Dans les écoles marseillaises, le blues des tatas
Depuis la rentrée scolaire, les ATSEM enchaînent les grèves et mettent dans l'embarras nombre de parents. Mais qui sont ces femmes qui passent leur journée avec nos enfants ? Et surtout, pourquoi ne veulent-elles plus se rendre à l'école ? Marsactu a recueilli leurs témoignages.
Une Atsem dans une cour d'école. (Image LC)
On se souvient de la couleur de sa blouse, de sa main qui tendait un plat, un verre d’eau, refaisait nos lacets ou essuyait notre nez. Une vision à hauteur d’enfant, dont la mémoire a probablement effacé le visage. Des années plus tard, on recroise cette blouse rose devant la porte de l’école, depuis la rue où l’on passe ou parce qu’on est devenu parents. On les croise alors deux fois par jour, du lundi au vendredi, jusqu’à ce que la porte de l’école se referme.
Depuis le début de la rentrée scolaire, les “tatas”, comme on les surnomme à Marseille, enchaînent les grèves. Temps de repas chamboulés, voire annulés, et même, fermetures d’écoles : nombre de responsables de cantines ou d’Atsem – pour agent territorial spécialisé des écoles maternelles, le vrai nom de ce métier – boudent le chemin de l’école, et mettent ainsi dans l’embarras les parents. Qui sont ces femmes ? En quoi consiste concrètement leur métier ? Comment l’appréhendent-elles et pourquoi accumulent-elles grèves et absences ? Marsactu a interrogé plusieurs tatas marseillaises pour tenter de comprendre celles qui se cachent derrière cette blouse que tout le monde connaît. Et qui s’avère parfois bien plus difficile à porter que ce qu’il n’y parait.
De l’entretien à la pédagogie
1992. Avant cette date, point d’Atsem mais des agents d’entretien. Ce n’est qu’au début des années 1990 que la profession se dote d’un nom, et d’un statut. “Quand je suis rentrée à l’école, il n’y avait pas d’autres appellations qu’agent d’entretien. Et puis, avec le décret, celles qui étaient en maternelle ont été nommées d’office Atsem, les autres, en primaire, sont restées agents d’entretien”, retrace Solange Calamita, Atsem à l’école maternelle Bastide Saint Jean (12e) et syndiquée UNSA. Avec ce changement de statut, c’est une nouvelle mission que se voient confier les agents des écoles maternelles. En plus de l’entretien des locaux, “les agents spécialisés des écoles maternelles sont chargés de l’assistance au personnel enseignant pour la réception, l’animation et l’hygiène des très jeunes enfants (…) [Ils] participent à la communauté éducative”, stipule le décret en question.
“Je n’avais rien demandé mais j’ai dit d’accord. Ça allait plutôt dans le bon sens, j’avais la possibilité d’une évolution de carrière. Avant, je ne faisais que du ménage et la cantine. Là, je suis presque tout le temps avec les enfants”, poursuit Solange Calamita. Faire le ménage, ramasser les feuilles dans la cour, puis accueillir les enfants, aider les enseignants pendant les ateliers, gérer le temps du repas, surveiller le dortoir, amener les petits aux toilettes, les déshabiller, les rhabiller, coller les étiquettes sur les cahiers, réparer les “accidents”… Les Atsem sont multifonctions, “les couteaux-suisses de l’école maternelle”, image l’une d’entre elles.
“Au départ, j’étais coiffeuse”
“On a appris le métier sur le tas”, se remémore Solange Calamita qui, âgée de 55 ans, fait partie des ATSEM “de la vieille école”. Pour toutes les ATSEM embauchées avant 1992, point de formation donc, ni de diplôme. “En 30 ans de maternelle, j’en sais beaucoup plus que ce que l’on apprend dans les formations. D’ailleurs, elles ne correspondent pas à la réalité !”, se défend celle qui sera à la retraite dans quatre ans. Embauchée dans les écoles de la Ville de Marseille en 1991, Floriane* non plus, n’a pas été embauchée pour ses diplômes. Sans fard, elle raconte : “Au départ, j’étais coiffeuse. Je n’ai pas honte de le dire, j’ai été embauchée parce que mon papa connaissait bien quelqu’un à la mairie, sinon, ma candidature partait aux ordures. Je ne sais pas comment ça se passe maintenant, mais à l’époque, ça marchait comme ça.”
