[Comment ça va les fleuristes ?] “Avec moins de passants, ça n’aide pas”
Durant le premier confinement, Marsactu avait suivi les "premiers de corvée" qui continuaient à travailler. Pour cette saison 2, nous nous intéressons chaque jour à celles et ceux que la crise économique frappe avant la crise sanitaire. Aujourd'hui, Yolas Balducci, fleuriste sur le cours Saint-Louis à Marseille.
Yolas Balducci, fleuriste au kiosque du Cours Saint-Louis. Photo : Pierre Isnard-Dupuy.
Durant les premières semaines de ce confinement, Yolas Balducci avait laissé son kiosque de fleurs fermé sur le cours Saint-Louis, à l’angle de La Canebière (1er). Au moment où nous lui rendons visite, il s’active dans tous les sens : préparant son étal, confectionnant un bouquet, enregistrant la commande d’un sapin de Noël… À 22 ans, le jeune fleuriste vient de reprendre en octobre ce kiosque incontournable, marqué des noms de célébrités des opérettes marseillaises. Et déjà, il doit composer avec les règles sanitaires et faire avec les incertitudes.
Comment ça va Yolas Balducci ?
Très bien, les commerces sont fermés et les gens ne savent pas quoi acheter d’autre, alors ils achètent des fleurs… Non plus sérieusement, c’est un peu galère. On ne sait pas si on va pouvoir vendre, alors on réduit notre arrivage. Mais si on n’a pas de gros arrivages, ça peut faire vide, les clients peuvent trouver qu’il n’y a rien. Il faut que l’on trouve la bonne quantité. L’activité est réduite presque de moitié.
Comment vous êtes-vous adapté pour ouvrir votre kiosque quand même ?
Je l’ai d’abord gardé fermé jusqu’au 18 novembre. Je prenais seulement les commandes pour des livraisons. Pour les petites commandes ce n’était pas possible. On m’appelait pour me demande : “bonjour, je voudrais une rose”. Sauf que les frais de livraison c’est 10 euros… Donc les achats se limitaient à un minimum 30 euros et je vendais surtout des plantes. La difficulté c’est que les achats au kiosque se font souvent par des personnes qui n’avaient pas prévu d’acheter des fleurs, mais qui le font en allant par exemple au bar à côté. Et quand il n’y a plus personne pour se balader ou aller au bar, ça n’aide pas.
Au bout d’un moment j’ai vu que d’autres fleuristes utilisaient le “click and collect”, alors j’ai décidé de rouvrir le kiosque. Les clients me demandent ce qu’ils veulent. Ils vont faire un tour pendant que je prépare la commande, pour éviter les regroupements. Je garde les distances, je propose du gel hydroalcoolique et quand il y a un paiement par carte, après je nettoie la machine. Il y a quelques clients qui sont revenus. Le fait que j’ouvre à nouveau ça remet de l’animation dans le quartier. À part le tabac, il n’y avait plus rien d’ouvert.
Est-ce que vous êtes inquiet pour votre avenir ?
Pour l’instant ça va. Même si j’ai repris le kiosque en octobre et que j’ai dû le refermer seulement trois semaines après. Mais j’espère que les choses vont reprendre leur cours. Ici, c’est un endroit où il y a beaucoup de passage habituellement.
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