Pointue bonsoir !

La nuit tombe de plus en plus tôt, mais l'info locale reste bien éveillée ! Cette semaine, la rédaction de Marsactu était encore sur le pont de l'actu et si vous avez loupé des épisodes, votre newsletter est là pour ça.

Dans ce numéro, on parle de la gare Saint-Charles qui pourrait bien être reliftée avec quatre ans d'avance grâce aux JO d'hiver, d'une monnaie locale en perte de vitesse et surtout, on finit en boîte, pardon, en boâte sous les voûtes du Trolley.

✏️ Ça annule et remplace. Les classes politiques de la terre entière se prennent les pieds dans le tapis du conflit en cours au Proche-Orient, pourquoi en serait-il autrement à Marseille ? Lundi, les députés LFI Manuel Bompard et Sébastien Delogu ont lancé le défi au maire de Marseille de pavoiser la mairie du drapeau palestinien, suscitant des commentaires bien au-delà du corset montagneux. Benoît Payan n’a pas donné suite, mais les deux parlementaires RN marseillais ont rajouté leur pierre au débat. Dans un communiqué envoyé mercredi à 16 h 54, Franck Allisio et Gisèle Lelouis sommaient le maire de ne pas laisser “Marseille être prise en otage par des irresponsables” avant de lui intimer : “En hommage aux victimes civiles israéliennes comme palestiniennes et dans l’espoir d’une paix dans la sécurité pour tous, hissez les deux drapeaux ou n’en hissez aucun”. Une posture surprenante pour le parti à la flamme, sur laquelle les deux élus sont vite revenus. 21 minutes plus tard pour être précise, via un “annule et remplace” avec un nouveau communiqué où cette dernière phrase avait purement disparu.

📩 Ça zappe. Histoire de timing dans les mails toujours, cette semaine, la métropole a mis un coup d’accélérateur pour les réunions publiques autour des grands projets de rénovation urbaine marseillais. D’une volée, l’établissement public a annoncé quatre rendez-vous en moins de quinze jours pour dialoguer avec les habitants sur ces projets d’ampleur qui pour certains sont attendus depuis une décennie. Air-Bel, Corot, la Bricarde, la Castellane : c’est parti, on communique ! Une urgence subite à dialoguer qui, au passage, a conduit à zapper les journalistes. Pour la cité de la Castellane, la réunion avec les habitants avait déjà démarré depuis 1 h 30 quand la presse a été informée de son existence. Ce n’est pas comme si ce chantier, en particulier, n’avait pas suscité des tensions politiques homériques pendant des années. Invitation ou pas, Marsactu y reviendra.

🗺️ Ça visite. Le député salonais Jean-Marc Zulesi (Renaissance) continue de s’activer pour voir ouvrir la ligne de train Aix-Rognac au grand public. À Paris, d’abord, où sa proposition de loi sur les services express régionaux métropolitains continue son petit bonhomme de chemin. Mais aussi sur le terrain, et c’est une info Pointue !, puisque ce vendredi, en compagnie de sa consœur aixoise Renaissance Anne-Laurence Petel, ils accueilleront rien de moins que le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou. En présence des maires des communes traversées notamment, l’idée est de “refaire le point en se rendant directement sur les lieux avec lui”, nous glisse une source. Aujourd’hui utilisé seulement pour du fret, le tronçon est présenté comme une opportunité pour les transports métropolitains de longue date, sans que rien n’ait encore abouti à ce jour.

Grande vitesse. Vous avez difficilement pu louper l’info : la région PACA est candidate, en partenariat avec sa voisine Auvergne-Rhône-Alpes, pour recevoir les JO d’hiver 2030 dans les Alpes. Les pistes sont un peu loin du Vieux-Port, mais on s’est quand même penchés sur le dossier de candidature. Et surprise !, une des grandes gagnantes sur le podium des équipements pourraient être : la gare Saint-Charles. Renaud Muselier (Renaissance) entend en effet profiter de l’effet JO pour mettre un coup de pression supplémentaire à la SNCF dans ses chantiers d’envergure, et notamment, sur celui de la rénovation de la gare et la création de voies souterraines, normalement annoncé pour 2034. Le vice-président de la région chargé des transports, Jean-Pierre Serrus, veut y croire : boucler avec quatre ans d’avance, c’est possible : “Quand on posait la question “est-ce qu’on peut aller plus vite“, on nous répondait qu’on était déjà en flux tendu. On demande à nos partenaires d’argumenter davantage leurs réponses, on essaie de pousser les curseurs”. La SNCF, elle, a gardé un silence poli devant nos questions.