Lors de l’application du décret de 1992, Floriane n’avait pas comptabilisé le nombre d’heures nécessaires pour devenir Atsem d’office comme ce fût le cas pour Solange Calamati. Embauchée sans formation, elle a donc dû passer un concours. “Il y avait une grosse pénurie d’Atsem, j’ai passé un concours organisé par la Ville pour combler le besoin, je fais partie des dernières à l’avoir passé”, se remémore-t-elle. Désormais, plus question d’apprendre sur le tas, les Atsem embauchées récemment disposent toutes d’un CAP petite enfance, au moins.
Des journées de 9h….
Deux horaires existent pour les Atsem : “il y a celles qui font 7h-16h, et celles qui font 9h-18h”, explique Sylvie Viola, Atsem à l’école maternelle de la Grande Bastide et membre du comité d’hygiène, de sécurité des conditions de travail (CHSCT). Le temps hors scolaire, soit une heure et demi par jour environ, est réservé à l’entretien de l’établissement. Le reste du temps, les Atsem sont avec les enfants. “On assiste la maîtresse dans les ateliers de découpage, de collage, de peinture. J’ai un groupe d’enfants que je fais travailler”, explique Sylvie Viola. “Jamais une Atsem va décider de l’activité, elle est là pour l’appliquer”, complète Catherine*, l’une de ses collègues d’une école du 2e arrondissement. Après la surveillance des passages aux toilettes durant la récréation de 10h, les ATSEM passent à table.
“Le repas des agents ont lieu de 10h45 à 11h20”, précise Sylvie Viola. “La mairie dit que nous sommes les goûteuses du repas des enfants, et même pendant ce temps, nous pouvons être sollicitées”, rend compte Floriane. Ensuite, elles s’occupent du service de la cantine. “Mais on ne fait pas que les servir, on les aide à manger, à couper la viande, éplucher les fruits”, ajoute Sylvie Viola. Vient ensuite l’heure de la sieste. “Normalement il y a un enseignant, mais ce n’est pas toujours la cas”. Puis tout le monde retourne en classe, avant la récré où les Atsem doivent à nouveau se rendre aux toilettes. Durant l’après-midi, ces dernières ont le droit à vingt minutes de pause. “On se rend dans une salle que l’on appelle la tisanière. Mais là encore on reste à la disponibilité des classes si jamais il y a un accident, un pipi par exemple…”
…densifiées par le protocole sanitaire
“On ne fait pas plus d’heures, mais c’est plus intense”, résume Sylvie Viola. L’épidémie de Covid-19 et le protocole sanitaire qui doit aujourd’hui être appliqué dans les écoles pèsent lourdement sur le travail d’Atsem. C’est un argument régulièrement évoqué dans les motifs des grèves. “Il y a beaucoup plus d’entretien des salles d’eau, des points contacts, on est moins en classe. Sans compter le lavage des mains. Nous sommes beaucoup plus fatiguées à la fin de la journée, nous devons être beaucoup plus vigilantes.” Comme un cercle vicieux, le nombre d’Atsem absentes augmente ces temps-ci.
“Les filles sont très fatiguées, quand il y a une absence pour maladie ou ASA [autorisation spéciale d’absence pour les personnes fragiles face au virus, ndlr], cela pèse encore plus sur celles qui restent”, analyse Floriane. Mais avant même l’arrivée du virus, la question du sous-effectif faisait pleinement partie de la vie des Atsem de Marseille.
En sous-effectif historique
En théorie, une Atsem devrait être présente dans chaque classe. “Si seulement! Mais aucune école n’est au complet”, regrette Catherine. Pourtant, 1200 Atsem travaillent pour la Ville de Marseille pour environ 1200 classes…. Mais cela va sans compter les absences non remplacées. Si la nouvelle municipalité a annoncé “la poursuite du plan de recrutement” avec l’embauche de quelques 300 agents, pour le moment, seuls 50 postes ont été crées en 2020. Une annonce que saluent les Atsem interrogées par Marsactu, mais qui, selon elles, ne suffira pas à combler le manque. La question des sous-effectifs est au cœur des mouvements de grève. ” C’est vrai, parfois, certaines filles se mettent en grève parce qu’elles sont explosées, qu’elles n’en peuvent plus et ne cherchent pas à savoir le motif de la grève. Mais c’est lié, les grèves ne sont pas inutiles, on demande des choses qui doivent avoir des effets, défend Catherine. Les filles sont fatiguées, malades, il faut les remplacer. 300 embauches c’est bien, mais ça ne suffira pas.”
