Mobilisée sur le trafic de drogue, la police marseillaise doit délaisser d’autres missions

“Priorité absolue, la lutte contre le trafic de stupéfiants mobilise l’ensemble des forces, de la voie publique à l’investigation criminelle”, écrit la Cour des comptes, dans un rapport publié dimanche 20 octobre 2024, dédié aux forces de police à Marseille. Mais cette lutte, dont l’efficacité reste limitée, comme le décrit Mediapart dans un article relayé par Marsactu, “obère les moyens disponibles pour d’autres missions”.

Depuis 2019, décrit le rapport, “la présence des policiers sur la voie publique reste stable et limitée” et concerne seulement 0,4 % du temps de travail des professionnels. Les indicateurs de service public — interventions à la suite d’appels au “17” et l’accueil au commissariat — sont également “peu satisfaisants”. Le taux d’intervention après un appel est passé de 96 % à 55 % entre 2019 et 2023. Le délai moyen d’attente dans les commissariats marseillais est bien supérieur à celui des autres grandes agglomérations françaises : 37 minutes en 2022, “soit près d’un quart d’heure supérieur à la médiane nationale”. Enfin, comme l’indique Mediapart, certaines procédures relevant de contentieux spécialisés sont “délaissées”, notamment la délinquance économique et financière, malgré leur augmentation de 37 % entre 2016 et 2023.