Arte flamenco

Arte flamenco

L’art flamenco, inscrit au Patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO, reste aujourd’hui l’un des plus formidables ponts entre une culture séculaire dont il est parfois difficile de retrouver les origines, multiples et méditerranéennes, et toutes les expressions contemporaines de la danse, du chant et de l’accompagnement musical. Entre fidélité à son héritage et ouverture sur le monde actuel, le flamenco laboure, depuis de nombreuses années, un vaste champ aux styles les plus divers, conquérant de fait un public toujours plus large.

Deux rendez-vous majeurs, en France, témoignent de cette profonde richesse : la Biennale d’art flamenco à Chaillot, et le festival Flamenco Azul à Marseille et sa région. Du 29 mars au 18 avril, la sixième édition de ce dernier événement investira une douzaine de villes, aux sons d’une programmation toujours de haut vol, portée par l’énergie communicative de Maria Pérez. Comme le rappelle l’équipe du festival, il s’agit là de pérenniser « la transmission d’une des cultures les plus fortes et ancestrales de notre Méditerranée par le biais de conférences, projections de documentaires, stages de formation ou spectacles
traditionnels. »

Dont acte dès le 29 mars à Nice, avec le spectacle Looking for duende, mis en scène par Aurélie Camus, qui réunit ici deux danseurs, deux comédiens, un musicien et un chanteur, pour une immersion dans les entrailles du flamenco, sur les pas de l’écrivain Federico Garcia Lorca, sans aucun doute l’un des poètes qui eu le lien le plus fort avec cet art protéiforme. Cette soirée ouvrira une kyrielle de spectacles de haut vol, du Recto y solo d’Andrés Marín, l’un des danseurs les plus singuliers de la scène flamenca actuelle, à Himnos a la noche de Cristina Hall, qui réunira entre autres Carmen Moreno au violoncelle, en passant par Prender – Un acto de combustion d’Antonio Molina, dit el Choro, éminent chorégraphe, ou Complacencia de Juan Fernández, en présence de Susana Casas. Bien évidemment, les fameux tablao pimenteront cette émérite programmation : le tablao reste la manifestation la plus légitime de l’art flamenco. Les artistes n’y répètent pas, ne suivent pas de chorégraphies, ils laissent le spectacle se construire aux rythmes des palma. Ce sera donc le cas le 1er  avril lors de la journée festive Une escale à Niolon, avec Laura Santamaria et Miguel el Rubio, mais également au cinéma l’Alhambra, où le tablao sera suivi de la projection de l’opus La Búsqueda, consacré à l’immense Paco de Lucía, ainsi qu’à Ollioules en présence des piliers du festival, Ana Pérez et l’excellent guitariste Manuel Gomez, ou au Centre Solea, à Marseille, avec l’extraordinaire Sara Sanchez.
Rayon concert, le festival Flamenco Azul n’est pas en reste ! Entre le saxophoniste, chanteur et auteur-compositeur Antonio Lizana, représentant d’un savoureux jazz flamenco, Luis de la Carrasca ou la Compagnie Oleo & Guest, gageons que le public ne pourra qu’être emporté par cette fougue sonore qui permet la fusion entre divers styles musicaux. Citons enfin, épars, la journée spéciale au cinéma le Méliès de Port-de-Bouc, terre de feu de la culture flamenca, qui mêlera film, récital, tablao et fête intime et familiale, mais également les diverses formations proposées par l’équipe du festival, et nous trouvons là le
cocktail idéal du printemps naissant pour enflammer tous nos sens.

Emmanuel Vigne

Festival Flamenco Azul : du 29/03 au 28/04 à Marseille et dans la région. Le programme du festival Flamenco Azul ici