Après le décès de son premier adjoint, Sophie Joissains cherche son partenaire particulier
La disparition de Gérard Bramoullé, premier adjoint chargé des finances de la Ville d'Aix-en-Provence et bras droit de l'ex-maire Maryse Joissains, laisse un vide institutionnel et politique qui semble difficile à combler. Le nom de son successeur reste un mystère, mais doit être annoncé lors du conseil municipal de ce mercredi.
Après le décès de son premier adjoint, Sophie Joissains cherche son partenaire particulier
À Aix-en-Provence, pour remplacer le premier adjoint chargé des finances Gérard Bramoullé, décédé le 1er décembre, la maire (UDI), Sophie Joissains, cherche un partenaire particulier. Débloqué, pour ne pas lui faire de l’ombre aux prochaines élections municipales de 2026,pour lesquelles elle a déjà annoncé sa candidature. Pas trop timide, pour devenir son bras droit sur la scène politique locale. Et avec une bonne dose de savoir-faire, pour récupérer la gestion des gros sous de la Ville.
Le remplaçant sera désigné lors du prochain conseil municipal, ce mercredi 13 décembre. Après les hommages, la classe politique locale interroge cette succession, même si, lors des obsèques, la maire prévenait : “Le vide laissé par son départ ne pourra pas être comblé.” “Quelles que soient les opinions de chacun, Gérard Bramoullé tenait cette ville financièrement depuis 20 ans”, salue dans une même tonalité Marc Pena, à la tête du groupe d’opposition divers gauche Aix en partage. Anne-Laurence Petel, députée Renaissance et élue du groupe d’opposition Aix au cœur, reconnaît aussi son travail : “Avec Gérard Bramoullé, la Ville perd le seul spécialiste des finances. Je crains qu’il n’y ait plus de garde-fou.”
Pour des raisons de santé, Gérard Bramoullé était absent des derniers conseils municipaux. En interne, on tient à souligner qu’il a continué à travailler jusqu’au bout les dossiers liés au budget de la commune. Mais, lors des séances publiques, c’est l’adjointe à l’enseignement supérieur Dominique Augey qui présentait et défendait ses décisions. Ainsi, son nom est régulièrement cité pour récupérer la délégation des finances, dans la continuité de la dynamique des derniers mois. “Dominique Augey a la même aura universitaire que lui, analyse un connaisseur de la vie politique aixoise. Et elle a une fidélité sans faille à la famille Joissains.”
“Pour les trois ans à venir, on va faire du Bramoullé, mais sans Gérard”
Questionnée sur cette possibilité, Dominique Augey n’élude pas : “Je pense que la maire a des décisions à prendre et qu’elle ne s’est pas encore arrêtée sur un choix. Mais oui, je pense que je vais reprendre le portefeuille des finances, même s’il peut être indépendant de la place sur la liste.” Cette possibilité ne convainc pas l’opposition municipale. “Pour les trois ans à venir, on va faire du Bramoullé, mais sans Gérard”, nuance Marc Pena. “Dominique Augey a un jour dit que la Ville n’était pas à quelques milliers d’euros près. Cette phrase n’aurait jamais existé dans la bouche de Gérard Bramoullé”, pique Anne-Laurence Petel. “Je connais Gérard Bramoullé depuis que j’ai 19 ans, il a eu le temps de me former”, défend la prétendante qui concède : “Maintenant, ça m’impressionne, le personnage était remarquable, il faut être à la hauteur.”
L’hypothèse de séparer les fonctions, anciennement occupées par Gérard Bramoullé, de premier adjoint et d’élu chargé du budget émerge. Si Dominique Augey récupère les finances, il resterait la casquette de premier adjoint à attribuer. La fonction suscite davantage de convoitises. “Ça se bouscule au portillon”, ironise à nouveau le leader de la gauche aixoise. Au sein de la majorité municipale, personne n’ose se prononcer et tout le monde renvoie vers la maire ou son cabinet. “Je suivrai la position de la maire, je n’ai pas de préférence”, résume par exemple Jean-Louis Vincent, adjoint à l’urbanisme. Contacté, le cabinet s’est bien gardé de commenter le sujet.
La liste était celle de Maryse, ils étaient fidèles à elle.
Anne-Laurence Petel, élue Renaissance
“On n’a pas des profils très « high level », s’amuse un observateur de la politique locale. Sophie Joissains fait ce qu’elle peut avec ce qu’elle a et il n’y a pas de profil idéal.” Cette nomination représente toutefois une opportunité pour la maire actuelle d’imprimer sa patte au sein de son équipe et d’offrir une alternance avec la gouvernance de sa mère. “Le duo de Gérard Bramoullé était majoritairement avec Maryse, là, on est dans une autre configuration. Les fidèles de Sophie ne seront pas ceux de Maryse”, soutient, à gauche, Marc Pena. Même constat du côté des élus Renaissance et apparentés. “La liste était celle de Maryse, ils étaient fidèles à elle. Ça va se compter sur les doigts d’une demie main pour Sophie”, abonde Anne-Laurence Petel.
Sylvain Dijon, le capable et Éric Chevalier, le fidèle
La liste des prétendants au titre n’est pas bien longue. “Sylvain Dijon est le plus capable et talentueux. Il a l’étoffe politique, avance une autre source politique aixoise. Mais en le promouvant, la maire en ferait un rival politique. Son équipe le craint.” Interrogé, le principal intéressé balaie le sujet : “Je me suis tenu hors des tractations politiques.” L’élu chargé de la sécurité apparaît d’abord affecté par la disparition de Gérard Bramoullé. “C’est lui qui m’a amené à la politique, c’est la dimension personnelle qui m’importe pour l’instant, livre-t-il. Le reste me semble superflu.”
Autre personnalité dont le nom bruisse dans les couloirs de l’hôtel de Ville : Éric Chevalier, actuellement 13ᵉ adjoint chargé de la voirie sur la liste de Sophie Joissains. “Il est amené à faire beaucoup de terrain, c’est le seul élu à faire ça, alors s’ils décident de récompenser quelqu’un, ça pourrait être lui, poursuit la même source. Mais il a déjà une grosse délégation”. Joint sur cette question, alors qu’il revenait justement d’un conseil d’administration d’établissement scolaire où il représente la commune, Eric Chevalier affirme n’avoir “aucune idée” de la suite. “On a une cheffe d’équipe qui est la maire, développe le prétendant désigné. C’est elle qui décide ce qu’elle veut et qui juge en fonction des compétences de chacun.”
Éric Chevalier témoigne cependant de son attachement à son portefeuille actuel. “Quand vous avez une délégation, vous apprenez à bien connaître les équipes et les dossiers, détaille-t-il. Et j’y suis attaché”. Non sans souligner au passage que la fonction de premier adjoint n’est pas forcément liée au portefeuille du budget. Et imaginer à son tour qu’un adjoint puisse remonter dans la liste protocolaire pour seconder la maire. Avec cette configuration, Sophie Joissains trouverait alors non pas un mais deux partenaires particuliers.
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