Castaner coincé par les propos de Valls sur le front républicain
Le candidat PS aux régionales est de plus en plus sous pression dans la perspective du second tour. Le signe égal qu'il pose entre Marion Maréchal-Le Pen (FN) et Christian Estrosi (LR) n'est pas partagé par les plus hauts dirigeants de son parti.
Photo Mathieu Delmestre Solfé Communications
“Il est hors de question de laisser le Front national gagner une région. Tout devra être fait pour l’empêcher. Je vous donne rendez-vous le soir du premier tour.” Cette phrase du premier ministre Manuel Valls lâchée hier soir en interview au Bondy blog met en difficulté le candidat socialiste en Provence-Alpes-Côte d’Azur Christophe Castaner.
Alors que PACA est avec Nord-Pas-de-Calais-Picardie la région la plus susceptible de basculer à l’extrême-droite, Castaner a toujours déclaré qu’il ne se désisterait en aucun cas au second tour. Il l’a réaffirmé sur BFM-TV ce mercredi : “On demande systématiquement au PS de soutenir et de faire barrage pour des gens qui comme Christian Estrosi ont souvent des propos, des thèses, des attitudes qui vont au-delà même du Front national et vous avez vu ses propos sur les gens de confession musulmane ou récemment sur les réfugiés.”
Le candidat socialiste reproche régulièrement à Christian Estrosi ses propos sur “la cinquième colonne islamiste”. De son côté, le candidat Les Républicains à la présidence de région s’est récemment entouré de personnalités publiques censées recentrer son image comme Mourad Boudjellal, le président du Rugby club toulonnais, Dalil Boubakeur, recteur de la grande mosquée de Paris, ou le chasseur de nazis Serge Klarsfeld.
L’addition qui change tout (ou pas)
Cette injonction à faire le second tour avant le premier agace au plus haut point le maire de Forcalquier. Avec une liste consistante à sa gauche, il sait pourtant être au mieux promis à la troisième place au premier tour. Mais il ne veut pas envisager de voir son parti totalement rayé de l’hémicycle d’une région de 6 millions d’habitants en cas de désistement.
Heureusement pour lui, Manuel Valls a dessiné une porte de sortie. Elle s’ouvrira en fonction du score de Jean-Marc Coppola et Sophie Camard, candidats de l’alliance Front de gauche-EELV. “Le soir du premier tour, nous ferons l’addition avec le score des autres listes de gauche, parce qu’elles vont devoir fusionner. Et à partir de là, on verra quelle est la stratégie”, lâche Manuel Valls dans le même entretien.
Cette stratégie de la somme des forces de gauche n’est pas sans rappeler celle choisie par Patrick Mennucci au second tour des municipales 2014 dans les 13e et 14e arrondissements de Marseille. En cumulant les voix de la liste Front de gauche, celles de Pape Diouf et les siennes, le PS s’était positionné en meilleur rempart contre le Front au soir du premier tour car le total de la gauche dépassait le score de la droite. Une semaine plus tard, Stéphane Ravier remportait la mairie quelques voix devant ces concurrents PS et UMP, dans cet ordre.
Depuis, le maire LR de Marseille Jean-Claude Gaudin n’a de cesse de brocarder son opposant socialiste pour lui reprocher le maintien de sa liste. Après avoir géré la région de 1986 à 1992 avec le Front national, il aurait pourtant plus de mal à reprocher à Castaner d’avoir fait le jeu de l’extrême-droite.
Pour aller plus loin : “Mythologie du Front républicain” par le politiste Joël Gombin (que vous retrouverez bientôt sur Marsactu).
Commentaires
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Pour ne pas risquer de voir le pen présidente de la région papa, il me semble qu’un second tour fn/droite soit la seule solution, pour moi ayant quelques convictions ce sera vote nul ou abstention aux deux tours…..
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lire paca au lieu de papa.
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Mouais. J’ai pour ma part l’impression que c’est l’abstention massive qui, en créant un effet de loupe sur le score du FN, fait monter celui-ci encore plus que la hausse du nombre de voix en sa faveur.
Mieux vaut tout de même aller voter…
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Il est bien vrai que l’abstention produit un “effet de loupe”, amplifiant bien souvent les résultats du FHaine, et en premier lieu dans les médias main stream qui n’ont jamais eu l’ habitude , ni la volonté, de faire dans la précision concernant la réalité politique. Il est bien vrai également que cette abstention pose un problème au moins aussi redoutable , tant au forces politiques qui “gèrent” pour le compte de la concurrence libre et non faussée, de l’euro/U.E, du medef et consorts qu’à celle qui veulent dessiner une alternative à gauche. (quoique, eureka, il ne s’agit pas du même problème!). Mais il était assez prévisible que les institutions délétères de la 5e république ne pouvaient sortir des miasmes du bipartisme que pour nous inviter à plonger dans le bourbier de ce “tripartisme” là! Il est par ailleurs assez réjouissant de voir le P”S” englué à son tour dans ce piège qu’il a tant utilisé contre ses adversaires ,pendant plusieurs décennies, ne pouvant poser les questions politiques dites du premier tour qu’en se trouvant soumis à celles du second. (Ah ce “brave”Mitterand et son “coup d’état permanent”, on a pas fini de goûter à ses cadeaux empoisonnés!). Eh donc Castaner est coincé, lui aussi, que Valls dise blanc ou noir, ce problème est insoluble, précisément parce qu’il a été conçu pour l’être; Il n’est soluble que dans la démocratie, et donc dans un 6è république, qu’il va pas falloir tarder à…. Mais ce Castaner là n’a pas fini de se débattre, également coincé par la politique gouvernementale, par ce qui apparait comme la crise de L’U.E et qui n’est que le jeu normal de ses institutions et de leur totale inadéquation à la situation réelle de la planète, aux questions et aux attentes des peuples européens. ( Le début de sa décomposition…) Mais encore par sa casquette de rapporteur de la loi macron (pour aller voter le dimanche, faudra demander l’autorisation du patron?), par la déconfiture des institutions, générée par la loi qu’ils ont osé appeler NOTRE et/ou la métropole imposée, par la décomposition defferriste dans la ville capitale, par…. Comme pour les matchs précédents, l’addition risque d’être bien saumâtre!
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