Une tribune réclame la création d’une salle de consommation à moindre risque à Marseille

Tribune
Bref
le 12 Nov 2024
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Dans une tribune publiée ce dimanche dans Libération, associations, élus et citoyens appellent à la création d’une halte soins addictions (HSA), parfois appelée “salle de shoot”, à Marseille. Ils déplorent les nombreux reports de ce projet, pour lequel l’État a finalement mis son véto en début d’année. “Depuis plus de trente ans, Marseille attend de voir ce projet de santé publique « ouvrir prochainement », dénoncent-ils. Parmi les signataires, on retrouve la première adjointe déléguée à la santé de Marseille, Michèle Rubirola, les partis les Écologistes et Place Publique 13, des professionnels de santé ainsi que des associations comme Médecins du monde PACA ou Aides.

La tribune alerte sur l’urgence de la situation et souligne le fait que l’absence de structure renforce les risques pour les consommateurs ainsi que les désagréments pour les citoyens. “Les conséquences de cette consommation de rue sont nombreuses : l’augmentation des overdoses et des maladies, […] la présence de seringues dans l’espace public, […], des conflits entre usager·es et riverain·es.”, détaillent les auteurs. Ils appellent donc à créer une HSA dans le quartier de la gare Saint-Charles, au plus proche des lieux de consommation. Et ce, au plus vite car, notent-ils, “le 31 décembre 2025 sera l’échéance de la loi offrant le cadre juridique et administratif de « l’expérimentation nationale des HSA »“, mais aussi parce qu’“en 2026 auront lieu les élections municipales” et que “la HSA aura peu de chance d’ouvrir pendant la campagne électorale”. Le tout, en s’appuyant sur les expérimentations lancées en 2016 à Paris et Strasbourg, dont la maire est signataire.

Source : Libération
Samy Hage

Commentaires

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  1. SLM SLM

    Etant donné la réussite incontestable de la salle de shoot parisienne, notamment pour les riverains, je ne suis pas certain que la mettre en avant pour justifier l’ouverture d’une structure similaire à Marseille soit une bonne idée.

    Sauf à ce que les signataires de la tribune soient cyniques, ce qui est bien sûr impossible.

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    • MarsKaa MarsKaa

      Ils sont peut-être plus compétents et informés sur le sujet que vos sources ? Quand on habite au centre-ville, c’est tout les jours que l’on croise des toxicos, ils existent, sont dans l’espace public, c’est un problème social que l’on ne peut négliger quand on est responsable politique, que l’on ne peut ignorer quand on habite en ville. C’est mieux d’avoir des toxicos qui se shootent, meurent, sur le trottoir en bas de son immeuble ?

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    • SLM SLM

      Vous ne savez rien de mes compétences.

      Et avant d’écrire votre commentaire, avez-vous réellement parcouru la liste des signataires de la tribune (https://docs.google.com/document/d/1LitOIC-BnejMpAe-vpewMynAS23KGZp1/) ?

      En dehors de quelques médecins, dont des addictologues, on recense surtout des artistes, des activistes LGBTQIA+ et des syndicalistes. La seule explication rationnelle à la compétence de tous ces individus serait-elle qu’ils se droguent également? Si c’est le cas, alors oui ils sont en effet bien mieux éclairés que les pauvres ignorants comme moi qui ne prennent aucune substance illicite.

      Soyons sérieux. A défaut d’être réellement médical, ce projet est avant tout politique. Et il ne s’en cache d’ailleurs pas puisqu’il fait explicitement référence au calendrier électoral.

      Il symbolise jusqu’à la caricature ce qui rend si repoussantes certaines idées de gauche à propos des drogues (laquelle ne manque pas de bonnes initiatives sur d’autres sujets) : faiblesse du combat, capitulation face à l’ennemi et mutualisation des inconvénients. Avec en sous-jacent ce sentiment diffus que la consommation de drogues n’est finalement pas si grave ; en témoignent les récents appels de M. Bompard à légaliser le cannabis. On y viendra malheureusement je pense, car c’est le sens de l’histoire.

      Quant au sérieux des analyses, il important de savoir que le suivi par l’INSERM de la salle de shoot parisienne est assuré par… une sociologue! Pas plus étonnant et crédible finalement que d’avoir vu que Bruno Le Maire, agrégé de lettres, diriger Bercy ; avec le succès qu’on connaît.

      Je suis en totale opposition avec vous. Quand on habite en centre-ville, on ne peut pas se résigner à voir errer des toxicomanes autour de chez soi. Il n’existe pas plus de fatalité pour les urbains marseillais à accepter des toxicomanes que la pollution de l’air ou la place disproportionnée qu’occupe encore la voiture dans l’espace public.

