Chronique photo | Vivre à Noailles
Chronique photo | Vivre à Noailles
Cette semaine, Marsactu a consacré une série d’articles à Noailles (à lire ici, ici et ici). Il nous a paru judicieux de prolonger l’exercice journalistique en demandant à notre chroniqueur et photographe de rue Yves Vernin de poser son regard au creux du “ventre de Marseille”.
Noailles est photogénique en diable. Surtout si on aime les lumières franches, les contrastes forts, les ombres portées d’où surgit la vie. Depuis sa construction au cours du 18e siècle, le quartier a peu évolué dans sa forme. Il conserve cette forte densité urbaine qui ne laisse passer la lumière qu’à de rares moments de l’année.
Cette densité exceptionnelle laisse peu de place aux espaces publics. Et pourtant les rues étroites et les places grouillent d’une vie permanente. Cela tient au statut de ventre de Marseille qui donne sa réputation au quartier. Le visiteur comme le touriste y trouvent des produits du monde entier, du tilapia congolais au fruit du dragon laotien. Les épices y forment des pyramides colorées, les figues à la ficelle côtoient les poissons séchées et les éponges en fanaux.
L’espace public y est habité. Les coins de rue ont un sens commercial : on y entend susurrer les marques de cigarettes les plus courues, un parasol sert parfois à protéger ces ventes à la sauvette de l’œil des caméras. Dans ces rues, on peut entendre débattre des présidentielles aux Comores, boire une bière avec des Cap-verdiens ou discuter de l’église de Calenzana avec une minuscule couturière de la rue de l’Arc.
Yves Vernin aborde le lieu par petites touches, selon les saisons, le sens du vent et la hauteur du soleil. Noailles s’y dévoile et échappe au regard pour laisser s’épandre les imaginaires.
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Magnifiques jeux d’ombre et de lumière. Certaines images me font penser dans leur cadrage à Saul Leiter dans les années 50 à New York.
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