Au conseil régional, la droite se prépare à un mandat particulier
La première séance du conseil régional a installé Christian Estrosi dans le fauteuil de président. Elle a aussi offert un aperçu des débats qui vont agiter l'hémicycle pendant six ans.
Christian Estrosi prononce son premier discours de président de région.
Michel Vauzelle est venu lui remettre l’écharpe sang et or de président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Les autres anciens présidents, Jean-Claude Gaudin et Michel Pezet, sont à ses côtés pour son discours. Christian Estrosi a insisté sur la symbolique républicaine pour cette élection. Dans sa première intervention, il a rappelé la création d’un conseil des sages avec les ex présidents de région et d’un second baptisé conseil territorial pour accueillir des membres des listes de gauche au premier tour.
Mais c’est bien au seul Front national que Christian Estrosi aura à faire pendant les six ans du mandat qui a débuté ce vendredi. Dans son discours, ce nouveau président a tenu à affirmer que c’est bien “[son] projet” qu’il appliquerait pour répondre aux accusations d'”UMPS” devenu LR-PS prononcé “l’herpès”. Ses priorités : l’économie et l’emploi, “la maîtrise de la fiscalité avec la diminution de la part région” mais aussi, la sécurité qu’il devrait confier à sa douzième vice-présidente, Caroline Pozmentier, déjà en charge des mêmes questions à la Ville de Marseille.
Exécutif renforcé
Le reste de l’exécutif fait la part belle à l’expérience et au cumul des mandats puisque Renaud Muselier (1er vice-président), Sophie Joissains (8e), Bernard Deflessellles (5e), Julien Aubert (3e) et Philippe Vitel (9e) sont tous parlementaires. Vice-président et président délégué, Renaud Muselier explique le raisonnement : “Il fallait représenter toutes les tendances et tous les territoires, mais il fallait surtout quelques compétences techniques et politiques affirmées. Face au FN, on ne bricole pas. Il faut des gens qui s’expriment et en ont l’habitude, ce qui est le cas des parlementaires.”
Clairement, la majorité craint les attaques incessantes du FN qui n’a que peu à craindre un affrontement aussi dur dans la poignée de mairies qu’il dirige. “On s’attend à une véritable guérilla de l’opposition plutôt qu’une opposition à la papa comme nous pouvions l’être sous Michel Vauzelle, il faut mettre du lourd en face”, confirme un proche de l’exécutif. Mais ce vendredi, c’est la droite qui a commencé la guéguerre en privant d’accès à la tribune les invités du Front national.
Côté FN, l’intervention inaugurale du doyen Jean-Pierre Daugreilh a donné le ton du mandat. “J’ai œuvré au rapprochement entre Jean-Marie Le Pen, Jacques Médecin et Christian Estrosi”, a-t-il entrepris de rappeler. L’élu azuréen a même semblé regretter les années 90 quand “Estrosi [était] bien plus à droite” et quand “il ne sourcillait pas quand Jacques Médecin se disait « d’accord à 99 % avec le FN ».” Des propos jugés “déplacés” par Christian Estrosi.
Maréchal-Le Pen tire déjà à boulets rouges
“Notre doyen a subi des remontrances incessantes parce que son discours déplaisait à Christian Estrosi”, a par la suite commenté Marion Maréchal-Le Pen. Celle qui est désormais présidente du groupe FN s’est installée dans le fauteuil de son grand-père et entend porter “une opposition constructive et pas de principe”. Cependant, elle tire d’ores et déjà à vue sur la baisse des impôts locaux promise “alors que la fiscalité a augmenté à Nice” ou l’axe sécuritaire quand “la droite a voté les accords de Schengen et les quotas de migrants”.
Mais, Christian Estrosi ne lui laissera peut-être pas autant d’espace qu’elle voudrait le croire. À la fin de son discours marqué par “la résistance”, Estrosi a lâché, soudain sorti de ses notes : “Nous sommes une terre qui n’est pas comme les autres. Ici entre Méditerranée et Alpes, nous sommes forts d’une histoire singulière, nous sommes les héritiers d’une identité, d’une culture d’une authenticité et nous devons défendre la culture et les traditions qui sont les nôtres.” Personne au Front n’a applaudi ce passage qu’ils n’auraient renié.
Commentaires
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une fois de plus vous n’êtes pas très objectif et impartial dans vos commentaires…à voir ou ça vous mènera….
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Je vous remercie de nous citer un organe de presse “objectif” et “impartial” en France.
Peut-être le Journal Officiel ?
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Merci à JM Le Forestier d’avoir été clair dans son article.
Les faits exposés sont réels, on a pu les voir sur Fr3…(c’est passé à la télé !)
“Vous n’êtes pas objectif !”en général c’est un argument balancé par ceux qui n’arrivent pas à l’être…..
L’objectivité est d’un ennui presque autant que l’ “apolitisme”…….. deux utopies par ailleurs.
Sinon, et bien on prend les mêmes et on continue…..pas folichon le nouveau CR !! Ca donne pas envie !
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Une chance que les (é)lecteurs de Marsactu aient voté pour son retour ! Le résultat des régionales nous place dans une situation qui aura bien besoin de l’écho de vos papiers pour décrypter les 6 années de décisions quasi unilatérales qui s’annoncent… droit(e) devant !
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Caroline Pozmentier à la sécurité… Le stationnement anarchique va pouvoir se développer dans la région donc quand on voit la “répression implacable” de la police municipale à ce sujet sur Marseille…
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Ce qui me gêne dans cette élection, c’est que a droite a gagné mais veut mener une politique de gauche ou presque. On voudrait faire le jeu du FN, avec son UMPS, on ne s’y prendrait pas autrement.
Ensuite, le CR a déjà le CESR. Estrosi rajoute un conseil territorial et un conseil des sages. Economies ? Simplification ? Ca commence mal.
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