Airbnb à Marseille : La solution simpliste de Benoît Payan face à la crise du logement

Airbnb à Marseille : La solution simpliste de Benoît Payan face à la crise du logement

Le maire de Marseille, Benoît Payan, a récemment annoncé une mesure radicale : interdire la location de résidences secondaires via Airbnb, à moins que les propriétaires n’achètent un logement supplémentaire pour le mettre en location normale. Cette décision, censée atténuer la crise du logement à Marseille, est non seulement discutable dans ses fondements, mais elle révèle une approche simpliste et punitive des problèmes de logement complexes que la ville rencontre.

Un coup d’épée dans l’eau ?

L’idée de Benoît Payan de forcer les propriétaires de résidences secondaires à passer par la location longue durée semble, à première vue, vertueuse. La crise du logement à Marseille est réelle : les loyers augmentent, l’offre de logements abordables diminue, et les habitants peinent à se loger. Mais faut-il vraiment jeter la pierre à Airbnb ? Est-ce vraiment là l’origine du problème ?

La plateforme Airbnb, tout en étant critiquée pour sa contribution à la spéculation immobilière dans certaines grandes villes, ne saurait être tenue pour seule responsable de la crise à Marseille. La situation est bien plus complexe. Le manque de logements abordables résulte de décennies de désinvestissement public, de mauvaise gestion du parc immobilier, et de politiques urbaines mal pensées.

Benoît Payan, un maire irresponsable ?

Ce n’est pas la première fois que Benoît Payan tente de détourner l’attention des véritables problèmes de la ville. Sur tous les dossiers importants, il semble se dérober de ses responsabilités. Le plan École, par exemple, est un échec cuisant, mais ce n’est jamais de sa faute. La ville est sale, mais là encore, le maire rejette la faute sur d’autres. Quant à l’insécurité, elle continue de croître, mais selon Payan, ce n’est toujours pas de son ressort. En vérité, le maire de Marseille semble irresponsable dans tous les domaines qu’il touche, préférant blâmer des facteurs externes plutôt que de s’attaquer à la racine des problèmes.

Pire encore, Benoît Payan semble se croire en campagne électorale en permanence. Au lieu de gouverner et de proposer des solutions pragmatiques et durables, il adopte des postures populistes, polarisant les débats plutôt que de fédérer autour de l’intérêt commun. Cette approche non seulement fragilise sa crédibilité, mais elle empêche également la ville de progresser.

Un maire en adversaire systématique

Il est également fort dommage que Benoît Payan se voie systématiquement en adversaire du président de région, de la présidente du département, de la métropole, et même de l’État, au lieu d’essayer de fédérer les forces en présence. Dépasser les clivages partisans est pourtant une nécessité si l’on veut réellement apporter des solutions efficaces aux problèmes de la ville. Au lieu de cela, ces rivalités politiques stériles n’apportent rien de bon à Marseille.

Une politique punitive qui pénalise les propriétaires

En interdisant aux propriétaires de louer leurs résidences secondaires sur Airbnb, Benoît Payan semble vouloir punir les citoyens qui cherchent simplement à rentabiliser un investissement immobilier. Ces propriétaires ne sont pas forcément de riches spéculateurs, mais souvent des familles ou des individus qui voient dans la location saisonnière un moyen de compléter leurs revenus ou d’entretenir leur bien.

Forcer ces propriétaires à acheter un autre logement pour se conformer à la loi est une exigence absurde. Pour beaucoup, il s’agit d’une démarche financièrement impossible. Qui peut aujourd’hui, avec la hausse des taux d’intérêt et l’explosion des prix de l’immobilier, se permettre d’acheter un deuxième bien uniquement pour satisfaire aux caprices d’une réglementation municipale ?

Des conséquences économiques sous-estimées

Cette interdiction aura aussi des répercussions économiques. Le tourisme à Marseille, en plein essor, profite largement des locations Airbnb, qui permettent aux visiteurs de découvrir la ville de manière plus flexible et abordable que les hôtels traditionnels. Étrangler cette offre risque de décourager une partie des touristes, ce qui aura un impact direct sur l’économie locale, notamment pour les petits commerces et les restaurateurs.

Un faux remède pour une vraie crise

La volonté de mieux encadrer la location saisonnière est louable, mais la mesure de Benoît Payan est à la fois trop réductrice et injuste. Elle ne s’attaque pas aux racines du problème : le manque de construction de logements sociaux, la réhabilitation de logements vacants, et la révision des politiques d’aménagement urbain.

Plutôt que de restreindre l’offre Airbnb, la mairie de Marseille devrait se concentrer sur des solutions de long terme pour créer de nouveaux logements abordables et encourager une gestion responsable du parc immobilier existant. Ce n’est pas en punissant les propriétaires que l’on résoudra la crise du logement, mais en adoptant des politiques ambitieuses et inclusives, qui prennent en compte les réalités économiques et sociales de tous les acteurs en jeu.

Conclusion

L’approche de Benoît Payan, bien que motivée par la volonté de résoudre une crise indéniable, manque de nuance et risque d’avoir des effets contre-productifs. Et comme sur tant d’autres dossiers – l’école, la propreté, la sécurité – le maire semble encore une fois se défausser de ses responsabilités. De plus, il est regrettable qu’il se positionne toujours en adversaire des autres institutions au lieu de chercher à rassembler. En quelque sorte, Payan se croit en campagne électorale en permanence. Au lieu de simplifier le débat en stigmatisant Airbnb et les propriétaires de résidences secondaires, il est temps d’adopter des solutions plus complexes mais nécessaires, qui mettent l’accent sur la création de logements accessibles et sur une gestion équilibrée de la ville.

Jean-Philippe Vigneron

Fondateur du Club  Marseille Vision, Responsable Délégué Renaissance du 6/8. En tant que fondateur du Club Marseille Vision, je m’engage à promouvoir la transparence, l’équité et le progrès dans notre ville. Je suis passionné par l’avenir de notre ville. Engagé dans la politique locale, notre Club Marseille Vision vise à stimuler des discussions constructives pour façonner un Marseille dynamique et inclusif. N’hésitez pas à partager et commenter, votre participation enrichit cette conversation vers un avenir politique positif que nous construisons ensemble.

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