Mes châteaux d’If: Dali
Mes châteaux d’If: Dali
C’était avant d’être fou du chocolat Lanvin. Bien avant que d’être le grand peintre surréaliste dont on parlerait dans le monde entier. Dali ne connaissait pas encore Gala, qui est aussi un chocolat mais surtout qui était la compagne d’Eluard. Dali venait d’arriver à Paris. Dali goûtant un camembert coulant n’avait pas encore peint les montres molles du tableau La persistance du temps. A moins que les montres soient des monstres folles. Jeune, et il fut talentueux jeune, sa peinture colorée glisse du figuratif au cubisme. On y trouve des paysages, souvent de Cadaqués, port de la coté catalane, ou des portraits, voire des autoportraits.
Le cubisme s’observe dans son œuvre dés 1923 et après son arrivée aux Beaux-arts de Madrid. Puis des visions ésotériques apparaissent dés 1925. Dali est traversé par de nombreux courants de peinture. Il fait des va-et-vient entre les courants classiques et l’avant-garde qui transforme alors la peinture.
En ce temps là, Paris est le refuge des artistes. Un refuge et l’un des rares endroits libres pour y vivre leur liberté. Y faisant des séjours dés 1927, il y rencontre Picasso qu’il admire et Max Jacob, dont la vie ont été évoqués dans la série imagée des mêmes auteurs.
Après quatre albums autour de Picasso, les deux auteurs se sont naturellement dirigés vers celui qui succéda à Picasso dans le panthéon de la peinture. Fils de notaire, né en 1904, à Figueras où l’on peut visiter un musée consacré à sa peinture, Salvator Dali découvrit Madrid à l’école des Beaux arts. Il y rencontrera aussi Luis Bunuel avec qui il réalisera Un Chien andalou et Gabriel Garcia Lorca qui s’éprend de lui. Avec cette bande, il traverse sa jeunesse dans ses désirs d’homme contraints et soumis aux devoirs catholiques.
On apprend que le jeune Dali fit un séjour bref en prison en 1924 à Gérone. Pourquoi? Pour s’être assis sur une ampoule, répond-il aux prisonniers. Accusé à tort d’avoir dirigé une révolte dans son école, il n’y reste que peu de temps.
Le scénario de notre bande dessinée déroute par le parti pris évoquant les hallucinations, peurs et obsessions de Dali. Les couleurs de Sandra Dezmazieres sont au rendez-vous entre celles de l’époque et les couleurs des œuvres de l’artiste. La folie du peintre est déjà en maturation.
Le dessin de Clément Oubrerie, auteur de la série Aya de Youpougon et de Voltaire entre autres, est toujours proche des visages de Fernand Léger. Lui qui n’aime pas les dessins trop parfaits. Son album sur Isadora Duncan, toujours avec le scénario de Julie Birmant, exaltait déjà la liberté des femmes.
Le parti pris du scénario a été de ne pas évoquer son double, ce frère disparu avant sa naissance. On passe rapidement sur le décès de sa mère, qui fut une tragédie pour lui. C’est pourtant là que se situe une des raisons de peindre chez Dali. Le verra t-on dans les prochains albums.
Dali avant Gala, c’est déjà tout un programme.
Dali, avant Gala. Julie Birmant. Clément Oubrerie. Dargaud. 2023.
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Dali en bande dessinée. C’est fou!
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