À la visite de la Naples française pour mon dernier jour de stage

Les frères Avella dans leur restaurant sur le Vieux-Port. (Crédits photos : fond privé des archives municipales de Marseille)

Pour mon dernier jour de stage j’ai eu la chance d’accompagner Suzanne à une exposition portant sur l’immigration des italiens à Marseille. Celle-ci est aux archives municipales dans le troisième arrondissement. Pour nous y rendre nous prenons le métro puis le tramway et nous marchons une quinzaine de minutes.

Je vous avoue que lorsque l’on m’a annoncé où se trouvait l’exposition, je me suis dit que ce serait assez fastidieux. Mais je me suis trompée. L’exposition est très intéressante. Elle nous montre ce que les immigrés d’Italie ont apporté à la ville de Marseille.

Nous avons beaucoup d’artistes issus de cette immigration italienne. Certains dans la littérature, la musique, la photographie. Et notamment celui qui m’a le plus marqué est Jules Cantini qui est un sculpteur du dix-neuvième siècle. Il a créé la statue de David et la fontaine de la place Castellane qui sont des sculptures connues à Marseille. Ils perpétuent aussi leurs traditions religieuses comme les processions qui ont encore lieu dans les églises italiennes de Marseille.

La chose pour laquelle ils sont les plus connus est la gastronomie italienne très appréciée  dans notre ville. Nous connaissons tous les camions pizza qui sont très présents à Marseille. Il y en aurait plus de mille dans la ville d’après les dires d’Isabelle Aillaud, notre guide, et ils sont arrivés grâce aux migrants à Marseille. Il y a aussi les “pasta” qui sont omniprésentes dans notre alimentation quotidienne et nous avons même des usines de pâtes dans notre ville.

Il faut savoir que la situation des italiens à Marseille était un peu paradoxale. Ils étaient stigmatisés à longueur de temps car pour les marseillais, les italiens étaient des “nervis” : des voyous non fréquentables. Un évènement particulièrement violent m’a beaucoup surprise. Au retour des troupes françaises qui venaient du Maroc en 1881, le club italien au 2 rue de la République aurait sifflé ce bataillon. Suite à cela les marseillais ont organisé une “chasse à l’homme” et il en est sorti trois décès et une vingtaine de blessés. Voici une citation qui illustre ce que pensaient les marseillais de cette communauté.                                                                                                          “Cette plèbe arrivait à Marseille avec ses tares et ces vices“, écrivait Louis Bertrand dans son roman “L’invasion” publié en 1907.

D’un autre coté il y des italiens qui étaient inventeurs, grands commerçants, consuls. En 1935 Henri Tasso, originaire d’Italie, est élu maire de Marseille. La guide nous explique aussi que le citadinage, l’obtention d’un statut privilégié, est mis en place pour montrer qu’ils étaient des marseillais à part entière.