La mairie de Marseille renonce au mécénat CMA-CGM pour ses goûters de Noël
La fondation de l'armateur se proposait de financer les goûters et animations de fin d’années proposés aux enfants des centres aérés. Au dernier moment, la Ville de Marseille a décliné l'offre pour des "raisons logistiques et de délais".
La mairie de Marseille renonce au mécénat CMA-CGM pour ses goûters de Noël
Ce mercredi matin, après avoir fait de la luge, du patin à glace et un atelier maquillage, quelques enfants marseillais ont reçu leur goûter de Noël sur le parvis de l’hôtel de Ville de Marseille. À l’intérieur du sachet, deux jus de pommes bio, un gâteau, un père Noël en chocolat, une poignée de papillotes et un petit carton avec l’inscription : “Le Maire de Marseille, Benoît Payan, vous souhaite de bonnes fêtes”. Ces sucreries, Tanya Saadé, la présidente de la Fondation CMA-CGM aurait bien voulu les offrir elle-même aux enfants marseillais des centres aérés municipaux. Mais ses vœux n’ont finalement pas pu être exaucés.
À la mi-novembre, la fondation liée au troisième armateur mondial, a proposé à la municipalité de financer les goûters et animations entre le 20 et le 29 décembre à 7 500 enfants, comme Marsactu vous l’apprenait dans la newsletter Pointue ! jeudi dernier. Au total, les goûters ont été budgétés à hauteur de 35 000 euros. Auxquels s’ajoutent, pour les groupes d’enfants ne pouvant pas se rendre dans le centre-ville, des spectacles de cirque. Le coût des huit spectacles de 45 minutes est estimé à 25 000 euros, élevant le montant total de l’opération à 60 000 euros. Un chèque que la fondation de la famille Saadé était prête à signer.
“Contraintes techniques”
À l’approche des fêtes, une convention de mécénat est donc rédigée entre la Ville de Marseille représentée par Joël Canicave, l’adjoint aux finances et la Fondation CMA CGM. Elle devait être signée à l’occasion du conseil municipal du vendredi 15 décembre. Mais à quelques jours du conseil, la Ville dit s’être rendue compte que la convention n’était pas tenable. “Un mécénat par la CMA, un temps à l’étude, a finalement été retirée vendredi 8 décembre après des contraintes techniques et une étude de faisabilité”, explique le service presse à Marsactu.
Le lundi suivant, la Fondation CMA-CGM est avertie de ce contre-temps. “Il y a visiblement eu un problème administratif et ils n’ont pas pu présenter la convention lors du conseil municipal. Dommage que ça n’ait pas pu se faire, mais on continuera les actions sur le territoire quoi qu’il arrive”, regrette la fondation. C’est donc la Ville de Marseille qui a entièrement organisé et financé cette opération, comme prévu initialement.
Interrogée par Marsactu, Marie Batoux, adjointe chargée de l’éducation populaire, confirme que cette proposition de financement est arrivée bien trop tardivement. “Les budgets sont bouclés des mois à l’avance et la question devrait presque déjà se poser pour l’année prochaine. On ne peut pas faire des choses aussi tardivement”. L’élue ajoute, sans développer : “la CMA-CGM n’a pas besoin de la Ville pour distribuer des goûters et vice versa”.
Porteur de la délibération qui devait être soumise au vote, Joël Canicave estime que ce n’est que partie remise. “Avec la fondation CMA-CGM, on a pas mal de partenariats, celui-là est arrivé un peu tardivement. Ça nous demandait de modifier notre organisation. Les services nous ont dit que signer une convention si on ne la respecte pas, c’est compliqué. On a préféré retirer le rapport, quitte à le reporter sur un partenariat ultérieur.”
“On en a déjà accepté, on en acceptera encore”
Officiellement, ce n’est donc pas la nature du financement qui pose problème à la mairie, mais les délais jugés trop courts. Pourtant, difficile de ne pas sentir une pointe de malaise de la part de certains interlocuteurs pour justifier le fait que le premier employeur privé de Marseille a failli offrir le goûter de Noël à la place de la mairie. L’adjoint aux finances, pour sa part, ne voit aucun inconvénient au soutien de l’armateur. “On en a déjà accepté, on en acceptera encore volontiers. On a fait avec eux un stade, les piscines mobiles de l’été. Ça ne pose aucun problème d’avoir des partenariats, au contraire, on est très demandeurs de ça“, s’enthousiasme Joël Canicave.
Ce mercredi matin, 180 jeunes ont pu profiter des activités gratuites proposées par la Ville. Place Bargemon, tandis qu’un animateur vocifère pour demander aux enfants de ne pas manger “tout le goûter maintenant”, une animatrice pointe du doigt le père noël présent sur place : “Imagine, c’est le maire de Marseille qui est dans le costume !”. À peu de choses près, ça aurait pu être Tanya Saadé.
Commentaires
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Encore un problème administratif !!!! C’est guignols du Printemps Marseillais sont impayables ……
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C’est vrai qu’apres les Muppets…
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Marie Batoux (…) ajoute, sans développer : “la CMA-CGM n’a pas besoin de la Ville pour distribuer des goûters et vice versa”.
Tout est dit, Peuchere, non ? S’ils ne sont pas “des guignols”, il suffit aux administrateurs de CMA CGM de regarder dans les pages blanches : Secours Populaire, Restos du cœur , etc …
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C’est la période de Noel. Vive les truffes
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La Provence : ITW de Payan
Vassal et Muselier : allez on arrête la pub sur La Provence
CMA-CGM : oh La Provence on va pas éternellement vous financer à fonds perdus
La Provence : oyez oyez notre sondage, Payan fais gaffe à toi
La mairie : dites CMA-CGM, c’est qui ce sondage dans La Provence ?
Et hop la boucle est bouclée
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Au fait c’est quoi le bénef de CMA-CGM en 2023 ? Les actionnaires ne se contenteront pas d’un père noël en chocolat !
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Aux alentours de 390/400 millions de $.
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C’est très bien, que ce soit la Mairie qui s’occupe de ses administrés et qu’elle ne soit redevable à personne de ses activités culturelles et festives. Les mains libres, c’est pratique pour distribuer plus facilement les goûters aux enfants !
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