait à son compte les remarques des riverains. 

“Pour des tables bétonnés au sol on ne devrait rien dire ?”

Quant à l’enlèvement des tables, celui qui est aussi adjoint aux grands projets d’attractivité, défend le choix pris par la Ville d’intervenir. Il évoque des réclamations d’habitants agacés par les tables, mais aussi par la tenue du carnaval. “Les gens nous interpellent : pourquoi on laisse se faire sur la voie publique un carnaval qui n’est pas autorisé, où il y a du feu, les gens boivent, cassent ? poursuit Gérard Chenoz, Pour un pot de fleur, il y a le service des emplacements qui vient immédiatement et pour des tables bétonnées au sol on ne devrait rien dire ?” Une fois encore, le représentant de la mairie ne joue pas l’apaisement, refusant de voir s’installer un “état de non-droit” sur la place.

Des deux côtés du bras-de-fer, les protagonistes ne cachent pas leurs ressentiments. Jérôme, de l’assemblée de la Plaine, en est convaincu, la mairie souffle sur les braises : “Ce qui compte ce n’est pas l’humeur des policiers, c’est les ordres qu’on leur donne !” Vendredi après-midi, les militants reprenaient le combat en manifestant dans la mairie de secteur des 4e et 5e arrondissements. Entre la Ville et la Plaine, le doute n’est plus permis, l’incendie est politique. 

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Commentaires

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  1. Orwell84 Orwell84

    Technique habituelle de la mairie,qu’il ont utilisé sur de nombreux jardins publics ,on fait le vide puis on laisse les lieux à l’abandon ,puis les CiQ se scandalise de la détérioration des lieux ,résultat la mairie donne les lieux aux promoteurs puisque les lieux sont inutilisables .
    Prochain objectif :le Parc Longchamp car le CIQ l’a dis il faut un parking à la place du parc classé car le parcking vallier , qui est à 500m est dèjà à moitié vide !

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    • Cabri Cabri

      A ma connaissance les CIQ du 1er défendent le parc et les arbres et déplorent le parking.

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    • LaPlaine _ LaPlaine _

      Pour aller dans le sens de Cabri, la majorité des habitants de la place défendent le projet de requalification de la place en lieu et place de ce parking sauvage…la seule différence est qu’ils font moins de bruit que certains…

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    • Trésorier Trésorier

      La plaine Saint Michel est devenue un immonde parking. La place de la voiture doit y etre reduite. Il y a un parking au dessous.

      Pour le quartier, il s’est progressivement deteriore, appauvri. Il serait bon d’y apporter des populations moins pauperisees.

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  2. Cabri Cabri

    Rien à attendre de CHENOZ qui lors de la ZAC BOURSE traitait les riverains avec mépris et arrogance. Il a fallu que les riverains aillent jusqu’au Tribunal Administratif pour faire annuler la ZAC et réussissent à faire labelliser l’ensemble LABOURDETTE

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    • Magnaval Magnaval

      On s’en passerait, du label sur les Labourdettes. C’est une verrue innommable qui tue le cours Belsunce.

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    • LaPlaine _ LaPlaine _

      Oui labelliser Labourdette…quelle victoire…

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    • Trésorier Trésorier

      Comme magnaval et l’immense majorite des Marseillais, j’attend avec impatience des horreurs labourdette, hlm de style stalinien qui a plus sa place dans une banlieue pourrie.

      Quand je vois ces horreurs, les immeubles meme mal entretenus qui sont de l’autre cote du Grand Cours font beaux.

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  3. leravidemilo leravidemilo

    Yes, la réponse est oui : La mairie joue avec le feu;( bien plus que les adeptes du caramentran annuel!). Et cela risque bien, ma foi, d’être assez réjouissant dans les temps qui viennent, et par les temps qui courent,à propos de la pleine. Cela nous vaut déjà cette belle scène, bien qu’incomplète (la séquence massacre-des bans- à la tronçonneuse aurait été du meilleurs effet, et peut être sujet à buzz ), et très pudiquement filmée… Les pitoyables cow boys de gaudin, dans leurs basses oeuvres, avec quelques enfants en bas age, de l’autre coté du grillage, peut être incommodés par l’usage abusif des lacrimos (non?), assistant à ces joyeux ébats, prémonitoires peut être de la convivialité de leur quartier demain, version post ” rénovation complète et ambitieuse”… Les mêmes cow boys adoptant à l’envie, certains vendredis soirs, des attitudes tout à fait provocantes, se plantant presque collés aux gens qui sirotent leur apéros tardif entre pleine et cours ju… Perso, j’ai tendance lorsque je les aperçois, à changer de trottoir, et sans doute ne suis je pas le seul. Et le chenoz qui revient à l’assaut, lui qui, dans un récent interwiew à Marsactu, arrivait à placer, en très peu de phrases, celle magnifique et relative à la mission civilisatrice de la municipalité gaudin, celle témoignant de son regret d’avoir, pour une fois, cédé à la tentation de “concerter” ces manants de marseillais, et celle témoignant de sa fatigue de “vieux monsieur”, vite fatigué par ces mêmes marseillais ! Bon, pour le caramentran 2017, le choix sera difficile entre casanova, chenoz ou gaudin himself, en plumes et carton pâte. Cela obligera certes à une créativité certaine les ateliers dédiés à la chose, puisqu’il apparait cruellement que ces gens là n’ont pas de figure !

