Renaud Muselier lance son parti et se pose en leader incontournable de la droite régionale
Le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur a officiellement lancé "Nos territoires d'abord", formation politique qui agrège élus locaux de tous bords. Un mouvement taillé sur mesure pour peser sur les prochains scrutins locaux.
Renaud Muselier lance son parti au théâtre des Calanques. Photo C. By.
Comme un petit air de campagne électorale flotte sur le théâtre des Calanques, dans le 8e arrondissement, ce vendredi soir. Le président divers droite de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier, y organise la soirée de lancement officiel de son parti 100 % régional : “Cap sur l’avenir-Nos territoires d’abord”. Sans cravate sur sa chemise blanche, jeans et baskets – parce qu’il est “un jeune vieux”, comme il se décrit – le leader régional arrive porté par un fond de techno, claque des bises et malaxe quelques épaules.
La foule réunie là applaudit et agite des drapeaux tricolores ou européens. Malgré les pénuries d’essence, Renaud Muselier a réussi à remplir le théâtre. Sa formation reprend les contours de l’équipe composite qui lui a permis de gagner la région en juin 2021. Pour saluer cette création, quelque 400 fans et élus sont présents, comme Dominique Santoni, présidente du département du Vaucluse. Il y a là, aussi, Jean-Marc Governatori – candidat centriste-écologiste aux régionales et la primaire écolo pour la présidentielle – pour qui l’initiative est un rien moins qu’un “bijou”. Transfuge de la gauche Christophe Madrolle y voit matière à “sortir du dogmatisme des partis traditionnels”. Le parti revendique 1800 adhérents dont 200 élus locaux de la région.
Parterre hétéroclite
Les autres, les maires de Nice et de Toulon Christian Estrosi ou Hubert Falco, n’ont pas pu faire le déplacement. Mais ont enregistré des films de soutien. Martine Vassal, présidente (DVD) de la métropole Aix-Marseille Provence et du département des Bouches-du-Rhône, se trouve à Agen au congrès des départements. Mais elle tient, dans une courte vidéo, à souhaiter “bonne chance à [son] ami Renaud Muselier” : “les territoires, c’est fondamental”, assure-t-elle, tout comme “l’union.”
De fait, le parterre est particulièrement hétéroclite. Le général David Galtier, qui figurait sur les listes municipales de Martine Vassal (alors encore étiquetée Les Républicains), François Bernardini (maire ex-socialiste d’Istres) voisinent avec Nicolas Isnard, premier magistrat LR de Salon-de-Provence ou Alexandre Gallèse, ex-adjoint LR de Maryse Joissains. L’ancien député LR Eric Diard, qu’il vient d’embaucher à la région, est là aussi. Tandis qu’Yvon Berland candidat malheureux de LREM aux municipales marseillaises, Jean-François Suhas du club de la croisière et membre d’Horizons, Jean-Luc Chauvin président de la CCI des Bouches-du-Rhône, Jean-Pierre Serrus, maire Renaissance de La Roque d’Anthéron, vice-président chargé de la mobilité à la région, sont aussi de la partie. Le député macroniste Lionel Royer-Perreaut est venu. Il n’est pas encore adhérent de cette “initiative audacieuse” mais se réserve la possibilité de le devenir.
“Je n’embrigade personne”
Homme de droite, Renaud Muselier le revendique encore à la tribune. Mais il “n’embrigade personne”, jure-t-il. Sous cette nouvelle bannière “100 % régionale” martèle-t-il à de multiples reprises, il laisse ses adhérents libres de choisir qui ils désirent à l’échelle nationale : “Vous votez pour qui vous voulez au niveau national, en dehors des extrêmes ! L’extrême-droite et l’extrême-gauche, ceux-là, on les combat”. Celui qui a quitté Les Républicains en novembre 2021 puis soutenu Emmanuel Macron à la présidentielle, s’en “fout de la droite et de la gauche”. Mais ne peut toutefois s’empêcher une pique pour son ancien parti :“À mes amis LR… je leur souhaite une bonne primaire”. Ça rigole dans le public.
À la tribune, le président de la région annonce surtout vouloir faire œuvre de décentralisation. “Ce parti a pour seul objectif de défendre et promouvoir la totalité de nos territoires”, pose-t-il. Cabotin, l’ancien ministre de Jacques Chirac surjoue l’abîme entre “les élus d’en haut et les élus d’en bas”, “le local” contre “l’oubli des élites”. Il promet, au détour d’une ode enflammée au Sud l’avènement d’un “militantisme à hauteur du terrain.” Et dit vouloir “montrer aux Parisiens que le Sud sait se prendre en main”, avec la création de ce mouvement politique local qui agrège “des différences” et court “de l’écologie raisonnable jusqu’à la droite gaulliste”.
