Une diva tombée du camion
Les réformes de la retraite font des ravages ! A repousser l’âge légal de départ, on se retrouve avec des situations déroutantes où de vieilles dames se voient obligées de poursuivre sur scène pour joindre les deux bouts du carré Hermès… C’est ainsi que j’ai vu hier soir Arielle Dombasle au Gymnase… A la base, je classe Arielle Dombasle dans la catégorie des gens qui m’irritent, avec Arthur et Johnny Hallyday, mais la curiosité peut tout et quand on m’a proposé d’assister à son spectacle au Gymnase, j’ai dit : “oui, ça me permettra toujours de fonder mon avis”. Du 14 au 18 mai, l’autoproclamée “diva latina” se produit sur la Canebière, ce qui est déjà d’une certaine incongruité, me semble-t-il, tant j’ai du mal à envisager une personne aussi symboliquement différente de Marseille.
Il soufflait un air de cabaret dans le théâtre hier soir, de la fumée partout “vu la gueule qu’elle a maintenant, c’est pour pas qu’on voie les détails” explique quelqu’un à son amie en entrant… aïe ! Un air de cabaret, mais un peu suranné… un public très “Chance aux chansons” qui aurait troqué les couleurs pastel pour les grosses montres en plastique blanc et les bijoux dorés. Parce que le spectacle était autant sur scène que dans la salle : bronzage impeccable, les dames sont de sortie et ça se voit, depuis le fond des quartiers sud, parfois en groupe… bronzage tout aussi soigné, les messieurs sont venus zyeuter : la Dombasle fait encore bander l’électeur de Guy Teissier…
La “cantatrice, chanteuse, actrice, muse et réalisatrice” (je cite la présentation du spectacle) arrive sur scène à l’heure, face à une salle clairsemée (cinq représentations, était-ce vraiment nécessaire ?) et c’est partie pour 1h30 de chants éclectiques : de la musique sacrée du XVIIème à Cucurrucucu Paloma, en passant par un hommage à Yves Saint Laurent, les tubes des “golden years” sur lesquels “se sont aimés nos grands-parents” dit-elle sur scène (les nôtres peut-être, mais les tiens Arielle… sérieusement !).
Madonne, papillote et juanita banana, Dame Dombasle portera trois robes Gaultier (s’il vous plait), le temps de se changer lui permet toujours de gagner ça sur le temps de chanson.
On sait qu’elle est plutôt chant que danse… Il paraît qu’elle a dansé au Crazy Horse, bon… elle s’est peut-être fait mettre une prothèse de hanche depuis, ou je ne sais pas, mais là… disons qu’elle était un peu raide. Peut-être à cause des tenues thermoformées ? Mais le chant d’ailleurs, parlons-en, cette voix aigüe qui a dû faire exploser la pauvre “paloma” en plein vol, est-elle vraiment adaptée à toutes les reprises ? Il me semble que tant qu’à faire des reprises, autant en choisir qui s’adaptent à sa voix, non ?
Enfin, on a ri, énormément ri, surtout lors de cette panne de micro qui lui a permis de sortir son air le plus halluciné (et ça, les airs hallucinés ou candides, elle maîtrise), et puis cette interruption unilatérale en plein milieu d’une chanson : “let’s start again, i’m sorry… on recommence, cher public, je suis désolée” dit autoritairement les yeux fermés… comme en répétition. Elle nous a confié les larmes qu’elle versait en écoutant des boleros avec la cuisinière mexicaine… dans l’ambassade de France au Mexique où son grand-père officiait..d’ambassadeur. Et plus tard, je me suis vu dans un film d’Almodovar, vous savez, il y a toujours un travesti qui reprend un classique de la chanson espagnole dans les films d’Almodovar, il chante pas très bien mais il en rajoute pour être rigolo et finalement, ça marche, bon voilà, c’était un peu ça : “quizas, quizas, quizas…”
Elle termine, présente le groupe, la salle applaudi mais n’a pas le temps de demander un rappel quand elle revient pour un “bésame moutcho” hors normes (toujours ces expressions faciales déroutantes). Cette fois, la salle a le temps de demander son rappel, et là, je n’ai plus rien compris : un air dance, Bob Sinclar où es-tu ? des néons, elle qui sautille au milieu ses danseurs, en chantant dans un playback assumé un espèce de tube de l’été espagnol, et la salle qui se lève… J’imagine que les soirées de l’université d’été du RPR en 1994 ça devait ressembler à ça, j’ai toujours du mal à y croire ! Et je continue de me demander pourquoi elle n’a pas plutôt montré sont spectacle à l’Odéon…
Bref, on est parti en riant, son taxi l’attendait devant l’entrée, pour aller dormir à Cannes ? Parce que si cette soirée m’a effectivement permis d’avoir des arguments pour démontrer que cette personne est un escroquerie, j’ai toujours du mal à penser qu’elle puisse rester à Marseille plus de 24h sans avoir des plaques.
[youtube=http://youtu.be/XZFRuFHeKTE]
Commentaires
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Almodovar doit être fan d’Arielle D. Elle a un sens du ridicule hyper développé… je suis sure qu’il pourrait la faire tourner… (ou passer son clip dans l’un de ses films)!
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elle aurait pu faire la française dans l’avion et chanter un truc dans son dernier film, effectivement !
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Bonjour,
Pas de symbole pour le fou rire !
Merci de nous avoir fait partager cette soirée, je l’avais vue dans un reportage réalisé à l’occasion de son passage à Broadway, elle y avait chanté en robe pailletée dorée tenue par des épingles à nourrice (une couture avait lâché juste en entrant sur scène), entre autres péripéties … donc c’est toujours aussi cocasse…
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