A Marseille, on n'a pas de pistes cyclables, mais on a le maillot jaune de la com
C’est presque devenu une tradition et une sorte de running gag. Le lendemain d’une manifestation on donne toujours deux chiffres pour en faire le bilan. Il y a d’un côté le nombre de manifestants « selon la Police » et de l’autre, toujours beaucoup plus élevé , celui des syndicats ou des organisateurs. A Marseille, désormais on commence à avoir la même chose avec les manifestations sportives. Par exemple, on attend toujours un chiffre précis du dernier marathon, qui fluctue, selon les sources entre 2000 et « plus de 4500″ participants, ce qui n’est quand même pas exactement la même chose.
Et aujourd’hui, c’est le bilan de l’opération du « Vélotour » qui s’est déroulée dimanche dernier, qui prête largement à confusion. Sur le papier, l’idée était plutôt pas mauvaise, et les jeunes organisateurs sympathiques et pros. On part en vélo à la découverte de Marseille, sur un circuit où l’on peut découvrir des lieux inaccessibles généralement aux cyclistes et même aux piétons. Bon ok, pourquoi pas. D’autant plus que ça semble bien marcher dans d’autres grandes villes, notamment à Nantes et à Dijon.
Là où les choses se sont un peu gâtées, c’est d’abord sur le parcours proposé. Traversée des Docks de la Joliette, du Vélodrôme, et surtout de La Vieille Charité et du couvent des Dominicains rue Edmond Rostand, intéressant, très bien, beau parcours, rien à dire. Les autres étapes, en revanche, sont plutôt surprenantes : traversée d’une banque ? (à moins de vouloir inspirer de nouveaux Spaggiari ?) , d’un hôtel 4 étoiles ??? ( parce que « poule y dort ? », oui on sait, mais on vient d’inscrire Marsactu.fr au Championnat du monde du jeu de mot le plus lourd, c’est pour ça, on s’entraine), et d’un parking ????? ( si, si, vous savez bien, le magnifique parking de la Criée sur le Vieux-Port, avec ses bornes de paiement automatiques, ses barrières rouges et blanches qui montent et descendent toute la journée, ses places si joliment décorées de lignes blanches sur le sol, la belle lumière qui l’ éclaire à toute heure du jour où de la nuit, son ascenceur, son escalier de secours, et sans oublier bien sur ce qui en fait sa grande originalité, ses places réservées à l’extérieur pour les camping cars où les véhicules dont la hauteur ne leur permet pas de rentrer dans le parking, une idée que le monde entier désormais, nous envie. Heureux participants du Vélotour, qui ont pu découvrir de l’intérieur ce chef d’oeuvre de l’architecture marseillaise) . Après ce parcours qui semblait quand même un peu bâclé, cette opération sentait surtout le gros coup de pub dans une ville où absolument rien n’est fait pour développer le vélo. Et on est gentil en écrivant ça. Moins de 100 km de pistes cyclables à Marseille, contre 370 à Paris et 300 à Lyon.. pas de quoi pavoiser. Malgré tout de nombreuses associations se battent au quotidien pour faire avancer le vélo à Marseille, elles organisent régulièrement des événements, comme les traditionnelles « Vélorutions » chaque premier vendredi soir de chaque mois, ou l’association Vélo en Ville. C’est pourquoi elles avaient ces derniers jours le moral dans les boyaux, quant elles ont vu le tapis rouge déployé par la Ville pour ce « Vélotour ». Elles l’avaient d’autant plus mauvaise que les manifestations qu’elles organisent sont toujours gratuites et ouvertes à tous, comme la « fête du Vélo » qui aura lieu le 6 juin prochain. En revanche le Vélo tour, c’était quand même 15 €, ce qui fait quand même un peu cher le coup de pédale. Mais ce n’est pas grave, comme d’habitude à Marseille, la machine médiatique n’a pas déraillé. Une belle une pour la Provence et la Marseillaise, mais qui n’ont pas exactement raconté la même histoire. Forcément, une très grande réussite pour La Provence » Affluence exceptionnelle pour ce très original Vélotour » , « 5000 cyclistes font le grand tour », » Premier essai et coup de maître pour Maurice Di Nocera, le conseiller municipal en charge des grands événements, qui a réussi à imposer cette manifestation dans la cité phocéenne, surmontant de nombreux obstacles et réticences » N’en jetez plus, la coupe est pleine… sans doute rien à voir avec le fait que le sympathique, toujours souriant et toujours sur la photo Maurice Di Nocera ait une double casquette ( cycliste). A côté de ses responsabilités à La Mairie, il travaille également à La Provence. Mais , on est méchant, ce n’est surement pas lui qui écrit les articles.
La Marseillaise, de son côté, est nettement moins enthousiaste, » Premier vélotour sympa mais guère insolite », et surtout ils n’ont pas compté le même nombre de vélos. » un petit millier de vélorouteur a sillonné la cité phocéenne ». Jamais bons camarades, La Marseillaise. De leur côté, les gentils organisateurs , que nous avons appelé restent sur le chiffre de La Provence » au moins 5000″. Mais tout ça n’est pas bien grave, car désormais à Marseille, la réussite d’un événement ne se mesure que par ce qu’en dira la presse locale et en particulier La Provence le lendemain matin dans ses colonnes, et à ce petit jeu là, la Mairie gagne à tous les coups.
