Pourquoi la flamme olympique évitera la pelouse du Vélodrome
Soprano grimpera sur le toit du stade avec la torche, mais le symbole des JO n'en verra pas le plancher. Les incertitudes de calendrier et le dernier match en championnat de l'OM ne permettaient pas aux deux symboles du sport de se rencontrer.
Le stade Vélodrome en 2017. (Photo : Nicolas Georges)
Qui de plus populaire et intergénérationnel que Soprano pour ambiancer le boulevard Michelet ? Après son concert de la veille sur le Vieux-Port, le chanteur est attendu jeudi 9 mai sur le toit du Vélodrome. Une première qui promet d’être un des temps forts du parcours de la flamme olympique dans la ville, après son arrivée à bord du Belem.
Il était en effet inimaginable que le plus grand symbole du sport à Marseille soit boudé par le plus grand événement sportif du monde. Mais de cet antre, un emplacement sera resté hermétique au charme de la torche : la pelouse. Et ce jeudi, la flamme finira son tour de la ville sur le parvis Ganay, qui jouxte l’enceinte sportive. Après la visite papale en septembre dernier, le sacro-saint rectangle vert n’accueillera pas d’événement dédié à l’arrivée prochaine des JO, lors desquels dix rencontres de foot masculin et féminin s’y dérouleront cet été.
Selon nos informations, c’était pourtant l’intention des organisateurs des célébrations, au premier rang desquels la Ville. Longtemps, les “murmurations” du chorégraphe et ex-athlète Pierre Rigal ont été envisagées pour s’emparer de cet espace avec une création originale, Ballet jogging. C’est qu’il fallait un grand espace pour permettre à 150 coureurs d’imiter les mouvements des regroupements d’oiseaux, appelés du très beau murmuration en anglais et du plus neutre “agrégation” en bon français.
Un calendrier de l’OM incertain
Mais le projet a, selon nos informations, achoppé sur les contraintes de l’équipement. Malgré les espoirs de la mairie, l’Olympique de Marseille, exploitante du stade depuis 2018, a finalement mis le holà. Pas question de risquer d’endommager une pelouse qui doit encore accueillir une journée de championnat importante pour le club et qui aurait pu, si le tirage au sort en avait décidé autrement, accueillir ce même 9 mai la demi-finale retour de Ligue Europa.
“À quatre jours d’un match, il n’y a pas d’autres arguments possibles que la préservation de la pelouse. Cela serait avant le concert de Bruce Springsteen, la pelouse est couverte, il n’y a pas de risque. Mais ils ne prendront jamais le risque de faire un évènement sur la pelouse aussi peu de temps avant un match. Ce n’est pas possible. C’est très étrange que des gens qui sont censés connaître le Vélodrome aient pu penser que c’était possible”, grince une source au fait des contraintes du lieu.
“Plus facile sur le parvis Ganay”
Contacté, le directeur de Mars360, l’agence événementielle de l’OM chargée de la gestion du stade, confirme que ce projet était difficilement tenable : “Il y a plein de choses qui ont été envisagées, mais il y a aussi plein de contraintes. Avec l’incertitude de la Ligue Europa, il était plus facile de prévoir quelque chose sur le parvis Ganay que dans le stade, raconte Martin d’Argenlieu. Et pour la pelouse, c’est toujours compliqué quand le championnat n’est pas fini, mais cela aurait été possible à condition de la protéger avec des plaques légères.” De son côté, l’entourage de Samia Ghali, maire adjointe chargée des grands événements, avance une autre raison : “C’est une question de sécurité, liée au GIGN, au déminage, etc. On est très déçus de ne pas les avoir.”
Les murmurations en auront été quittes pour un pas de côté et un changement de date. Ballet jogging sera finalement interprété au stade Delort, l’enceinte voisine dédiée à l’athlétisme, et sera donné le 10 mai dans le cadre des olympiades culturelles, la programmation artistique pensée en parallèle des JO. Une péripétie qui ne perturbe pas une des coureuses danseuses bénévoles, qui s’est livrée à Marsactu : “Peu importe le lieu. Je trouve cet événement magnifique, intergénérationnel, sans discrimination aucune. C’est une chorégraphie audacieuse et un beau moment humain.” L’important, c’est de participer.
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L’idéologie de la “flamme” dont Marseille est fière de (l)’accueillir jusqu’ à plus soif est une “invention” des Jeux de Berlin en 1936 sous le régime nazi (France Culture, ce matin).
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