L'école sans TAP
19 écoles privées d’activités périscolaires à la fin du mois
Avec 280 000 euros de factures impayées, l'association SLFA renonce à organiser les activités périscolaires dans les 19 écoles dont elle avait la charge.
La sortie de l'école maternelle Saint-Savournin, dans la rue du même nom. (Photo Julia Rostagni)
“Schboert on Loisir fer Ale”. Sous l’acronyme fleurant moins les bords du Rhin, l’association SLFA (Sports et loisirs pour tous) gérait les activités périscolaires de 19 écoles marseillaises depuis le mois de septembre. Le mode accompli est de rigueur puisque le président de cette jeune association strasbourgeoise a annoncé à la Ville qu’il entendait renoncer à poursuivre ses activités plus au sud, après avoir déjà menacé de le faire en décembre.
Les parents d’élèves du groupe scolaire Saint-Savournin l’ont appris de la bouche de la coordinatrice locale de l’association, ce mardi. “Ils nous ont dit que les activités allaient s’arrêter à la fin du mois, pour des raisons financières”, explique Delphine Brousse, présidente de l’association des parents d’élèves sous l’étiquette MPE 13. Elle dit être sans information sur ce qu’il adviendrait des activités du mardi une fois passées les vacances de février.
19 écoles sans TAP
De fait, l’association a déjà jeté l’éponge pour le groupe scolaire Pommier, National Strasbourg dans le 3e arrondissement. “Nos animateurs ont aussitôt été remplacés par des employés municipaux qui y assurent les temps d’activités périscolaires à partir du 14 janvier, explique Yannick Cabald, le président de l’association. Nous n’allons pas pouvoir continuer à assurer nos activités sur l’ensemble de la ville. Les retards de paiement de la Ville nous placent dans une grande difficulté. La municipalité nous doit plus de 240 000 euros. Nous n’arrivons pas à payer nos 80 animateurs. L’un d’eux nous a déjà assignés devant les Prud’hommes. Nous n’allons pas mettre notre structure en danger alors que nous n’avons aucun problème à Strasbourg”.
Aux dires de Yannick Cabald, l’implantation de son association à Marseille relève plus de raisons sentimentales qu’économiques. “Mon père avait des attaches personnelles dans cette ville. Je me suis dit que je pouvais lui faire profiter de mes compétences”, énonce-t-il avec une pointe de regret. Une amertume qui a commencé à poindre dès la fin du mois d’août. “Au lendemain de la notification du marché, le 19 août, nous avons eu une réunion au cours de laquelle nous avons appris que nous ne serions pas payés avant 2016”. À la veille de la rentrée, une association lyonnaise, le Centre départemental de soutien scolaire (CDSS), avait jeté l’éponge, laissant près de 3000 enfants sur le carreau. Quant aux associations qui ont assuré les activités l’an dernier, elles attendaient toujours le paiement de leurs factures cet automne.
Septembre payé en décembre
Pour le coup, la Ville n’a pas menti. Interrogée à ce sujet ce mercredi, l’adjointe aux écoles Danielle Casanova explique que l’ASFLA a reçu le paiement des factures du mois de septembre. “Quant à l’arrêt des animations à la fin du mois de janvier, il ne nous a pas été signifié par lettre recommandée comme cela doit être le cas dans les marchés publics”, ajoute-t-elle. Une position qui ne suffit pas à satisfaire le président alsacien qui brandit un courriel envoyé à la directrice de l’animation dans lequel il pointe les dysfonctionnements internes à la Ville. “Nous n’avons eu que la moitié des factures de septembre et rien pour les mois suivants alors que le code des marchés publics prévoit un paiement sous 30 jours”, se désole Yannick Cabald.
De côté de l’école rue Saint-Savournin, on pointe également des dysfonctionnements mais cette fois-ci des animateurs de l’ASFLA. “Deux animatrices en sont venues aux mains devant les enfants”, constate une parent d’élève qui a signalé ces incidents par courrier. Yannick Cabald ne nie pas l’incident : “C’est une animatrice qui a agressé notre coordinatrice. Elle a immédiatement été mise à pied”. Quant aux autres dysfonctionnements, il les attribue à la difficulté d’offrir des activités de bonne qualité avec un budget réduit pour le matériel et des animateurs difficiles à conserver quand ils ne sont pas payés.
Pour l’heure, Danielle Casanova n’a pas répondu à nos sollicitations concernant ces 19 écoles privées d’activités périscolaires. Nul doute que cette nouvelle défection devrait nourrir les débats du conseil municipal du 8 février au cours duquel les conclusions de la commission d’enquête sur les rythmes scolaires seront présentées.
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Retrouvez notre dossier TAP
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Commentaires
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“Le code des marchés publics prévoit un paiement sous 30 jours. » Tout est dit dans cette phrase. Mais sans doute, là comme dans d’autres domaines, la loi ne s’applique-t-elle pas à Marseille.
Par contre, Madame Casanova semble à cheval sur le même code des marchés publics quand il s’agit du formalisme exigé de cette association, la “lettre recommandée”… C’est en effet beaucoup plus important que de la payer dans les délais légaux.
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Quand on a rien d’autre à opposer que son incompétence (comme le reste de cette équipe ) on cherche des excuses sans commune mesure avec la faillite municipale.
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L’incurie règle dans les couloirs foutoirs de cette mairie. En cette fin de règne peu de compétences entourent notre maire plus du tout gnolesque
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A cette échelle, ce n’est plus de l’incompétence c’est du sabotage.
Depuis trois ans, la ville de Marseille essaye de torpiller les TAP en essayant systématiquement de faire porter le chapeau à d’autre acteurs : Etat, Recteur, parent, associations…
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Suite (mais non pas fin) de l’exemplaire (et unique, à ce niveau là!) désastre annoncé dans la gestion de ces activités pour les écoliers marseillois. Si la concurrence est rude, et même féroce, pour savoir qui, dans cette municipalité d’incapables, aura la palme de l’incompétence/incurie/irresponsabilité, il est certain que Casanova est quand même en pôle position et conserve toute ses chances. Il est certain également que son boulot n’est pas facile, comme elle s’en plaignait dans une citation d’un autre de vos article, avec ” 444 écoles, marseille c’est grand”! Elle pourrait peut être en fermer 200 pour voir si là, elle y arrive… Ces pauvres strasbourgeois (et autres lyonnais) n’ont toujours rien compris à ce qui leur arrivait, et aurait mieux fait d’oublier toute “raisons sentimentales” et autres “attaches familiales”….Le retour dans leur bonne ville s’annonce difficile, et ils risquent de s’y retrouver plus près de la porte que de la promotion; On ne s’aventure pas ainsi dans le champs de mines marseillais. La loi, c’est fait pour leurs Maires, pas pour le notre ! Manque de bol, ils partent au mauvais moment : Ils tenaient encore un peu et pouvaient tenter leur chance auprès de la métropole !!!…!!!…
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