La victime miraculée d’un tir de LBD à la tête témoigne

Le parquet de Marseille avait révélé, la semaine dernière, le cas d’un jeune homme grièvement blessé en marge des émeutes qui ont touché le centre-ville et l’ouverture d’une information judiciaire pour “violence en réunion par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entrainé une interruption temporaire de travail supérieure à huit jours”. Il y a désormais un visage derrière ces termes juridiques : Hedi, tout juste 22 ans, témoigne ce lundi dans La Provence. 

Contrairement à Mohamed B., touché lui aussi d’un tir de flash-ball cette même nuit du 1er au 2 juillet à Marseille, Hedi a survécu, miraculeusement, après avoir été touché par un tir du même projectile, directement à la tête, suivi de coups multiples. “Selon les médecins, j’aurais dû être un légume. Ils sont restés bêtes quand ils ont vu que je parlais, que je me levais et que je voulais faire ma toilette seul”, partage-t-il tout juste une semaine après les faits auprès de nos confrères.

Hedi, arrivé de Meyrargues où il avait fini son service dans l’hôtelerie, cheminait alors à proximité du cours Lieutaud. En passant dans une ruelle non éclairée à proximité du boulevard Baille (5e), lui et l’ami qui l’accompagnait ont croisé des hommes armés qu’ils ont identifiés comme des policiers, à cause de leurs armes mais aussi d’un brassard porté par l’un d’entre eux. “Quand ils nous ont demandé ce qu’on faisait là, l’un d’eux avait son arme à la main, le doigt sur la détente, un autre a déplié sa matraque. Je crois qu’on n’a même pas eu le temps de répondre. J’ai bloqué un coup de matraque avec mon bras, on s’est retourné pour partir en courant. Et j’ai entendu un tir”, détaille Lilian, l’ami en question. Le crâne de Hedi a nécessité la pose de 50 agrafes, avant d’être opéré de nouveau dans deux mois.