La justice ouvre une enquête sur les logements de David Bertin au n°10 du cours Julien

Info Marsactu
le 17 Juin 2024
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Le parquet de Marseille a décidé d'ouvrir une nouvelle enquête préliminaire concernant David Bertin et sa compagne sur la base des dernières révélations de Marsactu. Le couple a mis en location deux appartements au n°10 du cours Julien malgré un arrêté de mise en sécurité interdisant toute nouvelle location.

Une vue du 10 cours-Julien. Photo : B.G.
Une vue du 10 cours-Julien. Photo : B.G.

Une vue du 10 cours-Julien. Photo : B.G.

Les jours passent et ne se ressemblent pas. Mercredi, David Bertin a été relaxé des faits de soumission de personne vulnérable à des conditions d’hébergement contraire à la dignité humaine. Il risquait six mois de prison ferme, requis à son encontre par Guillaume Bricier, qui suit les affaires d’habitat indigne au sein du parquet de Marseille. Les magistrats de la sixième chambre correctionnelle ne l’ont pas suivi. En revanche, la lecture de Marsactu l’a convaincu d’ouvrir une nouvelle enquête préliminaire pour tirer au clair les agissements de ce propriétaire indélicat, au °10 du cours Julien, au coin de la rue Jean-Roque.

David Bertin et sa femme y ont acheté, en 2021, un grand appartement qu’ils ont aussitôt entrepris de diviser en cinq lots. La décision avait pourtant été contestée en assemblée générale de copropriétaires dès janvier 2022. Une majorité de copropriétaires rejetaient la demande en arguant des travaux déjà en cours. En effet, depuis 2019, cet immeuble situé dans une rue en pente est sujet à des problèmes de structure qui lui ont valu une longue période sous arrêté de péril. D’ailleurs, lors de la même assemblée générale, les copropriétaires examinent le projet de confortement des sols sous l’immeuble.

Travaux sans autorisation de la copro

Mais les nouveaux propriétaires font fi de la décision contraire de leurs voisins. Ils réalisent la division de leur bien en trois appartements distincts qu’ils ne tardent pas à mettre en location. Ils installent également des compteurs individuels dans le hall, réalisent des percements dans les parties communes, sans aviser le syndic ou les copropriétaires. Mandaté par ces derniers, un huissier dresse un constat de ces travaux réalisés sans autorisation : quatre compteurs neufs sont installés dans le hall. “Tous concernent le premier étage“, indiquent les copropriétaires à l’huissier, dans le constat que Marsactu a pu consulter.

Début 2024, les premiers locataires s’installent dans les appartements redécoupés. Mais, dans le même temps, la situation du bâtiment ne s’améliore pas. La Ville, qui surveille de près l’immeuble depuis le péril de 2019, place à nouveau le n°10 du cours Julien sous arrêté de mise en sécurité, avec prescription de travaux sur dix mois. L’arrêté interdit “toute nouvelle occupation, remise à disposition ou remise en location” avant que les travaux de confortement requis soient entrepris.

Comme Marsactu l’a raconté, cela n’arrête en rien le couple d’investisseurs. Ils mettent en location les biens en profitant de la souplesse du bail mobilités qui autorise des locations de courte durée. Après Romain*, en février, Zoé signe son bail en mars, alors même que l’arrêté de mise en sécurité vient d’entrer en vigueur. En avril, rebelote. Selon nos informations, un couple entre dans le troisième appartement.

Entre temps, Romain apprend par un courrier de la Caisse d’allocations familiales (CAF) que son aide au logement est stoppée du fait de l’arrêté de mise en sécurité. En effet, la procédure interdit la perception des loyers tant que l’arrêté n’est pas levé. Il s’enquiert de cette difficulté auprès de sa propriétaire, Amandine L. Celle-ci lui propose de signer un nouveau bail, arguant d’un nouveau règlement de copropriété. Romain préfère mettre fin au paiement des loyers à partir du mois d’avril, comme la loi l’y autorise.

Électricité coupée et bail sibyllin

Dès lors, la situation se tend. Il reçoit la visite de gros bras qui réclament à grands cris le règlement des loyers. Ils se montrent menaçants. Peu après, l’électricité est coupée sans explication. Une coupure intempestive que connaîtra également sa voisine, Zoé. Un bras de fer s’engage alors avec la propriétaire qui lui demande de souscrire lui-même un abonnement à un fournisseur de son choix.

Le jeune homme subit de nouvelles pressions de gros bras qui se disent envoyés par ses propriétaires. Ils mentionnent clairement des lieux ou des établissements où le jeune homme a ses habitudes. Contraint de vivre dans un logement sans électricité, ni eau chaude, le jeune homme craint pour sa sécurité. Il finit par jeter l’éponge et quitter Marseille. L’enquête qui s’ouvre devrait l’amener à reparler de sa désagréable expérience au n°10 du cours Julien.

*Le prénom a été changé à la demande de l’intéressé. 

 

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