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  4. Lecteur Electeur Lecteur Electeur

    Et dire qu’on nous fait payer, très cher, des impôts locaux pour financer une police municipale employée à de telles oeuvres !

    Rien à voir avec les services publics que l’on serait en droit d’attendre de la “deuxième ville de France” : temps scolaire, transports, culture, bibliothèques, piscines, j’en passe et des meilleurs !!!

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  5. LaPlaine _ LaPlaine _

    La poignée de pseudos “zadistes” qui a décidé de faire de la Plaine sa future “zone de combat” m’insuporte au plus haut point et je ne suis pas sûr qu’ils représentent la majorité des habitants du quartier qui souhaitent une place apaisée pour les piétons et les enfants et quelque peu libérée de ses voitures. Ces gens se sont battus pour un banc en bois… quel âge ont-ils? une adulescence qui n’en finit pas peut-être? Du désœuvrement un vendredi matin?
    Pour revenir au projet qui doit se faire à mon sens et qui se fera, il est clair que la transparence n’es pas de mise du côté de la Soléam, la synthèse fournie n’est qu’un état des lieux et ne fournit effectivement pas de “cahier des charges”. Je pense que les concertations houleuses du fait des “hurleurs” présents ont coupé toute tentative de communication, seul le projet final sera affiché une fois décidé et c’est bien dommage. Peut-on espérer que les avis de certains habitants qui ont pu s’exprimer seront pris en compte?
    Pour finir avec les incidents, la vidéo est bien sûr partisane car filmée par un “œil ami” et ne montre pas ce qui se passait alentour, notamment des individus hystériques jetant les vélos des policiers au sol et balançant leurs équipements dans le square adjacent. Ceci devait être dit.
    Quant à la soit disant “gentrification” à venir de la place, on est sérieux?

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    • Trésorier Trésorier

      Laplaine, encore une fois, un excellent post.

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    • leravidemilo leravidemilo

      Heu! — Je ne pense pas que l’infantilisation des habitants qui, trouvant que ça manquait de tables et de bancs, en ont posés, avant que de tenter d’empêcher leur destruction/vandalisme par les forces de (dé)ordre, soit un argument qui favorise et enrichisse le débat. — À la question: quel age ont ils (?), on aura forcément très envie de répondre: Le même que les bagarreurs qui voulait détruire ces bancs pour les emporter ! A la différence que les premiers défendaient la chose par conviction et se faisaient gazer bénévolement, tandis que les seconds étaient en service (public!) commandé, payés, par nous en l’occurrence. — Ce qui pose tout de même la question de la conception de la politique dite de sécurité que promeut notre marseillaise municipalité , et des priorités de cette politique ! Accessoirement, nombre d’autres questions effleureront nos cerveaux de citoyens/contribuables marseillais, sur l’utilité de cette police là, sur la perception qu’en a la population et sur son degré de “coopération” qu’il convient d’en attendre, sur la pertinence de la décision prise d’armer cette police là…qui, pour l’heure, use et abuse des lacrymogènes … …

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  6. Escartefigue Escartefigue

    Olala, on a jeté les vélos des policiers… vite encore plus de caméras pour trouver qui c’est!

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  7. Maltsec Maltsec

    Consternant comme d’habitude et des deux côtés. Chacun privilégie la privatisation à son compte de cet espace qui partout ailleurs aurait depuis longtemps bénéficié des investissements qu’il mérite. La concertation n’en était pas une car organisé à la va comme je te pousse, la mairie ne supportant pas d’être remise en cause. Marseillais, ballader vous je ne sais pas moi à Malakoff, Nantes, Lille, le vivre ensemble et bien mieux partagé, envisagé et surtout une réelle volonté pas juste des mots prononcés dans un discours municipal, hurlés, tagués ou tractés.

