Et le Gymnase devint un cabaret burlesque
Jeudi soir je me suis encanaillé au Gymnase avec les filles (et le mec) du Cabaret New Burlesque ! La salle était pleine, ce qui n’est pas mal du tout pour un spectacle qui joue la durée avec 10 dates, et récompense le gros travail de promo effectué par le théâtre depuis l’annonce de leur venue.
Le spectacle en lui-même était vraiment sympa : une maîtresse de cérémonie au franglais grivois à souhaits, des improvisations réglées comme du papier à musique (mais on y croit, c’est le principal atout de l’école américaine), de l’effeuillage dans les règles de l’art avec “la cwème de le cwème” du Burlesque. On a vu ce qu’on était venu voir, sauf les gens qui étaient assis à ma droite et ont visiblement mal vécu le “rentre-dedans” des blagues coquines, délicieusement vulgos de temps en temps, et sont partis avant la fin. C’est sûr que pour les tradis du Gymnase, ça change d’Ibsen ou d’Adjani ! Et c’est justement ce que j’ai aimé.
Au-delà des “gwosses poitwines” et de l’érotisme évident du spectacle, j’ai apprécié le travail d’adaptation fourni. La MC n’a pas arrêté de contextualiser le spectacle autour de Marseille, et loin de livrer le même spectacle qu’ils présentent dans le monde entier, on a parlé Château d’If, French Connection, et on a même vu un cache-têton en mignonette de pastis ! Et je ne parle même pas de son niveau de franglais, bravo !
Car trop n’est jamais assez !
Je ne sais pas si dans leurs préparations ils ont entendu parlé des cagoles et des opérettes, mais je pense que ça aurait pu les intéresser. Le public a largement applaudi, sifflé, encouragé et remercié les artistes au fur et à mesure du spectacle. A la fin, l’une d’entre elle avec qui j’ai eu la chance d’échanger quelques mots m’a avoué qu’elle adorait jouer le spectacle ici car le public répondait énormément.
Nous en avons parlé avec mes amis en sortant, et finalement nous n’étions pas surpris : Marseille a à la fois une tradition d’opérettes et une réalité cagole qui prédispose sûrement le public à apprécier un spectacle de cabaret burlesque. Je me demande si ce n’est pas autre chose que nous partageons avec l’Amérique : l’esthétique de l’excès. En rajouter, se moquer de ce que dirons ces coincés d’européens / de parisiens (au choix) parce qu’on aime ça !
Il y a dans “L’éloge aux Cagoles”, la phrase “parce trop n’est pas assez” pour expliquer le phénomène cagoles. Hier soir, on a rajouté des paillettes aux perruques, du maquillage aux paillettes, du clin d’œil coquin à la blague grasse, des pompons aux tétons et encore plus de paillettes dans le string (jusqu’à faire fuir mes voisins) et on a aimé ça !
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Et le lieu s’y prêtait vraiment. J’ai eu une pensée pour ceux qui iront voir Cabaret (tout court) au Dôme en février et j’en veux aux grippe-sous qui n’ont pas choisi le Gymnase ou une salle du même acabit plutôt que le Dôme. J’ai eu la chance de voir Cabaret aux Follies Bergères il y a quatre ou cinq ans, et je n’arrive pas à imaginer ce spectacle dans une salle de 5000 places ! Il aurait mieux valu prendre 10 ou 20 dates dans un lieu comme le Gymnase que 2 soirées au Dôme, m’enfin, ça c’était une paranthèse.
Il reste quelques jours pour aller voir le Cabaret, profitez-en ! Et si quelqu’un veut se lancer, je parierais volontiers sur le succès qu’aurait un cabaret burlesque à Marseille, voire même à l’invention d’un nouveau genre : le burlesque marseillais, ou burlesque cagole… tout un programme !
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