Plus gay la ville (en 2013)

Marseille a donc été choisie pour accueillir l’EuroPride 2013. Une EuroPride, c’est comme une GayPride mais Européenne, c’est comme lorsqu’on décide de centraliser une manifestation à un endroit pour lui donner plus de poids (en général à Bruxelles). Concrètement, ça veut dire que des gays, lesbiennes, bi et trans (je crois que je n’oublie personne) de toute l’Europe viendront défiler et faire la fête à Marseille.

On parle d’un million de personnes sur dix jours de festivités (10 – 20 juillet). Vraiment ? Tout ça ? Si on regarde dans le rétro, ils étaient bien 1,2 millions à Madrid en 2007 et près d’un million à Rome cette année (avec un concert gratuit de Lady Gaga), mais seulement 300 000 à Paris en 1997, 50 000 à Zurich (2009), et quelques milliers à Varsovie en 2010 dans un contexte particulièrement hostile.

Tout ça pour dire qu’au-delà du label, tout dépend de l’attractivité de la ville auprès des participants (je ne dis pas gay car 1) tous les homosexuels ne sont pas intéressés par ce genre de rassemblements et 2) de nombreux hétérosexuels y participent, soit par conviction, soit pour faire la fête). Naturellement, Rome et Madrid sont déjà des villes parmi les plus visitées d’Europe et où on aime aller au Printemps ou en été… Zurich, bien qu’assez dynamique n’est pas à ce niveau, quant à Varsovie, n’en parlons pas.

D’ailleurs, les organisateurs Marseillais tableraient plutôt sur 100 à 300 personnes. Ce qui, au-delà de la bonne nouvelle en terme de tourisme, pose déjà un certain nombre de problèmes soulevés sur le site… hébergement, organisation, sécurité.

Question hébergement, c’est sur que ce sera serré, côté sécurité, je ne partage pas les craintes des organisateurs, mais peut-être par naïveté, je pense que Marseille est tout à fait capable d’accueillir n’importe qui dans de bonnes conditions. Au contraire, il faut espérer que l’événement soit l’occasion de normaliser les choses, de bousculer les marseillais les plus conservateurs et rassurer ceux qui n’osent pas vivre comme ils l’entendent.

Moi ce que je me dis, c’est qu’avec tous ces événements en 2013, on a intérêt à préparer fissa 2014, 2015 et 2016 parce que sinon le public comme les professionnels du tourisme risquent une belle gueule de bois quand la fête sera terminé.