      Les toxicomanes sont une nuisance permanente, aussi bien pour les riverains que pour les passants. Et ils se mettent bien entendu en danger eux-mêmes. Pour les protéger ainsi que la société, ils doivent être éloignés des lieux qui concentrent la consommation et le cas échéant soignés. Or une salle de shoot propose exactement le contraire.

      Pour poursuivre l’analogie avec la voiture, construire une salle de shoot en centre ville c’est comme y construire un parking : cela va attirer ce pourquoi ils sont destinés.

      Enfin, soyons honnête : que diriez-vous MarsKaa si une salle de shoot ouvrait en bas de chez vous?

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  2. jacques jacques

    SLM? Sans Les Mains ? Pour écrire un commentaire aussi nul.

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    • SLM SLM

      Merci pour ce grand moment de finesse et d’intelligence. Retournez au PMU, vous y serez sans nul doute plus à l’aise que derrière un clavier.

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    • Patafanari Patafanari

      jacques a dit; jacques a pris.

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  3. Blancard Blancard

    SLM, vous n’avez pas de cœur… comparer les toxicomanes à la pollution est abject, et sous-entendre que « les militants LGBTQIA+, les artistes et les syndicalistes » sont tous des toxicomanes ne l’est pas moins. Je pourrais vous souhaiter que l’un de vos proches tombe dans la drogue histoire de vous ouvrir les yeux mais je ne le ferai pas, ce serait m’abaisser à votre niveau. Et j’ai vécu 8 ans avec des gens qui se shootaient dans la rue en bas de chez moi, alors n’allez pas me dire « qu’est-ce que vous diriez si on ouvrait une salle de shoot en bas de chez vous gnagnagna ».
    Quant à la légalisation bien sur qu’il faudra y venir, la répression à tout va marche tellement bien…
    Vous m’écœurez.
    Avec tout mon mepris.

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    • SLM SLM

      Selon vous, il faudrait donc dissocier les intérêts de la lutte contre la toxicomanie (et non pas les toxicomanes comme vous l’avez mal compris) et ceux de celle contre la pollution de l’air?

      On va mettre cette incohérence sur le compte de votre écœurement que j’espère passager.

      En revanche, je préfère ne pas mentionner ce qui vous empêche de comprendre l’ironie de mes propos au sujet de la qualité de certains signataires de cette tribune.

      S’il vous plaît, pour élever un peu le débat et faire profiter les lecteurs de votre expérience, faites un effort de rédaction en expliquant en termes plus explicites que “gnagnagna” ce que vous avez pensé et retiré de vos huit années à vivre avec des gens “qui se shootaient en bas de chez [vous]”. Cela vous a plu? Vous recommandez?

      Et la légalisation… Vous croyez sincèrement que les trafiquants de la DZ Mafia vont se mettre à payer leurs charges et leurs impôts une fois que celle-ci sera effective? Que proposez-vous si ça n’est pas le cas?

      Soyez méprisant autant que vous voulez ; je suis ravi si cela vous soulage. Vous me voyez cependant désolé de voir que cela vous aveugle sur la réalité de la situation et surtout sur les solutions proposées.

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  4. Blancard Blancard

    SLM, pardonnez-moi mais je vous cite, vous avez bien écrit « les toxicomanes sont une nuisance », et non pas « la toxicomanie est un problème grave »… à ce propos je ne vois toujours pas le rapport entre la toxicomanie et la pollution de l’air, si ce n’est un sous-entendu nauséabond. Quant à l’ironie que vous invoquez, elle n’enlève rien à l’abjection de vos propos.
    Pour en revenir à mon expérience, puisqu’il faut être plus explicite, il me semblait aller sans dire qu’elle n’avait rien de plaisant et que j’eusse ô combien préféré qu’il existât une « salle de shoot », même en bas de chez moi…
    Quant à la légalisation, c’est un vaste débat, je ne prétends pas détenir de solution miracle, cependant nous pouvons être d’accord sur le fait que la « war on drugs » menée depuis cinquante ans aux Etats-Unis et qui semble être le modèle de nos politiques, est un échec retentissant. Il serait peut-être opportun d’envisager une autre approche, et la légalisation en est une possible… je ne pense malheureusement pas avoir élevé le débat jusqu’aux altitudes vertigineuses dans lesquelles vous semblez évoluer, mais j’aurai du moins essayé, puisque vous m’en avez prié…

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    • SLM SLM

      Et oui, les toxicomanes sont une nuisance. Tout comme les automobilistes (parce qu’une voiture sans conducteur pour la mener jusqu’en centre-ville voit tout de suite son potentiel de nuisance réduit à quasiment rien).

      C’est pour cela qu’il faut les aider à se désintoxiquer. En commençant par les éloigner du centre-ville qui, par définition, est le lieu qui concentre les phénomènes en tout genre.