La mauvaise réputation
“On nous dit que nous sommes des fonctionnaires, que nous sommes flemmardes”, rapporte Catherine. “Les parents ne s’imaginent pas ce que c’est que de travailler dans le bruit, le caca, le pipi, les pleurs, d’habiller, déshabiller, laver les mains vingt fois par jour, faire les ateliers et ensuite le ménage…, poursuit Solange Calamita. Il y a un manque de reconnaissance. Pourtant, quand on fait grève, les écoles ferment, c’est bien qu’on sert à quelque chose…”
Si parfois l’entente entre enseignants et Atsem se fait sans écueil pour former un véritable duo, cela n’est pas toujours le cas. “Les enseignants ne réhaussent pas ce métier, ils nous rabaissent, craque Catherine pour qui les relations avec ses derniers sont difficiles. Comme si être enseignant était une religion, qu’ils étaient différents de nous. Il faut se plier à leur exigence, ne pas prendre une minute, leur demander pour aller aux toilettes.” Elle lâche, amère : “j’ai aimé mon métier, aujourd’hui un peu moins.”
Commentaires
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Très surprenant:
“Depuis la rentrée scolaire, les ATSEM enchaînent les grèves et mettent dans l’embarras nombre de parents.”, “Et surtout, pourquoi ne veulent-elles plus se rendre à l’école ?”
Drôle de façon, pour moi, d’introduire les choses. Donc lorsque des travailleurs font grève, ce sont eux qui mettent dans l’embarras les usagers ? Je pensais que c’était l’employeur qui dans ce cas entretient la pénurie depuis des décennies qui en était la cause. Et ce n’est pas qu’elles ne veulent plus à l’école, c’est qu’elles ne le peuvent plus parce que les conditions de travail sont trop dégradées.
Vous semblez très bien renseignée. Il serait souhaitable que vous produisiez un article plus fouillé pour nous éclairer.
Vous expliquez que 1200 ATSEM travaillent pour la ville pour 1200 classes. Cela me surprend puisqu’il me semblait que c’était la règle de N-1 ATSEM pour N classes qui était appliquée. Ensuite, le budget de la ville de Marseille indique 1700 ATSEM. Nous savons tous que la mairie emploie des ATSEM dans les crèches municipales (voir les annonces de recrutement) alors qu’elles n’ont rien à y faire. Vous nous annoncez donc que 500 agents travaillent dans les crèches. Pourriez-vous détailler svp ?
Ensuite, vous nous parlez du recrutement de 300 agents. Vous êtes là aussi bien renseignée, pourriez-vous détailler ? Jusqu’à présent nous n’avons que la communication de la mairie qui annonce le plan de recrutement du siècle. Pourtant, sur ces 300 agents, il y a environ 100 postes de statutaires (AT+ATSEM) et 200 postes de vacataires (ASIC…). Donc cette annonce de 300 ATSEM est une bonne nouvelle, il ne manque plus que les délais. Il faut également préciser que l’annonce en grande pompe du recrutement de 100 agents titulaires ne correspond en fait qu’au renouvellement des agents partis à la retraite ou autre. Ces recrutement avaient même lieu chaque année sous l’ère Gaudin. Il serait donc intéressant de s’intéresser au solde net.
Enfin, il me semblait que les fermetures d’écoles annoncées pour cause de grève par la mairie, étaient plutôt fermées pour cause de manque de personnel chronique. Pourriez-vous nous indiquer le taux de grévistes dans les écoles fermées pour cause de grève ?
Pour terminer, il me semble que le ménage ne fait pas partie de la fiche de poste (il me semble aussi qu’il n’en existe pas à Marseille) des ATSEM en général. Il serait bien de nous expliquer comment cela fonctionne.
Vous devriez vous rapprocher du Collectif des Ecoles de Marseille, ils seraient, je pense, très intéressés par vos chiffres.
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Ce n’est qu’une impression , mais il semble qu’il y ait plus de grèves qu’avant. Est ce le fait que Rué ne fait plus de “mimi” au maire actuel par rapport au précédent ?
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en tout cas les préavis ne viennent pas de FO.
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Pas plus de grèves que les années précédentes à mon sens… sauf que les conséquences sont pires avec le covid. J’ai vu aussi dans un rapport que le ratio enfants/tata était bien inférieur à Marseille qu’ailleurs… Peut-on avoir une idée de la rémunération aussi ? Le point de vue de la mairie ? … Très difficile d’y voir clair !!
