Mes châteaux d’If: Le chant des Asturies. Taume 2
Mes châteaux d’If: Le chant des Asturies. Taume 2
C’est en parlant avec Julien, qui est bibliothécaire et amoureux de l’Espagne que j’ai découvert cette bande dessinée qu’il venait de lire en langue originale. Quelques mois plus tard, en chantant des airs espagnols sur la grève, la mère de mon ami Christian s’est mise à fredonner. On apprenait que cette Marseillaise était née dans les Asturies…
Dans le Tome 1 de cette bande dessinée à succès en Espagne, on découvrait les mines des Asturies en 1934, le féodalisme du patronat, la mort au coin d’une galerie. Une histoire d’amour improbable naissait entre la fille d’un mineur et le fils du patron de la mine, qui malade, détournait l’argent de son père vers les journaux contestataires. Les militants socialistes, anarchistes ou communistes fomentaient une révolution. On en était là…quand l’insurrection, la vraie commença. Avec des armes, des casernes qu’on attaque et qui se rendent comme celle de Langreo, qui va tomber dans les mains du pouvoir ouvrier.
Le vieux mineur Apolonio a du mal avec sa fille Isolina qui est au front sans armes mais qui sait se rendre utile. Les mineurs manient mieux que tous la dynamite. Elle fait tomber les murs des casernes. Les combats sont sans pitié. On exécute son ennemi sans remords. «Maintenant on va foutre le feu à la capitale de la province, ça va être l’enfer. » affirme Sandalio, un de meneurs. A croire qu’il portait un gilet jaune quand le fluo n’était pas encore à la mode. Pas de pitié pour le curé, il est abattu en creusant sa tombe. Le patron réfugié dans la capitale traite la racaille par le mépris. Si les combats font rage dans les Asturies, on proclame l’État catalan à Barcelone. C’est toute l’ Espagne qui s’embrase comme une répétition de 1936.
Sandalio, Apolonio et sa fille vont occuper le logement une famille bourgeoise. Ce sera l’occasion d’une rencontre de deux mondes. Sandalio jette la vierge dans la rue en hurlant: «Vive la révolution sociale.» Ça commence bien comme cohabitation. L‘auteur fait état par petites touches des dissensions parmi les révolutionnaires. Les amants impossibles sont réunis dans la même ville mais ne se rencontrent pas. Les combats sont furieux. La situation est matée dans toute l’ Espagne mais une région résiste…en attendant la parution du tome 3 au printemps.
Albert Camus avait écrit une pièce intitulée” Révolte dans les Asturies”. Elle a été publiée par Edmond Charlot à Alger en 1936. La municipalité d’ Alger l’avait interdit mais Charlot l’a imprimé à 500 exemplaires pour la somme de 5 francs de l’époque. Edmond Charlot y raconte qu’il s’était lancé dans l’édition sur les conseil de Jean Grenier, auteur de Les Iles, livre qui sera préfacé par Camus des années plus tard.
Pour approfondir sur la guerre d’Espagne, il me reste un souvenir précis de l’incomparable travail de Gérald Brenan qui avait écrit le Labyrinthe espagnol. C’est dans cet ouvrage re publié en 1984 par Gérard Lebovici, des éditions Champ Libre, que vous trouverez un complément historique passionnant. Ivréa a réédité ce livre.
Le chant des Asturies. Tome 2. Alfonso Zapico. Futuropolis.
Pstt…Après m’être procuré l’édition espagnole, La balada del norte, (voyez la différence), j’ajoute: un travail fidèle de Charlotte Le Guen pour la traduction. Des dialogues courts, des onomatopées semblables, la traduction ne trahit pas l’original. Les lecteurs français manquent la carte du Norte, le prologo de Javier Pérez de Albeniz, journaliste référence en Espagne mais inconnu ici, malgré ses succès au ping pong.L’ édition Dargaud est légèrement plus large et plus claire.
Commentaires
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Une bande dessinée sur la révolution de 1934 dans les Asturies. Tome 2.
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Commentaire d’ Hervé de Brest, indifférent à l’abonnement Marsactu:” Meuh tu connais Edmond Charlot. Quand je vais à Alger, j’habite dans la rue Charras qu’on continue à appeler comme ça où il avait sa libraire Les vraies richesses qui est devenue une annexe de la bibliothèque municipale. Personne ne vient à cet endroit, il y a juste un fonctionnaire qu’on a mis là et qui n’a jamais entendu parler de Charlot mais le lieu existe encore et toujours habité par des livres.
Si tu as l’occasion de te le procurer, il existe un documentaire sur le bonhomme assez émouvant avec pas mal d’archives, bref un fil sans fin à dérouler sans parler de Momo de la Casbah qui lui avait refilé ses économies pour reconstruire sa librairie après un attentat.
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Thomas Azuelos primé pour Toute la beauté du monde au festival de bd de Brest.
Bravo à lui.
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