A Marseille, Philippe Poutou candidat (presque) malgré lui

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le 30 Jan 2012
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Il y a les « grands », ceux dont tout le monde parle avant même qu’ils ne soient officiellement candidats, ceux dont on décortique à tout-va le programme politique et économique, ceux dont personne ne manque de relever le moindre écart ou faux pas. Et puis il y a les « petits » candidats, ceux qui courent après les signatures, qui battent campagne à travers France (beaucoup) plus discrètement, qui luttent (souvent) pour réussir à boucler le marathon d’une campagne présidentielle qui s’achèvera, à coup sûr (ou presque, on ne voudrait pas trop s’avancer), à l’issue du premier tour, le 22 avril prochain. Bref, tout ça pour dire que Philippe Poutou, le candidat NPA (Nouveau Parti anticapitaliste) à la présidentielle était en meeting à Marseille vendredi soir, et qu’on est allé l’écouter. Démocratie, quand tu nous tiens…

Une apparition plutôt discrète

Ici, point d’entrée fanfaronne sous les flashs des photographes ou les hourras des sympathisants. Une entrée en réalité tellement discrète qu’on ne la voit pas venir. La chaise de M. Poutou est vide. On tue le temps en lisant les tracts distribués à l’entrée. On relève les yeux, et le voilà assis, apparu comme par magie.

Ca y est, c’est parti. Quelques applaudissements – enfin – et quelques discours d’adhérents et de sympathisants. L’occasion notamment d’appeler aux bonnes volontés pour parcourir les routes à la recherche des 115 signatures d’élus qui manquent encore au candidat (on vous épargne le calcul : il en a déjà obtenu 385) ; ou pour Dominique Basset, élu CGT chez Fralib, d’évoquer le combat des salariés de l’entreprise, que le NPA soutient activement :

C’est qui le candidat ?
Et sinon, il y a une élection présidentielle dans moins de trois mois. La parole est donc à M. Poutou, candidat officiel… Bonjour mesdames, bonjour messieurs. L’allure est décontract’ – manches retroussées et col ouvert – le style oratoire, disons, authentique, et le sens de la rhétorique tout personnel : « On ne vous promet pas… Enfin, je ne vous promets pas, parce que c’est moi le candidat… » C’est à croire qu’il l’oublie parfois lui-même.

Mais son message, lui, est plutôt clair : aucune réponse à l’urgence sociale n’étant offerte dans notre système actuel, il faut que les opprimés se révoltent. Une révolte qui doit venir « d’en bas », pour faire payer aux plus riches la crise dont ils sont responsables. En somme, la lutte des classes, la vraie.


Un programme en quatre points
Le programme dans tout ça n’est pas là que pour faire beau. Philippe Poutou s’applique donc à l’exposer. Mais silence sur certaines questions essentielles pour les Français – l’Europe, le logement ou l’éducation – il préfère se concentrer sur  sa vision économique et sociale (au sens large) : la mise en place d’un bouclier social (interdiction des licenciements, arrêt des suppressions des postes dans le public, élévation du Smic), une réforme fiscale globale visant à faire payer les plus riches, la question de la dette (audit public et cessation immédiate des paiements des intérêts) et une politique globale anticapitaliste « hors de tout profit »  (service public des énergies et des banques notamment).

« Un projet un peu plus ambitieux que celui de François Hollande », conclut Philippe Poutou, avant d’ajouter : « Ce n’est pas en virant Sarko qu’on changera le fond du problème ! ». La droite, la gauche, pour lui, c’est le même combat : « le parti socialiste s’inscrit dans une politique libérale »… Blanc… « Et bien voilà, je vais stopper là-dessus ». Ah… D’accord. Et bien alors, nous aussi.

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