Mes châteaux d’If: MOTOROSSA.

Mes châteaux d’If: MOTOROSSA.

L’étrangère. Le titre aurait sonné comme une référence à Camus qui dans son roman l’Étranger avait perdu sa mère. Franca, jeune romaine de 18 ans vit en Sardaigne chez son oncle et sa tante. Un jour un motard lui joue le grand jeu. Il l’embarque sur sa moto. Il va vite. Veut l’impressionner. Il met les gaz, joue de la vitesse dans les virages autour de Carbonia. L’ivresse de la vitesse donne à Franca envie de s’acheter un de ses bolides : une Ducati rouge. Une femme sur une moto fait scandale en Sardaigne. Une femme qui veut participer à la grande course de moto de Carbonia redouble de critiques. Franca veut échapper au deuil qui lui plombe l’existence. A 18 ans, sa vie filait en roue libre. On va l’appeler Motorossa, moto rouge. Franca s’entraîne pour la course quand son oncle, en fauteuil roulant, l’appuie de ses conseils. La course commence et les surprises arrivent. Jean Aubertin et Adèle Albrespy, récemment installés à Marseille signent un bel album construit autour d’un scénario costaud. Rien de plus, ni de moins. C’est juste. Les couleurs et le trait évoquent la méditerranée, ses criques, et les courses de moto. Mais sans leur vacarme. On en aimerait presque les motards. Si j’étais vous, j’emmènerais cet album sur la plage dans un petit panier à l’avant du vélo.

Pour compenser l’empreinte carbone de cet album, Dargaud a sorti récemment un bel album sur le vélo intitulé La Ride.

MOTOROSSA. JEAN AUBERTIN. ADELE ALBRESPY. DARGAUD. 2023. 160 PAGES. 20.50 euros.