À Aix, le serpent de mer du pôle des arts numériques refait surface
La ville d’Aix-en-Provence prévoit de créer un pôle dédié à la création d’arts numériques au sein d’un bâtiment qu’elle achète pour 4,5 millions d’euros. Un projet sur lequel la mairie espère ensuite bénéficier de subventions du ministère de la Culture.
L'ancien bâtiment de la Sacem, à Aix-en-Provence, récupéré par la mairie pour en faire un pôle dédié à la création d'arts numériques. (Photo : Floriane Chambert)
C’est un vieux projet aixois qui ressort des cartons, cette fois sous le nom fourre-tout de pôle numérique. “J’en avais parlé quand j’étais adjointe à la culture, mais il se trouve que le budget était déficitaire et la Ville ne pouvait pas se le permettre“, ne manque pas de rappeler Sophie Joissains lors du dernier conseil municipal. Désormais maire, l’élue relance bel et bien la création d’un espace dédié à la création d’arts numériques au sein des anciens locaux de la Sacem, rue Vendôme. Selon nos informations, l’ouverture officielle aura lieu en octobre au sein de cette bâtisse que la Ville récupère en septembre en échange d’un chèque de 4,5 millions d’euros.
Le dossier du désormais pôle numérique est revenu subitement sur le devant de la scène en juin lors du vote d’une délibération pour obtenir un soutien financier du ministère de la Culture dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt “Pôle territoriaux des industries culturelles et créatives” (ICC). Ce dispositif s’inscrit lui-même dans France 2030, censé être un équivalent du plan de relance de l’État mais pour encourager la réindustrialisation. La municipalité espère en obtenir 100 000 euros, le montant maximal possible, sur un projet qu’elle chiffre à 240 000 euros. Une première phase qui ne comprend que “les études et l’ingénierie” nous précise-t-on du côté de la Ville. Un autre appel à projet en 2024 permettra de briguer une enveloppe plus importante pour soutenir directement les résidents du pôle.
Des partenaires pas tous au courant
La délibération reste toutefois évasive sur le fond du sujet. Elle mentionne seulement un pôle “venant au soutien de la création de contenus culturels et des technologies immersives“. En revanche, le document fournit une liste de “partenaires” mêlant des acteurs de la formation, des associations, des agences de développement et des entreprises : l’école supérieure d’art d’Aix, l’école nationale supérieure d’arts et métiers, Aix-Marseille Université, l’école régionale d’acteurs de Cannes et Marseille, la société publique Pays d’Aix Développement, l’Office de Tourisme, l’association Seconde Nature et le Petit Duc, situés dans le quartier, le festival d’art lyrique d’Aix, le centre international des arts en mouvement, la French Tech Aix-Marseille, les sociétés locales Gojob, Perspective(s), Crosscall…
Parmi les partenaires que nous avons contactés, tous ne connaissent pas le détail du contenu de l’initiative mais disent soutenir l’idée. “Le projet Pôle ICC est porté par la Ville d’Aix, en tant qu’acteur du territoire sur les sujets de la tech nous avons signé une lettre de soutien. N’étant pas à l’origine de l’initiative, il nous sera difficile de vous donner des éléments détaillés“, nous répond par email l’association French Tech Aix-Marseille. “C’est normal, nous organisons une réunion en septembre avec eux et les institutionnels pour exposer le projet“, nous répond la mairie qui dit travailler depuis plusieurs mois sur ce projet. En parallèle, elle y installera la maison internationale des écritures contemporaines (Méca), portée par ses services et qui a proposé un premier festival en fin d’année 2022.
D’abord des groupes de travail
Le profil des autres résidents reste toutefois à définir. “Il y aura un peu de tout, des start-up en incubation, des artistes en résidence, de l’insertion professionnelle“, avance Céline Berthoumieux, co-directrice de l’association Chroniques, qui regroupe Zinc et Seconde Nature l’un des partenaires, qui œuvre dans l’art numérique. Elle a notamment organisé à Aix des évènements comme la biennale des imaginaires numériques. “La Ville soutient la création dans ce type d’art depuis de nombreuses années“, défend la co-directrice. Au point d’y créer un endroit dédié.
Comme souvent sur ce type de tiers-lieux, le but est “de faire travailler ces acteurs ensemble” pour “créer une filière“. Une chose est sûre, il faudra encore être patient avant que le pôle ne soit pleinement animé. Pour l’ouverture en octobre, ce sont des groupes de travail qui évalueront pendant plusieurs mois ce qu’il est possible de faire dans ce pôle et quels sont les besoins pour développer les arts numériques. Un secteur sur lequel Aix souhaite devenir une “capitale“. Sans forcément préciser à quelle échelle.
8 millions de la région pour le réaménagement du quartier
Cet argument faisait en tout cas partie de la liste de ceux transmis pour obtenir des subventions de la région via un “contrat de centralité”. L’accord concerne plusieurs volets de la politique aixoise, dont l’un directement le futur pôle d’arts numériques. L’acquisition du bâtiment de la Sacem s’intègre en effet au programme plus large de réaménagement du quartier Faubourg, situé à proximité de l’hyper-centre, à l’Ouest du cours Sextius.
Un pari gagnant puisque la région contribue à hauteur de 900 000 euros pour l’acquisition des anciens locaux de la Sacem. Au total, elle verse huit millions d’euros, sur presque 20 millions d’euros du contrat de centralité, sur ce projet de réaménagement chiffré à un peu plus de 36 millions d’euros. Un montant global nettement supérieur aux 20,4 millions présentés fin 2022. “Nous avons dû opérer un virage assez coûteux sur la végétalisation, l’isolation thermique, la rénovation énergétique” pour rentrer dans les clous des conditions d’attribution de subvention de la région, justifie Sophie Joissains. Mais la participation de la région suit, avec un taux constant de 20 %. En attendant de boucler le fonctionnement futur du pôle, entre Ville, État et région.
Commentaires
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Les concepts de nos zélus, le dernier en date : les technologies immersive ?.
Définition :Les technologies immersives font référence aux technologies qui visent à imiter notre monde physique par le biais d’un monde numérique ou simulé en créant un sentiment d’immersion (ces technologies stimulent un ou plusieurs des cinq sens pour créer des sensations perceptuelles réelles)..
C’est quoi ce nouveau truc de la mère Joissains,un spa,une piscine virtuelle?.
Et la liste des “partenaires” est croquignolesque,il ne manque plus que Roux et Combalusier,Smith et Wesson, Black et Decker ou Laurel et Hardy.
Où comment foutre en l’air l’argent du contribuable.
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Qu’est ce qu’est l’art numérique : « La notion d’art numérique est encore relativement floue et souvent remise en question, avec beaucoup d’avis divergents sur le sujet. Réunissant l’art, les sciences et technologies, cela en fait un art mouvant en constante évolution.«
En gros , c’est l’art de récolter des subventions pour que toute la bande puisse avoir des sous avec des alibis sociaux culturels inattaquables ( sauf à passer pour des ringards rétrogrades, jaloux et haineux).
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