Femmes et jeunes enfants à la rue : le rapport alarmant de quatre associations marseillaises

Quatre associations impliquées dans la mise à l’abri des personnes à la rue à Marseille ont présenté ce vendredi leur rapport “Pour le droit à l’hébergement”, qui dresse un bilan de l’année 2023. Ce travail est le fruit d’une collaboration entre la Fondation Abbé Pierre, Réseau Hospitalité, Réseau santé Marseille Sud (RSMS) et JUST. Au cours de l’année, ces quatre structures expliquent avoir mis à l’abri 283 personnes, palliant ainsi aux carences de l’État, qui a normalement une obligation de résultat en matière d’hébergement d’urgence.

Le rapport rédigé par les quatre associations dresse les grandes lignes d’une précarité grandissante à Marseille, dans un contexte où “tous les dispositifs d’hébergement sont sous-dotés”. En septembre 2023 par exemple, sur 23 000 appels au 115, la plateforme qui centralise les demandes d’hébergement d’urgence, un interlocuteur n’a décroché que dans 42% des cas. Ces échanges téléphoniques ont abouti sur une mise à l’abri pour seulement 28% des demandeurs.

Pour ceux qui n’obtiennent pas de réponse, les associations, “souvent financées par des fonds privés”, soulignent-elles, prennent le relai. Sur les 283 personnes accompagnées par les quatre structures en 2023, on dénombrait 62 % de femmes, dont 12% enceintes, ainsi que 132 enfants, dont 39 de moins de 3 ans. “La hausse de la précarité casse les chaînes de solidarité. Cela concerne les femmes qui se retrouvent à la rue, les familles qui vivent dans leurs voitures… Ce ne sont plus des signaux faibles”, s’alarme un représentant de la Fondation Abbé Pierre.

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