Emmanuel Macron à Marseille : notre best-of
La caravane est repartie aussi vite qu'elle était arrivée. Retour sur le déplacement officiel du président de la République de trois jours, avec les reportages et les décryptages de Marsactu.
À la Busserine, les habitants n'ont pu qu'apercevoir le président, et beaucoup n'ont tout simplement pas pu sortir de chez eux. (Photo : CMB)
La caravane est passée. Emmanuel Macron est venu, puis s’en est allé. Du lundi 26 au mercredi 28 juin, le président de la République s’est de nouveau invité à Marseille pour trois jours de déplacement officiel. Une visite dense, nourrie par un emploi du temps intense. Elle a brassé les thématiques du plan Marseille en grand — sécurité, lutte contre le logement indigne, rénovation des écoles, extension des réseaux transports, offre de soin, vie économique du port… – et s’est propulsé du Nord au Sud de la ville, en passant par l’Est et le centre pour n’oublier personne. En trois jours, les cortèges officiels ont déployé des colonnes impressionnantes de fourgons policiers, paralysé de nombreux coins de la ville, enveloppé soudain dans la stridence des sirènes deux tons. Une fois que la caravane est passée, qu’en reste-t-il de cette cacophonie ? Des annonces, mais pas des tonnes. Plutôt une opération de service après-vente qui laisse les acteurs de terrain sur leur faim.
Jour 1, au contact des “citoyens de seconde zone”
Emmanuel Macron a atterri à l’aéroport de Marignane un peu avant 11 h 30. Direction l’hôtel de Ville marseillais fissa. Arrivée vers 11 h 45. Accueil républicain, puis discussion de trois-quarts d’heure avec Benoît Payan, maire (DVG) de Marseille. Après un détour par le siège de police judiciaire à l’Évêché, le président est venu vanter les résultats de sa politique de sécurité au milieu des travaux des Baumettes 3. Notamment en matière de lutte contre les réseaux de stupéfiants. Derrière les chiffres avancés – une baisse de 40 % des points de deal – restent la vie quotidienne et ses affres.
Aux Campanules, dans l’après-midi, cornaqué par la députée Renaissance du cru, Sabrina Agresti-Roubache, le chef de l’État rencontre des proches de victimes de fusillades. Puis à la Busserine, le soir, il se heurte à l’âpre réalité de la vie dans les quartiers populaires marseillais. Peur de la balle perdue, abandon des services publics, ségrégation sociale… les habitants lui ont demandé de ne “plus être traités comme des citoyens de seconde zone”.
Jour 2, le laboratoire, la triplette et la destinée méditerranéenne
Durant ce déplacement le chef de l’État l’a répété à plusieurs reprises : il veut faire de Marseille “le laboratoire” de ses politiques publiques. Modéliser ici ce que l’on cherchera à étendre ailleurs, tel est le fil rouge de ce deuxième jour de cette visite présidentielle. Le matin, au côté de Pap Ndiaye, le ministre de l’Éducation, il visite l’école Saint-André à la Castellane. L’occasion de juger de l’avancée des chantiers de rénovation ou de reconstruction des écoles marseillaises, un des gros morceaux du plan Marseille en grand. Selon l’Élysée, 19 chantiers d’écoles sont en cours, 60 projets sont à l’étude.
Durant cette visite, le président en a profité pour louer l’expérimentation menée dans les classes dites innovantes, “un gage d’autonomie”, jure-t-il. Après une halte à l’hôpital Laveran pour y confirmer que cet hôpital d’instruction des armées sera reconstruit d’ici à 2030 à Sainte-Marthe, Emmanuel Macron est allé saluer Renaud Muselier à l’hôtel de région. L’occasion de repartir avec, en cadeau, une triplette de pétanque et un ticket gratuit pour aller visiter la grotte Cosquer qu’il a officiellement inaugurée quelques minutes plus tard. Même pas fatigué, il a ensuite grimpé sur la terrasse du Mucem pour y distiller sa vision de la destinée de Marseille et de la Méditerranée. Rien moins.
Jour 3, une petite bombe avant de partir
Les journalistes qui arrivent ce mercredi matin au Grand Bar Pierre devant la préfecture sont mi-épuisés, mi-irrités. Il est à peine plus de 8h et le quartier est à ce point bouclé – même la ligne de tram T3 est coupée – qu’ils peinent à atteindre le point de rendez-vous, à rallier impérativement, s’ils veulent suivre le dernier jour du “DO”, entendez “déplacement officiel”. Emmanuel Macron tient là un rapide conseil des ministres en visioconférence, avant de repartir serrer des mains, aux quatre coins de la ville. Première étape : la copropriété privée Benza (10e), pas la plus dégradée de la ville, certes. Mais elle se trouve dans la circonscription de Lionel Royer-Perreaut, ancien maire de secteur désormais député rendu à la Macronie. Bain de foule, discussion avec des locataires et des petits propriétaires, tous étranglés par la hausse des charges. Surgissent plusieurs promesses : notamment d’une “loi” pour éviter que les copros ne sombrent. Mais rien de véritablement concret pour l’instant.
Avant de s’envoler vers la capitale, le président a pris le temps d’aller donner l’accolade à son ancien ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, devenu président du conseil de surveillance du Grand port maritime de Marseille (GPMM). Devant des élus, dont Martine Vassal, présidente DVD de la métropole et du département, et des acteurs de l’économie locale, comme Rodolphe Saadé, le PDG de la CMA CGM, le locataire de l’Élysée a déroulé sa vision du port de demain. Avec comme point d’orgue, l’étude – comme Marsactu en faisait état en mars dernier – de la possible installation de petits réacteurs nucléaires modulaires sur l’emprise portuaire. Une petite bombe qui a figé les sourires une partie des élus locaux, pas tous très emballés à cette idée. Qu’importe, le tourbillon Macron est reparti aussi vite qu’il était venu. Non sans promettre de revenir d’ici à la fin de l’année. Nous aussi, on sera là.
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