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Depuis 9 ans que mes enfants vont à l’école il y a toujours eu autant de grèves des Atsem…
Je comprends que le métier n’est pas facile mais dans les faits ce sont plutôt les parents et aussi beaucoup les enseignants qui pallient les manques liés fort absentéisme, justifié ou non, des Atsem.
Je suis pour le droit de grève, qu’il ne faudrait d’ailleurs pas confondre avec le congé maladie… mais j’aimerais en connaître au moins les revendications précises, ce que je n’arrive pas souvent à obtenir quand je demande, même gentiment…Faire la grève c’est bien. Manifester et expliquer pourquoi, c’est mieux ! J’aimerais d’ailleurs savoir si les journées de grèves sont décomptées du salaire comme c’est le cas pour les autres salariés ?
L’absence de fiche de poste est une aberration qui complique les relations atsem-enseignant : ramasser les feuilles c’est pas mon boulot…
Si les conditions de travail sont considérées comme mauvaises, qu’en est-il du reste (rémunération, avantages etc.) ?
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Très souvent, les mauvaises conditions de travail nourrissent l’absentéisme. Les ATSEM et autres agents se cassent le dos sur des tables à hauteur d’enfant dans des réfectoires surchargés.
Le manque de brigade volante d’ATSEM rend également toute décharge syndicale ou formation qui sont tout à fait prévisibles bloquantes et transfère la charge sur les agents présents.
Le devoir de réserve qui n’a pourtant pas lieu d’être est souvent imposé aux agents par des responsables de secteur ou un syndicat. Il est donc très compliqué de connaitre de la bouche des agents leurs revendications.
Elles sont pourtant simples et n’ont pas changé depuis des années: rédaction d’une fiche de poste, d’une charte, augmentation des effectifs pour être dans la moyenne des villes “normales”, fin du ménage pour les ATSEM. Tout cela pour ne plus être “maltraitantes” par manque de moyens.
Il faudrait que les parents se rendent aussi compte que les grèves des ATSEM et autres personnels des écoles, si elles aboutissent, amélioreront également la vie à l’école et la sécurité de leurs enfants. C’est d’ailleurs souvent le cas pour les agents des services publics qui se battent plus pour la qualité du service qu’ils souhaitent rendre que pour des avantages corporatistes, comme on voudrait nous le faire croire.
Pour les heures de grève (dans la territoriale) ou les jours de grève dans la fonction publique d’état, elles sont bien sûr retenues sur le salaire. La grève gratuite, ça n’existe pas.
Pour ce qui est des salaires, ce sont des salaires de catégorie C de la FPT… Autant dire qu’ils sont très bas.
Donc, et ce n’est que mon avis, les parents feraient mieux de faire pression sur la mairie que de cibler les agents comme la source de tous leurs maux. Et alors, peut-être qu’il n’y aura plus de grève, car on ne fait jamais la grève par plaisir.
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Merci pour ces précisions concernant les revendications qui visent aussi j’imagine à coller aux besoins concrets des équipes éducatives. Car c’est bien du fonctionnement des écoles toutes entières et du bien-être de tout ceux qui y travaillent et bien-sûr des enfants, dont il s’agit.
En revanche : Le devoir de réserve imposé par des responsables de secteur ou un syndicat (chacun devinera lequel) !! ?? Non mais on marche sur la tête là !! Vous conviendrez que ces pratiques entretiennent, si ce n’est la suspicion, au moins l’opacité sur une démarche qui apparaît louable telle que vous la décrivez.
Quant à la grève comptée à l’heure en FPT… je comprends mieux maintenant la moindre retenue à multiplier les journées de grève.
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Oui, ça dépend des endroits mais comme pour les salariés du privé qui n’ont pas de seuil minimal, les personnels des écoles peuvent faire 2 heures de grève sur la pause méridienne. C’est une règle comme une autre.
Et oui, il ne faut pas sous estimer la culture du secret et la pression psychologique qui sont mises sur les épaules des agents.
Il faut donc exiger de la nouvelle municipalité de la transparence sur le nombre de personnels et la fonction de chacun dans chaque école, le recrutement massif en postes statutaires, une charte qui replace les agents municipaux dans la communauté éducative et définit leurs nombre, fonction, droits et obligations, la réorganisation des services pour éviter le règne des petits chefs et assainir les relations avec les syndicats.
