À la Grotte Cosquer, les salariés dénoncent des conditions de travail d’un autre temps
La CGT appelle les salariés de la Grotte Cosquer à faire grève ce dimanche pour protester contre leurs conditions de travail. Les grévistes ont rendez-vous devant le site touristique marseillais pour faire le point sur leurs revendications et forcer l’ouverture de négociations avec leur hiérarchie. Pour l'heure, le directeur Frédéric Prades, indique ne pas vouloir rencontrer les employés concernés.
Photo : PID
Le “paiement des salaires à date régulière…” “Des pauses de cinq minutes dans la matinée et l’après-midi quand le flux est intense…” Le versement “de la prime salissure de juin 2022 à août 2023…” La liste revendicative des salariés de Cosquer Méditerranée qui feront grève dimanche prochain comprend dix points-clefs qui témoignent de problèmes structurels dans leurs conditions de travail. Mais pour Anaïs Reymond, élue de la CGT au comité social et économique (CSE) de la société, leur demande centrale reste “l’embauche de nouveaux salariés pour pallier le problème de sous-effectif”.
Ouverte en juin 2022, Cosquer Méditerranée est une attraction touristique reproduisant à l’identique la Grotte Cosquer, une caverne semi-immergée décorée par plusieurs centaines de peintures datant de l’époque paléolithique localisée au pied des Calanques. Le groupe Kléber Rossillon, déjà gestionnaire de la réplique de la Grotte Chauvet en Ardèche, a remporté l’appel d’offres lancé par la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, propriétaire du bâtiment. Un lieu de divertissement et d’histoire qui semble être loin de tout repos pour les futurs grévistes qui dénoncent des rythmes de travail trop soutenus.
Une direction “fermée” aux tentatives de dialogue social
En poste depuis mai 2022, Anaïs Reymond témoigne de la mise en place progressive d’une politique “de réduction des coûts par les effectifs“. Ce sous-effectif structurel n’est pas sans conséquence sur les salariés. La syndicaliste encartée à la CGT, rapporte qu’une trentaine de démissions auraient eu lieu depuis l’ouverture du site avec des emplois qui ne seraient pas remplacés. “À l’accueil, on doit gérer les groupes, distribuer les audioguides, expliquer les règles de sécurité et parfois répondre au téléphone. On fonctionne qu’à deux alors qu’on devrait être au minimum trois”, témoigne-t-elle. Un manque de salariés qui empire quand des congés ou des arrêts de travail sont pris. “Lundi, il n’y avait qu’une personne en cuisine. Ils fonctionnent à quatre normalement”, illustre Anaïs Reymond. Elle déplore que la direction reste “fermée” à tout dialogue permettant de résoudre cette problématique.
Joint par Marsactu, le directeur de Cosquer Méditerranée, Frédéric Prades réfute en bloc les revendications des salariés et notamment le sous-effectif chronique. Il dit “adapter les effectifs en fonction de la fréquentation“. En hiver, avec une moyenne de 500 visiteurs du lundi au vendredi et de 1500 les week-ends, il estime que les quelque 80 salariés travaillant actuellement dans la structure sont en nombre suffisant.
Plus généralement, le directeur affirme avoir découvert les demandes de ses employés dans le communiqué de presse de la CGT appelant à la grève de dimanche. “Ces questions n’ont jamais été abordées lors d’un CSE“, assure-t-il. Une version contredite par les procès-verbaux de ces réunions que Marsactu a pu consulter.
Le 10 octobre dernier, l’instance paritaire débat des conditions de travail au service “boutique” où la question des heures non comptabilisées pose problème. En décembre, le CSE évoque également la question des effectifs, des niveaux de salaires et de la “fidélisation des équipes”. Ces points de friction ont été repris dans un tract rédigé par la CGT pour les élections professionnelles de 2023 où on retrouve plusieurs revendications communes à celles actuelles. Pour l’heure, la direction indique ne pas vouloir rencontrer les salariés grévistes. Ce dimanche, s’ils n’obtiennent pas l’ouverture d’un dialogue, Anaïs Reymond l’assure, “[ils] feront grève à nouveau !”
Commentaires
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Voilà une situation typique, d’école.
Le problème n’est pas le syndicat, la grève, la perturbation de l’activité dimanche prochain.
Mais bien le refus de la direction d’ecouter, de dialoguer et de chercher des solutions aux problèmes rencontrés par les salariés.
Pourtant ces salariés veulent juste travailler mieux. C’est dans l’intérêt de la direction,non ?
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c’est étonnant, ces patrons, directeurs, responsables, qui en situation de crise avec leurs salariés, refusent de discuter…
je n’ai jamais connu ça. dans ma vie professionnelle, les syndicats ont toujours pu discuter, expliquer, négocier, pas forcément trouvé d’accord, ça provoquait parfois une grève, mais la communication existait.
et depuis quelques années, alors, soit les “patrons” sont devenus complètement idiots ? c’est bien possible !
soit, depuis quelques années, hostiles à tout syndicat, ils espèrent provoquer la pagaille. jouable aussi ! sachant qu’une grève coûte cher aux salariés, ils laissent pourrir la situation.
les voies des patrons sont impénétrables.
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Ils sont pas devenus idiots, juste incompétents…
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Si les Cro-Magnons en avaient, il se retourneraient dans leurs tombes. (De rire).
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Ils en avaient
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Les revendications sont quand même, et ce dès le début de l’article, avoir le droit à un salaire versé à date fixe et des pauses.
Bref les grévistes exigent le respect du code du travail… On n’en est plus à l’amélioration des conditions de travail, juste à un respect de la loi. Hallucinant.
Bien sûr le délégataire est d’une discrétion de violette… Quoi de plus étonnant puisque c’est la région ?
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Des fautes qui piquent les yeux :
– localisée aux pieds dans les Calanques
– manque de salarié qui empire
– jointe par Marsactu, le directeur
– réunions que Marsactu a pu consultés
– “[ils] ferons grève à nouveau !”
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Bonjour,
C’est corrigé, merci pour votre vigilance.
Bonne journée.
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C’est surtout le fond qui importe, la forme on s’en fout un petit peu
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Le fond dicte la forme
Et la forme dicte le fond…
L’un ne va pas sans l’autre…et si ce n’était pas le cas, la journaliste ne les aurait pas corrigées, les fautes!
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L’orthographe est un marqueur de la persistance du patriarcat. https://www.leravi.org/politique/communautes/lgbtqi/enquete-sur-le-conflit-opposant-une-association-lesbienne-marseillaise-et-les-associations-queer/
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Patafanari, merci pour ce lien et si vous en avez d’autres en stocks ,cela est bien volontiers.
Autre question, savez vous si prochainement un débat aura lieu entre les différentes parties évoquées dans l’article du Ravi ?
Cela mériterait d’être vécu au moins une fois.
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N’importe quoi.
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Je vois pas le rapport…???
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““Ces questions n’ont jamais été abordées lors d’un CSE“, assure-t-il. Une version contredite par les procès-verbaux de ces réunions que Marsactu a pu consulter.” Pour la crédibilité : direction 0 – CGT 1.
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Attention les gens, sur la page d’accueil, la grève est annoncée pour le dimanche 9 février… dimanche, on sera le 11. A part ça, ne changez rien, vous êtes au top.
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La sécurité des visiteurs ne doit pas être assurée avec de tels politiques de gestion des effectifs
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