      C’est donc bien contre la toxicomanie (et les dealers) que les pouvoirs publics doivent lutter avant tout et non contre les toxicomanes eux-mêmes.

      Vous comprenez la différence ou je dois aussi faire une analogie avec les joueurs compulsifs qu’il ne vaut mieux pas concentrer dans un casino si on veut les aider à s’en sortir?

      Votre expérience au contact des toxicomanes n’était donc pas plaisante. Vous m’en voyez rassuré, même s’il est vrai que j’avais peu de doutes à ce sujet.

      Je repose donc une autre question : pensez-vous que votre expérience de vie aurait été plus agréable si les pouvoirs publics avaient ouvert une salle de shoot ou s’ils avaient pris en charge les toxicomanes loin du centre ville?

      J’ai la chance de n’avoir ni l’expérience des toxicomanes dans la rue au pied de chez moi, ni celle de la salle de shoot. En revanche, les riverains de la salle de shoot parisienne, eux, ont les deux. Et leur avis sur cette question est assez tranché. Je vous laisse deviner leur réponse.

      On est cependant parfaitement d’accord sur le fait que la lutte à l’américaine contre la drogue ne fonctionne pas à la hauteur des moyens employés. Cela veut-il dire pour autant que la légalisation fonctionnera? J’en doute fermement : les dealers sont focaliseront sur des produits illicites encore plus toxiques et rémunérateurs, les consommateurs continueront à s’abrutir de cannabis et dans X années il faudra se poser la question de la légalisation de la cocaïne. C’est un cycle infernal et c’est bien ce qui rend inéluctable la répression. La légalisation est une réponse de faiblesse.

      Citez-moi un pays qui, en légalisant une drogue, a réussi à limiter les effets sanitaires de sa consommation, endiguer le trafic et éviter la hausse de la consommation et du trafic de drogues plus puissantes!

      En revanche, il existe des pays comme le Japon ou Singapour qui ont mis en place des politiques très efficaces, essentiellement basés sur la répression et l’éducation, qui s’attaquent fermement mais différemment aux consommateurs et aux dealers.

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  5. Blancard Blancard

    Ben voyons c’est tout simple, cachez ces toxicos que je ne saurais voir… virons-les du centre-ville et tout ira mieux… quant à la légalisation, il me semble que les pays qui l’ont expérimenté n’ont pas eu à s’en plaindre jusqu’ici…
    Mais sinon, comme vous dites, prenons exemple sur Singapour, où l’on va en prison pour un mégot jeté par terre, reçoit la bastonnade pour un graffiti et où la peine de mort est appliquée pour les consommateurs… C’est certainement plus efficace.
    Allez, pour ma part j’arrête là, j’ai du travail…

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    • SLM SLM

      Vous voyez, vous aussi reconnaissez que la politique de Singapour est efficace!

      Je suis content que nous soyons finalement tombés d’accord.

      En revanche, je n’ai pas bien réussi à comprendre à quels pays vous aviez fait référence en parlant de légalisation réussie…

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  6. MarsKaa MarsKaa

    Oui je préférerais une Halte soins Addiction en bas de chez moi, oui, plutôt que cette personne affalée sur notre entrée une fois par semaine, en piteux état, ou ces seringues trouvées régulièrement sous l’escalier. Oui, je préfère une salle où il y aura medecins, travailleurs sociaux, que de devoir entre voisins gérer seuls sans compétence le problème, avec la trouille de retrouver la personne morte un jour.

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    • julijo julijo

      oui, Marskaa, je veux bien moi aussi une HSA en bas de chez moi.
      (pas très pratique parce que mon quartier est un peu excentré, mais il y a metro, tramway et bus à volonté !)

      je dissocie complètement les gens malades de se droguer, qu’il faut prendre en charge et soigner, et une HSA est un plus, et la lutte contre les narcotrafics -qui me semble mal barrée avec la bande de ministres qui se sont penchés et ceux qui se penchent aujourd’hui sur ce problème grave –

      oui le bilan des villes, strasbourg et paris, qui ont des HSA est loin d’être négatif, même si…
      oui le bilan des pays qui ont libéralisé et donc, contrôlé la vente et l’usage du cannabis, n’est pas négatif non plus, même si….
      il y aura toujours et partout des détracteurs.

      les drogués qui circulent dans la ville, mais pas que, sont généralement vulnérables et isolés, malades d’une addiction difficile. les drogués, qui sont moins vulnérables et tout aussi malades peuvent être entourés et sont en général pris en charge plus facilement dans des centres spécialisés.

      il ne s’agit pas de juger ni de comparer les fléaux éventuels, il s’agit d’avoir juste de l’humanité et du bon sens.

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