PAC d’attractions

Neïla Czermak Ichti, les anges de porte dorée. (Photo : Journal Ventilo)

Qu’il semble loin, le temps où une dizaine de petites structures œuvrant dans l’art contemporain créaient le réseau Marseille Expos. Depuis, si nombre d’entre elles ont disparu (Buy-Sellf, Où, la galerie Porte-Avion…) — car, comme le souligne Paul-Emmanuel Odin, directeur de La Compagnie, « L’art contemporain est un sport de combat » —, le réseau n’a fait que croître, étendant son territoire géographique bien au-delà de la cité phocéenne (d’où son changement de nom pour Provence Art Contemporain en 2020) et accueillant désormais plus d’une soixantaine de structures, essentiellement des lieux associatifs, mais aussi des galeries privées et des institutions comme le [mac], le Frac ou le Mucem. Jusqu’à devenir « le plus grand réseau d’art contemporain de France », claironne fièrement Céline Ghisleri, directrice de Voyons Voir et co-présidente du PAC avec Paul-Emmanuel et Laure Lamarre Flores, directrice du Centre d’Art Fernand Léger à Port-de-Bouc.

Aujourd’hui, « Le PAC défend la mutualisation, entre les artistes, entre les structures aussi, expliquent Céline et Paul-Emmanuel. La filière visuelle est plus précaire que d’autres filières artistiques comme celle du spectacle vivant. De fait, le PAC a vraiment une mission de structuration de nos métiers (artistes, médiateurs, régisseurs, lieux…) et d’accompagnement des artistes. On s’assure des bonnes pratiques des structures accueillantes, notamment au niveau de la reconnaissance de leurs droits et de leur rémunération. » Il s’agit en effet de s’assurer que les artistes, à commencer par les plus jeunes, qui arrivent par paquets dans la cité phocéenne, ne soient pas « payés en visibilité », une pratique encore très répandue dans le milieu, et pas forcément par les structures les plus modestes…

Le Printemps de l’Art Contemporain, c’est en quelque sorte la « vitrine » du réseau, « un temps fort pour affirmer [notre] présence dans l’espace public. » C’est d’ailleurs avec une performance en extérieur que le PAC inaugurera sa seizième édition, le 2 mai à la Plaine, fidèle à son désormais traditionnel week-end d’ouverture qui arpentera la cité phocéenne chaque soir dans un quartier différent. Au programme, près d’une soixantaine d’événements, majoritairement des vernissages, mais aussi des nocturnes, visites commentées, rencontres et, « pour la première fois, une performance chaque soir en espace public. » Les rendez-vous festifs se multiplieront ainsi, dedans comme dehors, dans les villes et les campagnes, jusqu’à la grande clôture festive dans et devant le Couvent des Prêcheurs à Aix-en-Provence le 18 mai, dans le cadre de la Biennale de la ville.

Difficile de sélectionner une des multiples étapes qui jalonnent la programmation tant cette dernière s’avère foisonnante et riche en découvertes, conviant pas moins de 157 artistes à essaimer le territoire et ses nombreuses ramifications pendant trois semaines. Le tout gratuitement ou, pour celles et ceux qui seraient tenté·es par un parcours insolite en car sur les rives de l’étang de Berre ou dans la campagne aixoise, pour la modique somme de 5 euros.

Assurément, les occasions de voir du pays et de l’art ne manqueront pas…

CC

Festival PAC – Printemps de l’Art Contemporain : du 2 au 20/05 à Marseille, Aix-en-Provence, Port-de- Bouc, Istres, Miramas, Rognes, Châteauneuf-le-Rouge et Rousset.

Rens. : https://p-a-c.fr/le-festival