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  8. ALAIN B ALAIN B

    Pourquoi s’étonner vous votez à droite vous avez une politique de droite
    Leur politique est de rejeter la population la plus pauvre hors du centre ville, Marseille est une ville particulière où le centre ville est encore habité par des personnes non aisés
    La municipalité ferait mieux de faire des rues piétonnes, aller dans les autres grandes villes et vous verrez de nombreuses rues mises au service des piétons, le centre ville de Marseille pourrait être sympathique si nos élus avait une politique qui n’était pas tout béton

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    • LaPlaine _ LaPlaine _

      Je suis bien d’accord avec ce qui est dit précédemment, mais pourquoi refuser le réaménagement de cette place…comprends toujours pas.

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    • Trésorier Trésorier

      Alain, je suis d’accord avec vous sauf le terme “rejeter du centre villeles pauvres”.

      En l’espece, a ce jour, ce sont les classes moyennes et riches qui ont fui, deserte, le centre ville.

      On est loin d’une gentryfication partiut presente dans les grandes villes de France.

      Ca serait plutot un retour a une certaine mixite sociale dans ce quartier.

      On oublie qu’il y a plusieurs decennies, le centre ville de Marseille etait surtout compose de quartiers bourgeois.

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    • Ernest OUIBART Ernest OUIBART

      Il n’y a aucune gentrification du centre ville. C’est même l’inverse, regardez les statistiques.
      On peut faire dire n’importe quoi aux élus, eux-mêmes souvent ne se privent pas, mais quels que soient leurs souhaits ou la projection qu’on en fait, la réalité Marseillaise s’impose.

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    • LaPlaine _ LaPlaine _

      Voilà un propos intelligent, cette place et son quartier sont des espaces de mixité quasiment uniques à Marseille, le problème est que je ne suis pas sûr que les “défenseurs du banc” souhaitent ces choix mais plutôt “leur” place.

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    • JL41 JL41

      Un commentateur du précédent débat, « De A à Z », rappelait un petit texte très évocateur de Giono : « voici quelques lignes très jolies écrites par Jean Giono dans son roman Noé et qui font voyager un peu dans le temps » :
      « C’est une vaste place encadrée de chaque côté par deux allées d’arbres. Au printemps il y a dessus une foire. Du temps de ma jeunesse, il y avait au centre de cette place un bassin dans lequel évoluait un bateau à rames à forme de petit paquebot et pouvant contenir une dizaine d’enfants. Un feignant costumé en matelot faisait faire pour deux sous trois fois le tour du bassin, lentement, avec de longues pauses. Cela s’appelait le tour du monde. Chaque fois que je descendais à Marseille avec mon père, il me payait ça. Je montais dans la barque et j’étais navré de le quitter, car il restait à terre. Il restait à terre et il faisait lentement le tour du bassin en même temps que moi, car il était navré de me quitter. Mais, dès que nous arrivions à Marseille, lui et moi il me disait : Viens, Jean, je vais te payer le tour du monde. »
      C’est une belle métaphore sur cet endroit et la diversité sociale marseillaise avec laquelle on peut voisiner ici pacifiquement.

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    • LaPlaine _ LaPlaine _

      Merci pour ce rappel de Giono très émouvant, “Viens Jean, je vais te payer le tour du monde”, on est à mille lieux au-dessus de ce que l’on a vu vendredi des deux côtés (que je mets dans le même panier sans mauvais jeu de mot). Le bassin de Giono est bien éloigné (forcément, il n’est plus) d’un déprimant banc en bois brut. Toute la différence est dans l’ouverture d’esprit, la sensibilité, une grandeur d’âme hélas disparues.

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  9. mathon13127 mathon13127

    Le probléme n’est pas la rénovation de “La Plaine”.

    Ce n’est pas la première rénovation qui est faite. Depuis le début de son existence, cette place a vu de très nombreux aménagements se succéder, des bassins avec des barques aux promenades en poneys, des stations uvales aux terrains de boules, des arbres vénérables au parking souterrain, des fontaines Wallace aux abris Decaux.

    Donc, un nouvel aménagement ne devrait pas soulever beaucoup d’opposition ni mon inquiétude.

    Pourtant, c’est le cas ! Pourquoi ?

    La réponse est simple. Durant toutes ces années, les rénovations successives n’ont pas touché à l’essentiel de la place : son âme. Quartier populaire par excellence malgré la proximité du Boulevard Chave, elle est à l’image de son marché. Ce fameux marché de la Plaine, probablement de le plus populaire de la ville de Marseille.

