La fermeture soudaine de l’école Capelette-Curtel laisse 200 élèves sur le carreau
L'école la Capelette-Curtel (9e) fermera en juin, cinq ans seulement après avoir ouvert. Le préfet refuse de reconduire le permis de construire provisoire en raison du risque d'inondation. Plus de 200 élèves et leurs familles, pris de court, vont donc devoir changer d'école à la rentrée prochaine.
L'école Curtel à son ouverture. (Photo : BG)
La réunion de mardi soir avait pour objectif de trouver des solutions mais les mécontentements sont toujours grands. Les parents des quelque 200 élèves de l’école la Capelette-Curtel (10e) vont devoir changer leurs enfants d’établissement pour la prochaine rentrée scolaire car l’école fermera ses portes en juin. Une annonce qui surprend aussi bien les familles que la mairie de secteur puisqu’elle arrive seulement six ans après sa construction, qui avait coûté 3,5 millions d’euros.
En effet, le préfet a refusé de prolonger la durée de vie de l’établissement, initialement doté d’un permis de construire précaire de cinq ans qui arrive ces jours-ci à échéance. À ses yeux, les risques de crue de l’Huveaune empêchent de maintenir plus longtemps des élèves dans les préfabriqués de Capelette-Curtel. L’école a en effet été construite dans une zone classée rouge – “fort aléa – au regard du plan de prévention des risques d’inondation (PPRI) de l’Huveaune. “Il faut reconnaitre que c’est inquiétant : l’école est à proximité directe de l’Huveaune et en cul-de-sac : en cas de montée des eaux c’est une zone dangereuse car difficile à évacuer“, admet Pierre-Marie Ganozzi, adjoint (Printemps marseillais) au maire de Marseille chargé du bâti scolaire.
Trois écoles sont au maximum de leurs capacités dans le 10e arrondissement.
Lionel Royer-Perreaut, maire de secteur
Le caractère périssable de cette école était sur le papier connu de tous. Il s’agissait d’un permis temporaire pour une école temporaire, en attendant la construction d’une nouvelle école pérenne sur la ZAC de la Capelette. Elle devait permettre d’alléger les tensions démographiques locales et d’éviter de surcharger les écoles voisines. “Le secteur est en tension démographique, trois écoles sont au maximum de leurs capacités dans le 10e arrondissement“, détaille Lionel Royer-Perreaut, le maire de secteur (ex-LR).
Mais la nouvelle école ne sera prête que dans 15 mois. La faute à de nombreux retards, repoussant la livraison à la fin d’année 2023. “L’école n’est toujours pas en construction, elle est encore en étude et nous sommes en phase de lancement de consultation d’entreprise” explique François Lacube, architecte du projet. Après la décision du préfet, le quartier se prépare donc à faire avec une école en moins pour l’année scolaire 2022-2023.
Lionel Royer-Perreaut, qui est aussi le président de la Soléam, la société d’aménagement maîtresse d’ouvrage, et la Ville se renvoient la balle quant à la date de dépôt et au délai de traitement du permis de construire. Quoiqu’il en soit, tranche Pierre-Marie Ganozzi : “L’école n’aurait jamais pu être livrée cette année, c’était prévisible depuis longtemps“.
Peu d’espoir de faire changer d’avis le préfet
Face à l’impasse actuelle, le maire d’arrondissements espère encore obtenir un délai auprès de l’État. “L’Huveaune est là depuis l’antéchrist, le risque on le connait et il n’est pas plus fort qu’il y a cinq ans. […] L’école a été réalisée pour être mise hors d’eau et on a aujourd’hui les moyens de prévenir ce danger. En cas de crues en amont de l’Huveaune, nous avons sept heures pour évacuer, ce qui nous laisse largement le temps de prévenir les parents pour qu’ils récupèrent leurs enfants !”, s’agace-t-il.
On a expertisé toutes les possibilités légales pour conserver l’école : il n’y en a pas.
Sophie Guérard, adjointe à la place de l’enfant dans la ville
Lionel Royer-Perreaut rencontrera ce vendredi en fin d’après-midi le préfet en compagnie de parents d’élèves. Un échec annoncé, assure-t-on en mairie centrale. “Depuis l’automne 2021, on a expertisé toutes les possibilités légales pour conserver l’école : il n’y en a pas, assure Sophie Guérard, élue d’opposition dans ce secteur et adjointe (Printemps marseillais) à la mairie centrale chargée de la place des enfants dans la ville. En décembre et janvier, nous avons eu des réunions avec l’État pour trouver des possibilités permettant le maintien temporaire de l’école jusqu’à l’arrivée de la nouvelle. Il n’existe aucune solution légale pour avoir un nouveau permis.”
Sauf changement, à la rentrée prochaine, ce sont donc plus de 200 élèves qui vont devoir changer d’école, en priorité en rejoignant celle du Parc Dromel, à un kilomètre de là, près du boulevard Romain-Rolland. “Il y a déjà beaucoup trop d’élèves, on va créer une méga école : ça veut dire deux aller-retours de 50 minutes à pied minimum pour un enfant non demi-pensionnaire ! Sans oublier que de nombreux axes routiers du quartier vont commencer de longs travaux”, fulmine le maire d’arrondissements. Une galère pour les familles sur laquelle les autorités semblent à tout le moins avoir manqué d’anticipation.
