Ma vie sans voiture à Marseille, épisode 1
Est-il possible de vivre à Marseille sans voiture ? Comment fait-on ? Peut-on continuer de vivre normalement ? J’ai voulu expérimenter comme près d’un marseillais sur trois, la vie sans voiture dans une ville deux fois plus étendue que Paris, et avec des transports en communs notoirement sous-développés.
Concrètement, voilà 11 mois que je vis dans le centre de Marseille (à proximité d’une station de métro et de tram – quel luxe !), au début, j’ai continué d’utiliser de temps en temps une voiture (que je partage avec mes parents qui sont rarement à Marseille), constatant qu’il était aisé (pour ne pas dire plus) de se garer sans payer dans les rues près de chez moi : je n’ai pas compté précisément mais on doit être autour de 60 jours de stationnement “irrégulier” pour 1 amende entre janvier et août. Mea Culpa !
Malgré les facilités que semble me faire la police, j’ai décidé d’arrêter la voiture à la fin de l’été. J’ai pris un abonnement mensuel à la RTM en plus de celui du Vélo, et voilà bientôt deux mois que je vis comme je le faisais à Barcelone et à Paris, comptant sur mes pieds, les vélos, métros, tram, bus et parfois taxis.
Mon verdict : on s’en sort, mais c’est pas toujours facile.
Je pensais craquer au bout d’un mois et retourner chercher la voiture, et pour être honnête, je n’y ai pas pensé souvent, ce qui est un bon point. Ayant facilement accès au réseau métro et tram, j’arrive à me débrouiller pour circuler dans mes zones de prédilection : Longchamp, Réformés, La Plaine, Vieux-Port.
Au mois de septembre, je suis souvent allé sur la Corniche (me baigner à Malmousque) et je l’ai fait en Vélo, parfois en bus. Pareil pour mes quelques excursions vers Mazargues, la Pointe-Rouge, La Belle de Mai… au début je rechignais à prendre le bus, puis je me suis dit, “à Barcelone tu faisais souvent un changement métro/métro, ici c’est métro/bus”. Finalement, ça se fait, et vivant dans le centre, j’ai rarement mis plus de 45 minutes pour me rendre quelque part, ce qui correspond à mes expériences parisiennes et barcelonaises, sauf qu’ici on met parfois 40 minutes pour faire 3km… Par chance, je n’ai pas encore été coincé en bus dans des embouteillages monstres (comme je l’avais déjà été en voiture autour du Vieux-Port vers 17/18h).
En Vélo, ça c’est plutôt bien passé aussi, sauf un petit accident (de ma faute) qui n’a rien donné. Parfois un peu de peur en montant du Vieux-Port au Pharo et qu’il faut se faire une places entre les voitures qui tracent pour prendre le tunnel et celles qui montent à fond vers la Corniche… Et souvent de l’énervement lorsqu’une voiture stationne ostensiblement sur la piste cyclable ou mieux, qu’elle est garée au bout d’une piste et empêche la sortie. Je comprends les radicaux qui “en ont marre d’être gentils”…
Pour sortir de Marseille ? C’est simple, je ne suis allé qu’à Aix et à Toulon (en bus et en train).
Et la nuit ? Là, ça se complique… parce qu’à Marseille la nuit s’arrête à 00H30, ensuite, on entre dans un espace temps non identifié avant la reprise du service de jour à 5h, entre les deux on ne sait pas, c’est le couvre-feu ! Bref, comment on fait pour vivre le soir (et même parfois la nuit – la vraie) sans voiture ? Et bien on fait attention à d’autres choses : par exemple pour un dernier pic-nic sur la plage, on vérifie l’heure de passage des fluobus 583 (et on est content de ne pas avoir à aller beaucoup plus loin que le Centre Bourse, si j’habitais St Tronc, je n’aurais jamais fait cette expérience – ou ce pic-nic). Lorsqu’on veut aller au ciné en semaine, on privilégie le Variétés ou le Foch qui ont le tram jusqu’à minuit. Pour faire la fête, on profite des soirées spéciales (Marsatac, Fiesta des Suds…), on reste plus tard (jusqu’à 5h) ou on prend un taxi, si on est trop loin de la maison pour y rentrer à pieds.
Moralité…
Mon Marseille s’est rétréci : plus ou moins consciemment, il y a des endroits où je ne vais plus, ou plus rarement (Borely, L’Estaque, Les calanques…), des endroits où j’aimerais aller mais j’ai la flemme (Le château de la Buzine, le MAC…). Le plus grave, c’est que l’on s’habitue, et il faut que des amis viennent d’ailleurs pour réaliser que non, vraiment, ce n’est pas optimal. Je n’ai pas vraiment plus pris le taxi, mais je marche plus, j’ai appris à dédramatiser les transports la nuit, ce n’est pas si dangereux (enfin pas plus qu’ailleurs), et par contre, je suis bien moins stressé, et ça, c’est un petit luxe.
Commentaires
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Pour le ciné, il y a aussi le Madeleine avec le tram juste en face.
Je vits dans le centre, et je ne prend la voiture que pour aller faire des grosses courses (auchan, carrefour) parce que les sacs de provisions c’est pas évident en bus. Ou alors pour aller faire du shopping à plan de campagne.
Mais c’est le soir que c’est plus problématique. J’aime par exemple aller dans un resto en haut de du boulevard de sainte marguerite, ou sur la corniche, mais pour rentrer en bus à 23h, bon courage…
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