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Au tribunal. Au printemps 2022, Coralie Bonnefoy et Benoît Gilles publiaient une enquête en deux volets sur la communauté nigériane récemment implantée à Marseille, intitulée “Nigérians de Marseille : fantasme, errance et extrême violence”. Ils y documentaient la grande misère dans laquelle vivent ces derniers arrivés. Et surtout la façon dont celle-ci est exploitée par des gangs mafieux qui parviennent à mettre sous emprise hommes et femmes de la diaspora, ces dernières se trouvant forcées à la prostitution pour rembourser des dettes imposées. Lundi s’est ouvert à Marseille le procès d’un de ces gangs, les Arow baggers, dans lequel comparaissent quinze hommes pour aide au séjour illégal, proxénétisme, violences et violences sexuelles. Dans le prolongement de l’enquête publiée en 2022, plusieurs journalistes de l’équipe chroniqueront les moments forts de ce procès. Le décryptage du dossier est déjà à retrouver ici et le récit de la première journée est là.

Déraillement. “T’as pas une roue à dépanner ?”. Vous n’avez jamais entendu personne dire cela ? C’est bien le problème… La monnaie locale lancée en 2012 perd en vitesse et va licencier ses neuf salariés. Faute d’engouement, d’abord, mais aussi faute du soutien des collectivités locales, rouage essentiel dans ce genre de projet associatif qui vise à encourager les commerces, producteurs et artisans locaux. La roue n’est cependant pas complètement sortie de l’ornière (pardon), puisqu’à Marseille, Aix et Arles, des bénévoles veulent poursuivre l’aventure et continuer de creuser leur sillon (oui).

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Souterrains. Au début des années 90, il se souvient des soirées... Guillaume Origoni, notre explorateur spécialiste des endroits oubliés plongeait samedi dernier dans les vestiges de sa folle jeunesse. Au Trolleybus, la boîte du Vieux-Port aux voûtes iconiques. Guillaume anticipe les critique : “Oh, pour de bon ? Y’a quoi de caché au Trolleybus ? Il nous prend trop pour des truffes lui, là, avec son Marseille Secret en bois !” Parce que, lui, a pu avoir accès à des alcôves plus confidentielles où le temps semble s’être figé. Une ancienne “Cave à vins”, imaginée à une lointaine époque pour une clientèle plus huppée. Les fêtards fortunés ont déserté depuis longtemps mais la pièce est restée dans son jus. Avec une épaisse couche de poussière sur les seaux à champagne et l’argenterie encore prête à être disposée sous l’immense lustre d’où pendent des filaments de toiles d’araignée. L’occasion d’une méditation nostalgique sur ces nuits révolues, avec Nick Cave à la bande son.   

Pas de la tisane. Quel est le rapport entre le gène responsable de la forme de votre nez et la sécheresse qui modifie l'odeur des fleurs ? Qui fait le lien entre des recherches sur l'accent marseillais et une carte 3D du cosmos ? La réponse tient en un mot : Infuse. Nouveau venu dans le paysage des publications scientifiques, ce média lancé par Aix-Marseille université met en lumière et vulgarise les travaux scientifiques qui y sont menés. Disponibles sur le web, les articles d'Infuse mêlent questions malignes (pourquoi l'année commence le 1ᵉʳ janvier ?) et portraits de scientifiques qui œuvrent ici, telle Magali Deleuil, grande spécialiste des exoplanètes. Et visent à rapprocher les chercheurs des citoyens.

Pointue ! c'est tout pour cette semaine, mais on se retrouve avec plaisir jeudi prochain, même heure, même adresse mail !

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