Commentaires
L’abonnement au journal vous permet de rejoindre la communauté Marsactu : créez votre blog, commentez, échanger avec les autres lecteurs. Découvrez nos offres ou connectez-vous si vous êtes déjà abonné.
Vous avez un compte ?
Mot de passe oublié ?Ajouter un compte Facebook ?
Nouveau sur Marsactu ?
S'inscrire
Le Lionel est de plus en plus insupportable dans ses caprices.Il veut!
Avant d’exiger, il faudrait qu’il n’oublie pas les leçons de la rue d’Aubagne et les conséquences des fautes par la non prise en compte des risques . Avant d’exiger,il faudrait qu’il balaye aussi devant sa porte en se rappelant de qui etait au pouvoir à Marseille et que le boomerang qu’il vient de se prendre en pleine poire est celui lancé par son mentor Gaudin,qui bien sûr n’était au courant de rien.
Et comme il n’est qu’à 70 % de ses capacités qu’il prenne sa petite pelle et son petit “sôt’ pour aller détourner l’Huveaune.
Se connecter pour écrire un commentaire.
Belle illustration du pourquoi on en est arrivé là avec les écoles . Ils ont fait du provisoire à tour de bras … et ne sont jamais passés à l’étape suivante . Tout cela avec la complaisance coupable de l’Etat . Sauf que … maintenant il dit non . Et y’a pas de solution immédiate . On peut savoir qui a eu cette idée brillante d’installer une école dans une zone inondable ?
Se connecter pour écrire un commentaire.
Histoire de l’école qui doit être construite par la SOLEAM dans le cadre de la ZAC de la Capelette…
Un maire capricieux, qui tape du pied en hurlant si on ne lui donne pas son jouet tout de suite.
Un ancien président de la SOLEAM qui veut que ses copains archis soient choisis.
Un emplacement (le seul viable) auquel s’oppose une obscure petite fonctionnaire de la Métropole.
Un projet conçu par des archis pas à la hauteur, qu’il faut donc reprendre 100 fois.
Et quand c’est presque prêt, des fouilles archéologiques règlementaires, retardées par la désorganisation de l’INRAP, et qui s’avèrent fructueuses, donc qui bloquent la poursuite des travaux (étonnant d’ailleurs, cher Marsactu, que vous n’évoquiez pas ce sujet de l’archéologie préventive).
Qui a cru que cela allait bien se passer ?
Se connecter pour écrire un commentaire.
Stupéfiant . Et les services de l’urbanisme à la ville , ils n’ont pas leur mot à dire ? Leur patron de l’époque est pourtant une personne influente ( c’est bien le patron de la métropole , non ?)
Se connecter pour écrire un commentaire.
Au moment du projet de l’école, l’Urbanisme à la Ville est entre les mains de L.-A. CARADEC, servante de LRP. Autant vous dire que ce n’est pas elle qui allait taper du poing sur la table.
Et maintenant, c’est trop tard. Pour le coup je plains la municipalité en place qui se récupère cette boule puante et n’a d’autre choix que de l’avaler.
Se connecter pour écrire un commentaire.
Monsieur le Maire du 9/10 devrait aller montrer son mécontentement auprès de Monsieur le Président de la SOLEAM pour lui signifier qu’il n’est pas normal qu’une école provisoire (à 3,5 millions tout de même ! ça fait cher le m2 en zone inondable) le soit encore 5 ans plus tard.
Monsieur le Maire du 9/10 devrait aussi signifier à Monsieur le Président de la SOLEAM que poser une batiment scolaire dans le lit de l’Huveaune, qui existe depuis l’Antechrist, était stupide en raison des risques naturels d’inondation.
Enfin tout cela est de la faute de l’Etat, car dès 2016 la direction départementale des territoires et de la mer classait la zone en endroit à risque fort d’inondation. Un rapport balayé d’un revers de main par le maire et Pdt de la nouvelle métropole : tous ces terrains constructibles devenus inconstructibles…
Se connecter pour écrire un commentaire.
Le conflit d’intérêt est effectivement hallucinant quand on sait que plusieurs des opérations majeures de la SOLEAM (Vallon Régny, Capelette, la Jarre, l’Huveaune) se trouvent sur le secteur du 9/10.
Qui peut croire que le délicieux LRP, jamais arriviste ni clientéliste, va se priver de s’en servir comme d’un service “voirie / aménagement” privatisé à son seul profit électoral ?
Se connecter pour écrire un commentaire.
Hé oui…et le projet de Boulevard urbain sud, auquel LRP tient tant, dans tout ça ?
Se connecter pour écrire un commentaire.
Decisions des préfets ;
On installe les Roms à la Capelette, près de l’Huveaune.
On ferme l’école Curtel près de l’Huveaune.
Quelle considération pour ce quartier et ses habitants.
Bravo, mesdames messieurs,
Comment créer un futur guetto, c’est vraiment de la mixité sociale
Se connecter pour écrire un commentaire.
Le fantôme de Gaudin: « C’est uune école où les peueutits marseillais apprendront à lire, à compter et à nager en mêême temps.
Se connecter pour écrire un commentaire.