“Le clientélisme, c’est fini”
Son collectif, il ne le voit pas comme “un club d’élus coupés du monde”, mais à l’inverse “comme les voix de la vraie vie”. Il égraine les quatre collèges – l’assemblée de la vraie vie, la chambre des territoires, les amoureux du sud et le collège des jeunes – qui étayent sa formation, ouverte sur la société civile, affirme-t-il avant de s’enthousiasmer: “On va se régaler !”
Dans son discours, il s’emploie à démontrer que son parti va porter un nouveau logiciel politique. L’ancien, basé sur les largesses de la distribution des fonds publics, a vécu : “On l’a assez fait ce clientélisme, c’est fini”. Reste que l’amour du Sud ne fait pas un programme. Le risque de ce rassemblement hétérogène, Renaud Muselier ne l’ignore pas, c’est bien sûr l’éparpillement idéologique et l’absence de colonne vertébrale politique. Alors il appuie notamment sur la transition écologique et la décentralisation, thèmes transversaux et fédérateurs. Est-ce que cela suffit à faire une ligne politique ? “Cela suffit à faire gagner des élections”, répond Renaud Muselier, dans un clin d’œil.
Pas candidat à la mairie
Cette formation va-t-elle servir de rampe de lancement à celui qui se pose désormais en leader rassembleur des centres et droites du Sud-Est ? Il le répète à l’envi : “Un chef c’est fait pour cheffer”. Difficile, de fait, de ne pas imaginer le patron de ce nouveau mouvement nourrir d’autres ambitions. “J’ai eu tous les mandats. J’ai la passion de la région, je ne vais pas ruiner ça pour être ministre. Et je ne suis pas candidat à la mairie de Marseille”, évacue-t-il.
Pour l’heure, Renaud Muselier se dit juste “heureux” de fabriquer une formation politique pour les plus jeunes :” Je dois transmettre ça. Alors que mes aînés, eux, ne m’ont jamais aidé”, pique-t-il dans une critique à peine voilée à Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille de 1995 à 2020 dont il fut l’ambitieux premier adjoint. La prochaine échéance régionale est pour 2028. D’ici là, Renaud Muselier en sourit d’avance “il y a aura plein d’autres élections” intermédiaires dans lesquelles il promet d’aligner ses troupes. Reviendra alors le temps des drapeaux et des embrassades. De ces campagnes électorales dans lesquelles il entend clairement jouer un rôle essentiel. Candidat ou pas.
Commentaires
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Des participants dépendants des financements du conseil régional PACA et venus pour faire bonne figure. Sans oublier les nombreux contractuels de luxe de la Région : Diard aujourd’hui, Gallèse jusqu’à récemment…
« Tu vas morfler » avait dit le même Muselier à Ciotti quelques heures auparavant. Ce dernier ainsi que des élus des Alpes maritimes lui reprochent un chantage aux subventions régionales digne d’une « république bananière ». Pas faux, même venant de Ciotti.
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En écho à cette remarque un lien pourrait être fait entre le nom de ce nouveau rassemblement et celui d’un dispositif phare d’intervention de la Région qui est identique et porté sur la contractualisation avec les intercommunalites !
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En conclusion: une célébration de l’égo (Renaud Muselier en grosses lettres et Nos territoires d’abord en petites lettres), une tenue soigneusement choisie (qui a déjà vu Muselier en jeans et basquets blanches écoutant de la techno?) une assemblée hétéroclite qui va de l’extrême droite (Galtier, Estrosi, Falco) à la “gauche” (Madrolle) en passant par “l’ecologie” (Governatori). Prudents, nos petits barons locaux (Vassal et LR-P) n’insultent pas l’avenir mais se gardent la possibilité d’accrocher leur wagon au cas où le RER Muselier deviendrait un TGV. Bien sûr,aucun programme hors celui de gagner les élections (en un clin d’oeil).
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Dans ce rassemblement hétéroclite il manquait un adhérent éminent du parti territorial pacaïen : le président du conseil départemental du Var ami de Falco et Muselier. Ah j’avais oublié, il vient d’être condamné lourdement pour détournements de fonds publics et prise illégale d’intérêts. C’est ballot.
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Et tout ça accueilli dans un théâtre ami…
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intéressant
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mumu déclare : j’ai eu tous les mandats
Ben non !
il a eu beaucoup de mandats, certes, mais électifs, juste un, tout seul, député de la 5e circo, deux fois, il y a longtemps…tous le reste, élu sur des scrutins de listes 2 ou 3 fois…..député européen, et conseil régional.
il a toujours eu beaucoup de mal à réunir et à se faire élire sous son propre nom.
là ça va peut être marcher, si il y a des postes et des subventions à glaner pour son équipe “composite” !!
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” juste un, tout seul, député de la 5e circo, deux fois, il y a longtemps…”
Et même pas” tout seul” mais grâce à l’appui important (l’adoubement au sens médiéval du terme) de son suzerain de l’époque : JCG
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Elu conseil général sous son nom en 1992
Député en 1993, en 1997, en 2002 et en 2007.
Pas mal pour quelqu’un qui a du mal a se faire élire sous son propre nom !!!!!! 🙂
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Et élu sous son nom en tant que tête de liste aux dernières régionales !!!!!!!