Pour l’instant rien du tout mis à part le dernier point…
Donc les cantines risquent d’être perturbées pour un moment encore…
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Chers intervenants , je comprends les angoisses des” tatas” marseillaises et le blues qui en découle,mais elles ne sont pas les seules dans cette funeste période. Il y a aussi celui des plâtriers. Et si j’étais de vous , je prendrai quelques instants pour écouter “Rock” ROSSI de Quartiers Nord , qui dans son blues du plâtrier à lui est gigantesque.
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OK mais l’article est sur les “tatas”.
On attend le prochain article sur les plâtriers.
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juH , ne soyez pas sectaires avec les travailleurs
“Groupons-nous et demain
L’Internationale
Sera le genre humain ”
La tata est respectable, et le plâtrier aussi
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Bravo, je vois que vous avez diversifié vos sources d’inspiration, ça va mieux on dirait !
Hé oui, c’est vrai, je connais mieux les “tatas” que les plâtriers. Mes enfants vont à l’école et je n’ai pas les moyens de me payer les services d’un plâtrier, je fais mon plâtre moi-même…
Mais je suis persuadé que les plâtriers sont tout à fait respectables et méritent tout notre soutient.
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* soutien
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N’ayant connu la scolarité en France ni pour moi-même ni pour mes enfants, je découvre l’existence des ATSEM (je connaissais déjà celle des AESH pour soutien des enfants en situation de handicap dont dyslexie etc.) Quelle chance d’avoir ce type de personnel dans les écoles en plus des enseignants! Aux Etats-unis, les enseignants des écoles publiques sont tous seuls en classe, avec très très rarement l’équivalent d’un AESH pour un enfant handicapé s’il est intégré à une classe generaliste, et après moult bataille. Les enseignants là-bas doivent acheter de leur poche les fournitures de la classe du type Kleenex, désinfectant, craie-crayons, etc. Seuls les livres scolaires et cahiers associés ainsi que les photocopies ne sont pas à leur charge. Il y a un “custodian”, employé de ménage qui nettoie les classes et la cour en fin de journée.
Comment ils s’en sortent? Avec l’aide des parents. Les enseignants font une liste des fournitures dont ils ont besoin, et chaque parent en fonction de ses ressources ou de son envie en achète et fournit. Les parents achètent et offrent des livres pour la bibliothèque de l’école et de la classe. Pour les animations en classe, l’association des parents d’élèves demande des parents volontaires pour être “classroom parent” qui s’associe avec d’autres parents volontaires pour repartir les tâches en soutien à l’enseignant et suivant ses demandes. Ces gens travaillent pour l’enseignant et sont soumis à un certain nombre de vaccins, enquête de police, vérification du fichier des pédophiles, etc. Pour les activités extra scolaires, l’école paie des animateurs et parfois les parents aident aussi. Beaucoup de parents animent les activités sportives. Les repas de midi ne sont pas assistés pour couper des fruits etc, vu que la nourriture américaine étant ce qu’elle est, les plateaux repas sont consommables sans aide y compris fruits, et servis en self service. Les enseignants surveillent le réfectoire a tour de role, ainsi que la cour de récré. J’avoue ne pas connaitre l’accompagnement pipi-caca aux USA; c’est un domaine très sensible pénalement et très réglementé. A vérifier.
Je raconte tout ça pour dire la chance qu’on a d’avoir ces fonctions d’ATSEM payées par l’Etat, donc le contribuable. Je vois qu’il y a 52000 ATSEM dans les écoles maternelles en France. Il est évident qu’avec la gestion sanitaire liée à la pandémie, si on veut l’attention de l’enseignant concentré sur l’enseignement, ce sont les ATSEM qui se retrouvent davantage avec les fonctions ingrates et à risque de désinfection, ce qu’ils faisaient avant mais avec plus de risque maintenant. Quelque soit la fiche de fonction, les tâches sont listées de manière assez générale pour “absorber les aléas” liés au changement dans l’environnement, jusqu’à un certain point où il faut la refaire. Il est évident qu’étant habitués maintenant à des tâches plus nobles, les ATSEM n’apprécient pas d’être beaucoup plus sur le ménage, la désinfection et le pipi-caca que coller des étiquettes ou être plus en soutien quasi éducatif. C’est probablement le risque COVID qui est réel et qu’il faut privilégier jusqu’à février mars quand le vaccin sera disponible. Il semble que la grogne soit plus liée à un passif de sous-effectif ou d’absentéisme qu’un problème de fiche de fonction qui est plus restreinte qu’avant.
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Un brin de nostalgie : pendant les années 90 – 2000 les quatre enfants de ma famille sont tous passés par des écoles marseillaises, publiques, et ont tous eu des « tatas ».