    Et c’est probablement cela que certains politiques marseillais ne supportent plus. Cela fait tache dans une ville qui ne jure plus que par Euromed ou par son terminal de croisières. Marseille ne doit plus être une ville populaire. Marseille se doit d’être la vitrine du tourisme. Marseille se doit de ne pas avoir un bouton de guêtre qui dépasse.

    Reste à savoir maintenant si c’est le Marseille que veulent les marseillais

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    • JL41 JL41

      J’aime bien votre analyse, effectivement, ne touchons pas à l’âme de cette place. La diversité de fréquentation est bien le but d’une place et c’est cette diversité dans les rencontres possibles qu’on vient y chercher. Sans se battre autour d’une table évidemment. Les urbanistes, lorsqu’ils conçoivent une place, visent cette attraction, sans toujours y arriver. Là on a ce qu’autrement on ne serait pas sûr d’inventer, alors ne le gâchons pas.
      Quant aux touristes ou aux croisiéristes, est-on sûr de ce qu’ils cherchent ? Si Marseille les attire, je ne suis pas sûr que ce soit une ville « sur papier glacé », mais peut-être aussi une ville rétive à cet ordre parfait, une ville diverse, l’occasion d’un frisson.

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    • LaPlaine _ LaPlaine _

      J’ai une vision un peu plus positive de ce futur réaménagement, je ne pense pas que la Plaine entre dans le plan “vitrine touristique” de la municipalité (de toute façon cette collectivité est incapable d’entretenir correctement ses aménagements). J’y vois plutôt une possibilité d’apaiser cette place pour TOUS ceux qui y vivent notamment en terme de flux automobile.

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    • Magnaval Magnaval

      parce que vous croyez sincèrement que les touristes vont monter à la Plaine pour acheter du savon sur un matché provençal typique ? Cela relève du fantasme, des deux côtés.
      Le marché de la Plaine n’est pas populaire, il est en voie de disparition. Quand il n’y aura plus que des fripes et plus de commerce de bouche, il sera temps de pleurer. Un seul maraîcher (et encore, il cherche à prendre sa retraite), quelques revendeurs de fruits et légumes, 3-4 commerces de bouche et c’est tout. La moindre ville de banlieue parisienne a mieux.
      Et vous appelez ça un marché ? Un vrai marché populaire, c’est ça : http://scopriportapalazzo.com/i-mercati-3/il-mercato-di-portapalazzo/
      Ou ça : http://www.laconcepcio.cat/

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    • reuze reuze

      Je souscris au commentaire de Magnaval. J’ajouterais comme autre exemple de marché populaire bien vivant celui de Wazemmes, à Lille. Il y a de tout à tous les prix, c’est grand et animé. Tout le monde s’y mélange: les riches, les pauvres, les bobos, les anars… et même les touristes, dont l’afflux constant depuis plus de 20 ans n’a pas franchement changé l’ambiance du marché.

      Ce qu’il faut à la Plaine, c’est un contre-projet de réaménagement de la place qui permette la tenue d’un marché populaire, vivant, animé, qui rassemble vraiment tous les marseillais.

      Autour d’un tel projet, l’Assemblée de la Plaine pourrait mobiliser et rassembler des soutiens largement et aurait une chance de faire évoluer le projet de la ville.

      Au final, la conclusion de @mathon13127 reste pertinente: “Reste à savoir maintenant si c’est le Marseille que veulent les marseillais”.

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    • Trésorier Trésorier

      Mathon13127,

      Je ne sais passi vous etes de Marseille, y etes ne, y habitez, ou en connaissez l’histoire.

      Toujours est il que le quartier de La Plaine n’a pas toujours ete le quartier pauperise qu’il est devenu.

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  10. Regard Neutre Regard Neutre

    A Lisa Castelly —Force doit rester à la loi, article 7 de notre constitution et tout citoyen appelé ou saisi en vertu de la Loi doit obéir à l’instant : il se rend coupable par la résistance—Néanmoins vous faites une erreur ou une confusion en nommant la maréchaussée en lieu et place de la police municipale. La gendarmerie nationale souffrirait de voir ses gendarmes utiliser les gaz lacrymogènes pour déloger des habitants d’un quartier de centre ville qui lui résistaient pour défendre un banc …On est bien à Marseille, ce n’est pas une blague.Cette affaire sent désormais le gaz de ville…

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  11. LaPlaine _ LaPlaine _

    Point n’est besoin d’avoir de bons yeux pour comprendre que les défenseurs de la Plaine (la fameuse assemblée) ne défendent pas la mixité de cette place mais une vision sectaire de “leur” place (on veut pas de “riches” bobos par ex…), une sorte de mise sous cloche de cet espace, un entre soi. Le monde évolue, partout, un monde figé est souvent un monde réactionnaire et en cela les “défenseurs du banc” se placent au même niveau d’ouverture d’esprit que ceux qu’ils combattent…

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    • Regard Neutre Regard Neutre

      @Laplaine, je partage totalement votre vision sur cet aménagement municipal qui demeure une nécessité pour le quartier qui vieillissait trop vite,ainsi que votre constat sur l’ouverture d’esprit des pouvoirs publics devant l’attitude folklorique des défenseurs des deux petits mobiliers urbains.