Commentaires
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Vous êtes un peu dur quand même!
J’ai participé à ce vélotour et franchement c’était super. L’inscription était à 8 euros jusqu’au 30 mai et gratos pour les moins de 12 ans ce qui correspond strictement aux tarifs des randos VTT habituelles. Bravo aux bénévoles et aux organisateurs.
Reste que je suis d’accord avec vous concernant le peu de place qu’il est fait au vélo à Marseille, mais bon… c’est une ville “à part”, on aime ou on déteste et c’est en grande partie la faute aux politiques de tous poils qui n’osent rien faire de peur de froisser les “interets supérieurs”, le buisness, la pègre? … non non je n’ai rien dit! Le jour ou un maire courageux osera rendre Marseille aux piétons et aux vélos, ce jour là vous verrez que c’est en fait une belle ville qui vaut le détour, mais verrons nous un jour la chose se produire?
En attendant je conseille vivement aux Sieurs Gaudin, Muselier, Guerrini et consors d’aller faire un tour à Barcelone, ils comprendront mieux pourquoi ça fait rire tout le monde quand Marseille se targue d’être la capitale de la méditerrannée… MDR, vraiment MDR! A au fait! Depuis quelques années la politique de Barcelone c’est: “piste cyclable en premier et si il reste de la place, voitures” on en est loin hein?
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En France, la seule piste cyclable interdite aux vélos est à Marseille. Ca se passe sur le Prado.
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C’est une très bon idée que d’affirmer la présence des vélos dans Marseille avec un tel évènement, cependant je serais curieux de savoir combien cela à couté. Apparemment des évènements gratuits de plusieurs milliers de vélo comme La fête du Vélo, ou plusieurs centaines comme la Vélorution, ne coutent rien aux contribuables.
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Bigre! 1000 à 5000 cycliste: c’est le très grand écart! Que la Provence soit la voix de son maitre(Gaudin ou Dingo?), on s’en doutait un peu…L’intérêt de ce vélotour a été de faire parler du vélo, au moins le temps d’une énooorme campagne de pub: affichettes sur chaque vélo en libre service et potelet de la canebière, affichage géant sur un immeuble de la même canebière et j’en oublie…Tout cela laisse effectivement un drole d’arrière gout après coup…Cette journée du vélotour ressemble furieusement à la journée de la femme entourée de 363 journées de l’homme.Un cache misère de la situation des cyclistes quotidiens à Marseille…Heureusement, il reste la possibilité de faire la fête gratuitement lors de la vélorution, chaque premier vendredi du mois, 21h, départ de la Plaine ou, alors le 6 juin, départ du parc Borely, 09h30 pour une journée co(s)mique,ébouriffante, marseillaise, quoi!!!
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Rabats joie.
C’était super, bonne ambiance, bonne balade, trop courte.
Merci aux organisateurs et aux bénévoles.
Honte quand même a la société générale qui a osé mettre en premier prix un vélo de chez décathlon a 75 euros.
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Oui ça devait être intéressant pour les cyclistes mais ça sent le gros coup de pub. La Mairie doit se refaire une image, mais on aimerait juste qu’elle le fasse toute l’année et avec une vraie politique cyclable et un soutien qui aille plus loin que le strict minima pour la fête du vélo.
Quand à Decaux je ne vois pas bien leur intérêt : 6000 abonnés alors qu’ils en visaient 60 000 au lancement de l’opération en 2007. Des vélos sous-entretenus : je ne compte plus le nombre de vélos abimés ou dont les freins sont à la limite de la rupture alors qu’ils proviennent de stations qui viennent d’être réapprovisonnées et dont les vélos sont censés être vérifiés !! Bref, avec la manne de la CUM qui leur rapport autour de 3000 euros par vélos et pas an, j’aimerai bien savoir s’ils ont un intérêt autre que la fermeture du système libre service…
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Et ca se passe de commentaire ! à Marseille on a pas peur du ridicule !
je voyage beaucoup, je fais du vélo trés souvent et je pense sans me tromper n’avoir jamais vu ça ailleurs ni en France ni à l’étranger, c’est un truc dingue ce panneau, je pense qu’il faudrait en faire un lieu de visiste pour les touristes ! d’autant que ce panneau se trouve à proximité d’une station de vélib bien évidemment sur le trotoir donc on prend son vélib et vite on dégage de la piste cyclable interdite aux vélos, (sauf aux enfants de -8 ans accompagnés d’un parents qui lui doit être à pied !….) et on va rouler sur l’avenue du Prado entre les bus à droite et les deux files de bagnioles, en évitant les scooter.
Autre posibilité la contre allée avis aux amateurs j’ai été renversée par une voiture que sortait d’une place de stationnement !
Le conducteur s’est mis à vociférer me demandant ce que je “foutais” sur la route avec mon vélo au lieu de rouler sur la piste cyclable…. Une histoire à la Devos !
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