Ils ont tous gardés le souvenir de ces tatas, un très bon souvenir. Nous habitons toujours le même quartier et ils en rencontrent parfois, à la retraite, et ce sont toujours des retrouvailles affectueuses.
Tout ça pour dire que ce rôle des tatas est important. C’est un lien plus maternel avec nos petits que les instits n’entretiennent pas (par fonction) Ce sont les tatas qui m’informaient de la vie de mes enfants à l’école. Leur présence est un atout précieux.
Au fil des années, il y a déjà 5 ou 6 ans mes petits-enfants m’ont permis de remarquer que la situation c’était très dégradée, plus question d’une tata par classe… dans une maternelle de 6 classes il y avait 2 ou 3 tatas présentes …
Je proposerait humblement aux parents de se rapprocher des écoles, ou d’interroger leurs enfants, ils raconteront probablement comment leur tata les aide à la cantine, aux toilettes, pour se laver les mains…
Leurs revendications sont légitimes, il n’y a pas de mystère, ce sont des fonctionnaires qui fonctionnent, mal considérées, mal payées généralement, et qui font un boulot souvent compliqué.
Alors oui, il y a des grèves, particulièrement gênantes…mais si les grèves ne gênaient personne, on aurait inventé autre chose, non ?
Je les soutiens de toute ma compréhension et de tout mon cœur.
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Article intéressant mais le sujet mérite je pense plus d’infos concrètes, notamment pour pouvoir comparer avec les autres grandes villes françaises. Il faut à la fois comparer le nb d’atsem/classe, l’absentéisme et les grèves, & leur rémunération, conditions de travail, réactivité pour remplacer les absentes, etc. Votre article est beaucoup dand le ressenti des atsem, important bien sûr mais on l’y oppose forcément celui des parents et on n’avance pas…Perso je n’ai toujours pas d’avis tranché sur la légitimité de ces grèves/absences depuis des années
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Les Tatas têtues
Tiquent et toquent
Trinquent et traquent
Tractent et triment
Tancent et taquinent
Toupinent et tonnent
Mais cherchent surtout à pouvoir travailler
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@skan:
Impossible de faire une réponse à la suite de votre commentaire:
quelques éléments de réponse:
https://marsactu.fr/18-enfants-pour-un-agent-la-ville-ne-trouve-pas-de-raison-a-la-greve-des-cantines/
Il serait appréciable que la nouvelle municipalité donne enfin le nombre d’agents par école et leur fonction:
https://twitter.com/CollectifCeM/status/1321407547790790657
Cela a été promis par les adjoints mais ces données n’ont toujours pas été rendues publiques.
Tout comme les audits des écoles pour laquelle la CADA a été saisie (quand même incroyable qu’il faille en arriver là):
https://madada.fr/demande/rapports_de_laudit_des_ecoles
Aucune nouvelle non plus du calcul du forfait communal versé à l’école privée malgré la procédure au tribunal administratif en cours:
https://www.leravi.org/social/education/ecole/ecoles-privees-le-cadeau-dadieu-de-gaudin-fait-un-detour-par-le-tribunal-administratif/
Ou le cahier des charges de la délégation de service public à la Sodexo pour les cantines.
Que l’ancienne municipalité n’ait pas communiqué ces informations, on n’en attendait pas moins mais que la nouvelle traîne les pieds, c’est incompréhensible !
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Bonjour, votre commentaire contenait trop de lien pour être approuvé sans modération préalable. D’où ce retard.
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ok, merci. Du coup, toutes mes tentatives ont été validées…
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Je trouve que l’article ne distingue pas assez les écoles maternelles des primaires. En primaire, on est plus dans le pipi-caca et aussi moins dans l’aide à manger, alors qu’il semble qu’on a autant de grèves.
Un autre sujet de crispation (suivant les agents) et d’interrogation pour les parents est le pointage de la cantine: l’inscription en ligne ne dispense pas de la fourniture du formulaire papier, pour la rentrée il faut venir à l’école la dernière semaine d’aout sinon on est grondé … et finalement les agents font l’appel chaque matin, peut-être même deux fois dans la matinée !?
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Ma mère est instit dans une petite ville collée à Marseille et à plusieurs reprises elle m’indique qu’à Marseille une partie significative des ATSEM ne travaille tout simplement pas ou peu. Pourquoi ? Comment ça se fait ? Avez-vous interrogé leurs collègues instits également ?
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