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    • JL41 JL41

      Je souscris aussi à vos commentaires

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  12. JL41 JL41

    Je me suis laissé interpeler par le commentaire de Magnaval et je suis allé faire un tour ce matin sur le marché de la Plaine.

    Le mardi est le jour des fruits et légumes, une demi-douzaine d’étals seulement, mais c’est aussi une spécialité du quartier, où les oranges se trouvent à 1,50 €/kg comme sur le marché. On ne peut pas attendre des agrumes et des bananes des producteurs locaux. Comme si l’activité fruits et légumes avait fait sécession ? Pas mal de boucheries aussi dans les rues adjacentes et un peu de ce qu’on trouve sur le marché. Pour les producteurs locaux, il suffit d’aller Cours Julien (j’y avais trouvé les chayottes découvertes à la Réunion et des kiwis, produits à Septèmes) ou sur d’autres marchés de Marseille, une trentaine. Pour ma part, je vais à ceux de St-Barnabé ou de l’Esplanade St-Just, où les producteurs locaux comprennent la Corse et personne ne s’en plaindra.

    L’activité principale du marché de la Plaine, autour du « jardin public » du centre assez pauvre et un peu vide, se partage entre les fringues les moins chères que l’on puisse trouver, et une infinité de produits d’hygiène, de beauté (je n’ai pas vu de savon de Marseille), de parfums, de « bijoux » en plastique et en métaux brillants, d’objets décoratifs de pacotille, de la vaisselle et des casseroles très peu chères et néanmoins présentables pour se monter en ménage. C’est ce que l’on trouvait à une époque à Belsunce. Sauf peut-être aux puces, c’est l’endroit de Marseille où l’on trouve la plus grande variété en couleurs et dentelles, de soutiens-gorges et culottes en grandes tailles et de chemises de nuit menues de fiancées. On croise sur ce marché les populations les plus pauvres de la ville, des femmes au foyer qui cuisinent pour de grandes familles. La station de métro Noailles facilite bien les choses. Parfois un bobo à l’affut d’une chemise qui ne ressemblera à aucune autre. Parfois aussi des robes d’été assez jolies, recherchées par des européennes dans le même esprit.

    La tentation peut exister de faire reculer cette composante quelque peu monopolistique de la place, comme un aveu de faiblesse face au partage parfaitement maîtrisé du grand marché d’Aix, avec ses fripes du côté du Palais de Justice, ses antiquaires devant et ses fruits et légumes dans la partie haute. Les fripes ne sont pas chères non plus à Aix, mais ce qui est proposé est orienté vers une autre clientèle. Le reste, c’est-à-dire le principal, est destiné aux riches. C’est le marché de Berre que j’aimerais rapprocher de celui de la Plaine. Les meilleurs fruits et légumes que l’on puisse trouver, originaires de la plaine de Berre (où l’on trouve des oranges et des pamplemousses exceptionnels cultivés sous serre, sur la base de variétés ramenées du Maroc par le personnel agricole), de la bonne boucherie dans le quartier (les meilleures merguez que l’on puisse imaginer) et une bonne ambiance de mixité au sein de cette population ouvrière.

    Je pense qu’il y a de la place pour tous sur cette grande place, où certaines composantes ont pu disparaître ou reculer.

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  13. LaPlaine _ LaPlaine _

    Le souci du marché de la Plaine est qu’il devient “mono-clientèle” c’est à dire essentiellement pauvre, avec une partie alimentaire … peu qualitative allez, et surtout à mon sens des marchands forains qui n’ont aucun respect de l’environnement de la place et des règles de propreté minimale sur un marché.

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  14. LaPlaine _ LaPlaine _

    Pour compléter l’information et contredire quelque peu les esprits chagrins, le concours pour lequel vont plancher les entreprises sélectionnées est bel et bien disponible sur le site de la Soléam depuis hier. Le projet semble très intéressant dans la reconquête de cette place maltraitée.

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