Après la visite de Tapie, à La Provence on attend les faits

Comme annoncé par voie de communiqué la semaine dernière, Bernard Tapie s'est rendu cette après-midi au siège de La Provence pour informer les syndicats du détail du nouvel accord qui le lie avec la famille Hersant et qui fait de lui l'actionnaire à 100% du journal. Quelques jours à peine après la saisie de ses biens, l'homme d'affaires mis en examen a donc rencontré les élus du comité d'entreprise (CE) notamment pour les rassurer sur ses capacités financières et son plan d'investissement. Rien n'a filtré de cette entrevue. L'ancien patron de l'OM a ensuite quitté l'avenue Salengro aussi discrètement qu'il y était arrivé. Un peu plus tard dans l'après-midi, le directeur de la rédaction, Olivier Mazerolle est venu prévenir les nombreux médias présents que la direction ne ferait aucune déclaration.

A l'issue d'une des nombreuses réunions entre syndicats et direction de La Provence, le délégué du syndicat national des journalistes (SNJ), Serge Mercier a dévoilé une partie du contenu des discussions : "Selon la direction, le projet n'a pas besoin de l'aval du tribunal de commerce. Bernard Tapie nous a dit que les parts sociales de GHM [Groupe Hersant média, ndlr] n'ont pas été mises sous séquestre. Il est donc libre de financer les investissements prévus". Pas suffisant pour rassurer le représentant syndical : "Je me méfie des déclarations, j'attends les faits".

D'ici une quinzaine de jours, un CE extraordinaire sera convoqué pour donner son avis sur le projet des actionnaires et, plus largement, sur le plan d'investissement du nouveau propriétaire exclusif. Le changement d'actionnariat devrait donner lieu à l'ouverture automatique de la clause de cession avec, à la clef, un départ possible de journalistes. Pour La Provence, les semaines qui viennent risquent d'être cruciales. Quant à son avenir à moyen terme, il est désormais en partie lié au travail des deux juges d'instruction qui enquêtent sur une présumée escroquerie en bande organisée.

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