Mes châteaux d’If: Mais Si, Mais non!, l’Ostrogoth.
Mes châteaux d’If: Mais Si, Mais non!, l’Ostrogoth.
Loustal, Bocquet, Fromental, trois lascars reconnus des arts graphiques pour une biographie dessinée de l’illustre Georges Simenon, le père du commissaire Maigret. Il fallait bien s’adjoindre un quatrième mousquetaire, le fils Simenon lui même pour plier le personnage prolifique dans un unique et seul album.( Plaie au nasmes.)
Tout commence en 1923 en Belgique par un mariage triste entre deux familles qui ne s’aiment pas. Un arrangement pour que deux talents lézards s’enfuient vers Paris, capitale des arts. Ça commence souvent en Belgique, la BD ou la guerre, trouvez pas?
Pour les deux tourtereaux, Georges et Tigy (Régine) c’est la grande porte vers la liberté, vers Paris où Régine pourra peindre et lui écrire à perdre haleine mais pas le nord. Vu qu’il est belge.Georges écrit depuis qu’il à seize ans pour la Gazette de Liège, inspiré qu’il est du personnage de Rouletabille inventé par Gaston Leroux. Rien à voir avec la chicorée.
En chemin, Georges travaille pour le marquis de Tracy, un réactionnaire en avance sur son temps. Suite à un rendez vous avec Colette, au sommet de sa gloire qui lui donne ce conseil: “Trop littéraire mon petit Sim.” le couple s’installe à Paris enfin. Les scénaristes ajoutant dans la BD “Vous êtes en train de comprendre qu’avec les mots de tout le monde, il faut écrire comme personne.” Une citation de Colette.
Les chemins vers le succès ou vers la littérature ont beau être pavés d’éditeurs, il est long et tortueux de cheminer. Georges Simenon écrira jusqu’à 200 contes, nouvelles et récits, petits romans policiers ou polissons pour satisfaire la commande.
L ‘argent ne rentre pas. Il en faut pour faire chauffer la marmite du couple à Paris. Ce roman graphique n’élude pas le sujet. On ne vit pas de sa plume. Enfin pas tout de suite. Simenon pond jusqu’à huit ou neuf contes par jour. Ça paye la chambre et la location de la machine à écrire. Qu’on s’imagine les machines à écrire. Pas de retour en arrière, pas de correcteurs orthographiques.
Il sait se faire payer par les éditeurs peu scrupuleux. Paris, les années 20, c’est la vie d’artiste. Elle a son charme: cabarets, dancings, soirées antillaises, expositions de peintures. On retrouve le personnage d’Eugène Merle de la Guerre Sociale, hebdo radical qui avant guerre était un brulot anarchiste. Fayard aussi édite le polygraphe et en 1931, c’est lui, d’abord réticent qui lance le commissaire Maigret sous la forme voulue par Simenon. Bocquet qui est aussi un spécialiste des années folles nous glisse Damia, Paul Colin, l’illustrateur et le peintre Fujita.
Tigy, peintre et régisseuse de l’œuvre de Simenon, parvient à choquer avec son expo en Belgique sur les filles publiques. Simenon signe ses textes sous les pseudos les plus variés: Jean du Perry, Luc Dorsan, KIM, Georges d’ Isly…Combien as t-il de pseudos ce polygraphe génial, cet écrivain pour dactylos.
L’avantage de la biographie en bande dessinée,c’est qu’elle rend populaire et digeste l’essentiel de la vie d’un écrivain. Loustal, immense artiste a déjà illustré Simenon dans les Carnets Omnibus. Loustal qui illustre, peint sur huile,au fusain etc..
L’ostrogoth qui figure dans le titre, c’est un bateau sur lequel nous conduit sur les canaux de France les auteurs. Déboires de bateau, descente de canaux, passage d’écluses qui débute avec la Ginette en passant par Charenton, Meaux, Dizy. Même Tigy se fait mécanicienne et délaisse la peinture.
L’essentiel n’est-il pas de se laisser conduire au fil de l’eau?
Vous avez un compte ?
Mot de passe oublié ?Ajouter un compte Facebook ?
Nouveau sur Marsactu ?
S'inscrire
Commentaires
0 commentaire(s)
L’abonnement au journal vous permet de rejoindre la communauté Marsactu : créez votre blog, commentez, échanger avec les autres lecteurs. Découvrez nos offres ou connectez-vous si vous êtes déjà abonné.