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@Regard vous avez des actions chez Muselier ? Certes ce n’est pas le plus tocard de nos politiques locaux mais il faut relativiser ces succès “en son nom propre”
1993 : le PS est aux fraises, la députée sortante (Janine Ecochard) eclaboussée par l’affaire URBA, est ratatinée au 1er tour. Au 2e tour c’est soit Muselier soit Perdono (FN)
En 1997 c’est un “OUF” de soulagement, alors que la France vire a gauche suite à la dissolution de Chirac, Muselier l’emporte à 300 voix près dans une triangulaire RPR FN PS. On peut lui accorder le bénéfice de la victoire, avec le soutient de JCG et des irrégularités qui concernaient droite comme gauche à l’époque.
Les résultats de 2002 et 2007 sont nettement plus glorieux : 75% au 2e tour face au RN, et 2000 voix d’avance face au candidat de gauche en 2007.
Mais bon, Muselier a surtout profité de l’éclatement de la gauche, tant mieux pour lui (le Printemps marseillais a bénéficié de l’éclatement de la droite) y compris pour son élection au conseil régional.
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ruedelapaixmarcelpaul
Pas besoin d’avoir des actions pour etre plus précis et rétablir la vérité, ce que vous venez egalement de faire
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Christophe Madrolle en est, cela doit être sérieux !
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ce pseudo-mouvement de Muselier (63 ans) est sous-titré Cap sur l’avenir
mais il regroupe :
Christian Estrosi, 67 ans, opposant très actif contre le PACS puis opposant au mariage homosexuel, très favorable à la promotion de la chasse et prone la privation d’assurance chômage pour les sans-emploi non-vaccinés contre le Covid (est-il vraiment un Cap sur l’avenir ?)
Hubert Falco, 75 ans, mis en cause dans une affaire de détournement
de fonds publics au sein du groupe UMP au Sénat
puis mis en garde à vue pour détournement de fonds publics (est-il vraiment un Cap sur l’avenir ?)
Jean-Marc Governatori , 63 ans, prétendumment écologiste mais très opposé aux voitures électriques ainsi qu’à la légalisation du cannabis ; par ailleurs, six de ses proches en politique étaient aussi membres de la Scientologie, du Mouvement raëlien ou encore de la secte Moon, il a d’ailleurs perdu le procès en diffamation sur ce sujet (est-il vraiment un Cap sur l’avenir ?)
François Bernardini, 69 ans, ex- premier secrétaire de la fédération PS des Bouches-du-Rhône, ex-président du Conseil Général, condamné en 2000 à 18 mois de prison avec sursis, 200 000 francs d’amende et 2 ans d’inéligibilité, condamné en 2002 à 18 mois de prison avec sursis, cinq ans d’inéligibilité et 60 980 euros d’amende dans une affaire d’abus de confiance, en 2019, mis garde à vue à la demande du Parquet national financier (PNF), dans le cadre d’une enquête pour “association de malfaiteurs en vue de commettre les délits de prise illégale d’intérêts, de trafic d’influence par une personne chargée d’une mission de service public, de complicité et recel de ces délits”. (est-il vraiment un Cap sur l’avenir ?)
sans oublier les moins célèbres Diard, 57 ans, opposant à la légalisation du cannabis (est-il vraiment un Cap sur l’avenir ?)
et Madrolle, 54 ans, recordman des résultats ridicules quand il s’est présenté aux élections cantonales, aux élections législatives, aux élections régionales …, recordman de non-présence aux conseils d’arrondisssement où il s’était engagé à siéger et aussi recordman des ridicules conflits de politique politicienne dans chaque parti où il a mis le bazar avant d’émigrer vers un autre parti
et d’y mettre ensuite le bazar aussi,
cela notamment à Génération Ecologie puis Les Verts puis le Modem puis le groupuscule UDE puis le mini-groupuscule UCE puis maintenant ce Nos territoires d’abord (est-il vraiment un Cap sur l’avenir ?)
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Il ne manque d’ailleurs que l’inénarrable Bruno Gilles pour rejoindre cet EPAHD.
En revanche si vous considérez que l’avenir est la légalisation du cannabis, là vous mettez le cap vers la déchéance.
Je ne le souhaite à personne mais si vous êtes un jour malheureusement confronté à cette saloperie, je confirme que vos affirmations de pseudo progressiste seront détruites.
J’adore ces gens qui parlent de choses qu’ils ne connaissent pas.
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A la lecture des noms des poids lourds et poids légers venus assurer Mumuse de leur amitié, je constate qu’une règle non-écrite de la 5e République est parfaitement respectée : ce nouveau parti compte, parmi ses parrains, la proportion habituelle d’élus mis en examen et/ou condamnés. Bravo pour cette belle tentative de réhabilitation de ces élites dévouées.
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Avec une parité homme/femmes voisine de zéro en sus pour couronner le tout.
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